A ceux qui croient encore au visage humain de l'idéologie communiste - traduite ici et là dans le monde soit par la dictature d'un parti unique, soit par la tragédie du radicalisme de masse immoral - il vaudrait la peine de dédier, à titre d'exemple, la situation actuelle au Nicaragua de Daniel Ortega, revenu au pouvoir en 2007 avec le parti sandiniste, un parti d'extrême gauche imprégné de marxisme, de socialisme, d'anti-impérialisme et de théologie de la libération.
Comme on le sait, ce pays d'Amérique centrale est formellement une république présidentielle, avec le retour de Daniel Ortega, cependant, immédiatement transformé en un régime plus obscur. Pour ne citer que la dernière période d'une carrière politique longue et contrastée, le 16 décembre dernier l'évêque de Rockford, mgr. David Malloy, a demandé aux États-Unis et à la communauté internationale de faire pression pour obtenir la libération de l'évêque de Matagalpa, administrateur du diocèse d'Estelí et secrétaire de presse de la Conférence épiscopale, mgr. Rolando Álvarez, enlevé de son palais par la police nationale aux premières heures du 19 août dernier, puis placé d'abord par le gouvernement puis par les juges en résidence surveillée avec les incroyables accusations de «complot visant à porter atteinte à l'intégrité nationale et à diffuser de fausses nouvelles par le biais des technologies de l'information et de la communication au détriment de l'État et de la société nicaraguayens», simplement pour avoir adressé des critiques compréhensibles à un exécutif, caractérisé par la politique d'agression et d'intimidation physique déchaînée contre l'Église catholique, persécutée depuis plus d'un an pour un prétendu soutien apporté aux opposants et aux dissidents. L'année dernière, le gouvernement sandiniste a expulsé du pays le Nonce apostolique Waldemar Stanislaw Sommertag et 18 religieuses Missionnaires de la Charité, emprisonné 7 prêtres et 2 collaborateurs laïcs, fermé 9 stations de radio catholiques, retiré 3 chaînes catholiques de la programmation télévisée par abonnement, empêché les processions et les pèlerinages. Profanation du Saint-Sacrement et des images sacrées, arrestations injustes et injustifiées, violence,L'apparence physique détériorée d'Álvarez témoigne des conditions particulièrement difficiles de l'assignation à résidence ».
La réponse ne s'est pas fait attendre. Le 20 décembre, Daniel Ortega, lors de la cérémonie de remise des diplômes aux cadets de l'Académie de police, a fustigé l'Église catholique avec un visage dur, accusant les évêques du bain de sang qui a eu lieu en 2018, lorsque des milliers de Nicaraguayens sont descendus sur la place pour protestation contre le régime sandiniste. 300 dissidents ont été massacrés juste pour avoir appelé à un changement de gouvernement. Sans vergogne, Ortega accuse de tout cela prêtres et évêques, stigmatisés de « pharisiens » et de « sépulcres blanchis », concluant le discours par un jugement sans appel : « Je n'ai jamais eu de respect pour les évêques ».
La date du procès de Mgr Álvarez n'a pas encore été fixée. Mais les mêmes accusations de « diffusion de fausses nouvelles » et de « complot » ont déjà abouti à l'arrestation de 3 autres prêtres, 2 séminaristes, un diacre et un laïc, un photographe catholique pour être précis. Parmi ceux-ci, il y a aussi le Père Ramiro Reynaldo Tijerino Chávez, recteur de l'Université « Jean Paul II». Chacun clame son innocence. Leur "faute" est probablement celle d'être considérés comme des collaborateurs de l'évêque Álvarez. Cependant, les mêmes accusations ont également été portées contre le père Uriel Antonio Vallejos, curé de l'église de Jésus de la Divine Miséricorde, à Sébaco, sauf seulement parce qu'il était en exil. Un mandat d'arrêt toujours prêt, toujours valide, pend au-dessus de lui. Eh bien, l'expérience de l'Union soviétique n'a pas suffi (dont les méthodes semblent encore plaire à beaucoup, trop de ses "petits-enfants" nostalgiques) et ce qui se passe aujourd'hui dans n'importe quel pays à traction communiste (Chine, Corée du Nord, Cuba, etc. ), le Nicaragua aujourd'hui, en ces jours mêmes, montre quel est le vrai visage du marxisme. A toutes les époques et à toutes les latitudes.
Cet article de Corrispondenza Romana - nous n'avons rien lu de valable dans la presse française sur ce sujet - porte à notre connaisance une situation que nous connaissons bien pour l'avoir vécue directement au Nicaragua et au Salvador dans la guérilla en 1986 et après.
Cette persécution n'est pas retenue par les médias cathos car ce sont les organismes caritatifs mondiaux qui l'ont financée dans ses premières manifestations dès 1979.
L'appareil gouvenemental comprenait deux prêtres : Miguel d'Escoto (maryknoll), ministre des affaires étrangères ; un jésuite Fernando Cardenal nommé Coordinateur National de Croisade Nationale d'Alfabetisation puis membre de l'Assemblée sandiniste et Vice coordinateur du Comité Exécutif National de la jeunesse sandiniste. (Mgr Pedro Casaldaliga m'a dédicacé son livre "Nicaragua - combate " le 24 juillet 1986 où l'on trouve rous les faits d'armes de la glorieuses révolution !).
Enfin un moine Enesto Cardenal, ministre de la culture. Il m'a aussi dédicacé un livre de photos de Marilyne Monroe dont il avait écrit le commentaire ! Frère de Fernando est à l'origine d'un chemin de croix révolutionnaire où le dictateur Somoza tient le rôle de Judas !
Ernesto et son frère ont été les deux principaux artisans de l'éducation révolutionnaire du Nicaragua.
En 1985 ce clergé est sanctionné de suspens a divinis. Les survivants seront rétablis par le pape François.
Ces trois ne furent pas les seuls à entrer dans la carrière infernal du castrisme !.
Lors de la reprise du pouvoir par Ortega la persécution religieuse reprit, pire qu'avant car Ortega savait très bien qui lui avait fait perdre le pouvoir.
Le pape François n'était pas très à l'aise sachant en détail ce que les jésuites avaient fait en Amérique Centrale ; aussi face à la tentative de destruction de l'Eglise du Nicaragua il a conseillé ....le dialogue !