Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Précisions sur l'absence d'ordinations en France 2

 

Précisions sur l’absence d’ordinations en France 2

 

Nous avons indiqué précédemment que, selon nous, la première cause de l’absence d’ordinations en France était due à la non-profession de la foi catholique par les évêques et d’une façon générale par les clercs. Et cela depuis très longtemps. Il est dommage qu’il n’y ait pas d’observatoire de la vie des diocèses.

Nous voudrions aborder ce brûlant sujet sous un autre angle car on peut s’étonner de ce que, si les évêques ne se sont pas inquiétés de cette gravissime question,  les prêtres n’aient rien dit non plus à l’exception de quelques unions sacerdotales.

Pour les cinquante ans de l’ouverture du Concile, la revue diocésaine de Troyes a publié, de novembre 2011 à juin 2012,  le témoignage de dix-huit personnes, (prêtres, diacres, religieux, religieuses et laïcs) sur cet événement central dans l’histoire de l’Eglise du XXème siècle. Comme on dit aujourd’hui, ils ont livré leur « ressenti ».

Cinquante ans après aucun ne s’interroge sur la situation actuelle de l’église diocésaine et sur l’état catastrophique du diocèse. Ils répètent à l’envi, - sauf un (le plus récemment ordonné) -, l’idéologie conciliaire. C’est-à-dire ce que cinquante ans de médias officiels leur ont dit et répété. A ces slogans collent quelques images, toujours les mêmes. C’est ce qu’on a appelé « l’esprit du Concile ». Un ex-vicaire général fait suivre son témoignage, pour s’assurer qu’il a bien été compris, d’un post-scriptum : « Le journal du concile du père Congar ou/et celui du père Helder Camara sont des mines extraordinaires pour baigner dans l’esprit du concile ». 

Un autre : «  30 ans ou 40 ans plus tard, est-ce qu’on peut dire que cela a beaucoup évolué ? Certainement, mais sans soute pas assez encore ».

Très curieusement aucun ne cite ce qui concerne la formation des prêtres et des séminaristes ! Mais tous sont ont ressenti le souffle du concile :

«  L’Eglise n’avait pas peur du monde et elle me disait que le monde moderne était aimé de Dieu ! Quel souffle !

« La vitalité, l’ouverture, le renouvellement, l’amour de la vie/don de Dieu, quel souffle dans ce concile ».

« Ouverture aussi, celle de la célébration du sacrement de pénitence qui devenait sacrement de la réconciliation ; on se libérait du confessionnal. Le vrai pardon se « manifeste » aux autres ».

« Ainsi notre vision du monde vu surtout comme un lieu de perdition, et désormais regardé comme lieu d’Incarnation du sauveur (sic) Jésus-Christ, aimé  de Dieu, habité par l’Esprit –Saint et terrain d’évangélisation. Et que dire de la liturgie restaurée, et de la re-découverte de la place et du rôle des laïcs ! »

Ce qui fait froid dans le dos c’est que tous célèbrent l’abandon du latin et la participation des laïcs à la liturgie et qu’aucun ne s’interroge sur l’effondrement de la participation à la messe et aux sacrements ni sur la disparition des prêtres ! Au contraire !

Un diacre : «  Il fallait que l’Eglise bouge. Les gens devenaient acteurs. Des choses existaient déjà. Mais si la pratique religieuse était plus importante, elle était pour une part culturelle ; maintenant on ne pratique plus pour faire comme tout le monde, mais parce qu’on y croit ».

Avec le souffle, la liturgie, l’abandon de la soutane, la  quatrième avancée significative la plus mentionnée qui complète et précise l’ouverture au monde c’est l’œcuménisme. Le peuple de Dieu, c’est tout azimut : « L’œcuménisme est un des fruits du concile, le dialogue interreligieux aussi. »

La nouvelle religion, la religion réduite à ces lambeaux, n’a pas besoin de prêtres.

Elle vit de l’Esprit au quotidien et  baigne dans une communion utopique avec des équipes d’animation pastorale et liturgique sous l’autorité ( ?) d’un prêtre-modérateur. Cette  seule appellation est tout un programme !

Le témoignage de la religieuse est saisissant. Plus que tout autre il nous semble incarner la rupture –voulue ou non par le concile - qui a eu lieu et dont les fruits sont une identification au monde qui a ruiné les vocations aussi bien chez les prêtres que chez les religieux et les religieuses.

« En même temps notre chapitre général 1968/1969 me demandait une nouvelle organisation dans mon activité professionnelle d’infirmière surveillante, sur le plan du travail et des relations de « Fille de la maison » dans l’établissement hospitalier ( c’est-à-dire travaillant sans salaire, présente 24h/24, simplement nourrie, logée, blanchie), de devenir salariée de l’établissement en prenant les mêmes conditions de travail que les autres employé, gravissant les échelons bien que j’eusse le diplôme de cadre infirmier. »

Au nom du concile on a inventé les religieuses ouvrières !

A tous les niveaux on a désacralisé la vocation. Un prêtre dit encore : «  Pour moi le premier signe du changement…du bouleversement qui allait s’en suivre, ce fut l’abandon de la soutane pour le costume-clergyman, puis le vêtement civil : peu de chose en apparence, mais significatif de tout ce qui allait arriver, dans l’Eglise et pour le monde. »

Un religieux radicalise l’événement  en reprenant le mot d’un prêtre :« L’histoire du christianisme ne fait que commencer ! »

Sur ce petit nombre de personnes quatre font référence au père Congar et trouvent en ces jugements la direction nouvelle de l’Eglise. Les autres ont participé à un enthousiasme qu’il découvrait sans trop savoir d’où il venait. Le mot concile tenait lieu de tout et exerçait (et exerce toujours), une véritable fascination. Au feu de la nouvelle Pentecôte il fallait tout brûler.

Aujourd’hui ont ne trouve plus que des cendres. Les régions qui ont résisté le mieux à la dévastation sont celles qui ont été le moins pourries par l’intelligentsia ou qui ont subit la persécution.

Pour maintenir leurs conquêtes idéologiques, les disciples de Congar ont bétonné leurs positions en enfermant l’Eglise dans des corsets de fer comme par exemple en France, la Commission Justice et Paix. Au niveau diocésain nous avons l’armure des  conseils et des comités en tout genre. Ce système commençait à s’écrouler alors on a réuni des synodes diocésains.

Aujourd’hui, le Parti Conciliariste de France (PCF) est mal en point. Mais la courbe des ordinations reste à la baisse.

Comme le Président Hollande qui jure tous les matins que la courbe va s’inverser, la grande majorité des évêques de France s’arc-boute sur des schémas qui n’ont plus cours. Ils voulaient  s’ouvrir au monde, être du monde, en revêtir les oripeaux, c’est fini.

Le jour où une nouvelle génération d’évêques viendra renforcer la poignée qui tient héroïquement le rempart, alors notre libération sera proche.

 



14/11/2013
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