Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Première partie d'une étude à suivre (vous pouvez m'envoyer vos critiques et observations et diffuser librement ce texte)

 

 

 

L'information catholique en déroute.

 

Ou

 

l'Ignorance au pouvoir chez les journalistes et les évêques.

 

 

Dans notre livre, François- la conquête du Pouvoir, nous avons relaté deux épisodes dans lesquels le pape affabule et manipule.

Au chapitre 7 nous analysons en détails « l'escroquerie de la  théologie du peuple », fabrication des modernistes latinos avec l'invention du père Bergoglio qui, en pasteur avisé, suit... le troupeau.... contrairement au Christ de l'Evangile et à tous les bergers du monde !

Nous citions le fameux cardinal Ouellet grand fossoyeur devant l'Eternel qui commentait :«  Nous avons confiance dans notre peuple, dans sa mémoire et dans son « odorat », nous avons confiance dans le fait que l'Esprit Saint agit dans et avec lui et que cet Esprit n'est pas la propriété de la hiérarchie ecclésiale ».

Le Christ et les habitants de la Palestine savaient que les moutons sont toujours... de Panurge ! L'Eglise moderniste et écologiste ne connaît pas la nature d'un troupeau de moutons... on voit le résultat avec la nouvelle Pentecôte !

Au chapitre 9 nous révélions « Les quatre principes , une arnaque politicienne ». Nous avons osé écrire que toute la tribu qui vient du sud a menti sur l'origine des fameux principes. Pire, les analphabètes du nord ont applaudi les escrocs du sud !

 

 

 

Le couronnement de ces affabulations a été effectué par la meute journalistique du monde entier qui a enchâssé l'escroquerie 

A ce jour, je me suis fait traiter de «complotiste » mais personne n'a réfuté une ligne ou un argument de ce livre.

 

 

 

Mais aujourd'hui, les affaires prennent une tournure plus universelle. L'évêque de Rome s'est lancé dans une croisade mondiale validée par le Secrétaire Général de l'ONU.

Lors de sa visite au Vatican en 2019, il dernier a félicité François : «  fervent défenseur de la dignité humaine », « bâtisseur de ponts entre les communautés », ...Lauda Si et l'Urgence climatique … etc.« Le chef de l'ONU a notamment salué la déclaration historique que le chef de l’Église catholique a faite avec le Grand Imam d'Al- Azhar sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et le vivre ensemble.

 

 

 

On ne peut rien comprendre à l'action du pape François si l'on ne sait pas qui il est !

Le jugement de l'un de ses confrères (92 ans en 2014) le père Enrique Eduardo Fabri , professeur émérite de théologie du Colegio Maximo San José, peut nous aider à comprendre qui est véritablement JM Bergoglio :

« Bergoglio n'est pas un théologien de la capacité qu'avaient Jean-Paul II où Benoît XVI. Je ne le considère pas comme un théologien profond. Il n'a pas de titre en théologie . Mais il a une grande astuce dans l'exercice de ce que l'on pourrait appeler le grand jeu politique ». (Francisco- Nuestro hermano, nuestro amigo) - ( Alejandro Bermudez). Cediciones Cristiandad 2014, page 38)

 

D'autres témoignages peuvent être ajoutés à celui-ci dont celui de son maître à penser, mort en 2019, le père jésuite, Juan Carlos Scanone : « Le pape François n'est pas un théologien, c'est un pasteur qui théologise » « es un pastor que teologiza ».

 

Poursuivant notre recherche nous avons trouvé ce livre :

 

LE PAPE FRANçOIS - LES CLEFS DE SA PENSEE- Mariano Fazio – historien, philosophe et prêtre Professeur d'histoire des doctrines politiques à l'Université Pontificale de sainte Croix , Vicaire régional de l'Opus Dei en Argentine. (edt ; Le Laurier 2013 ) -

 

On trouve dans ce petit livre de 111 pages, une explication initiale qui éclaire l'une des démarches les plus fondamentales de l'ère bergoglienne.

 

« Dans son intervention, lors des congrégations préalables au Conclave, le cardinal Jorge Mario Bergoglio évoqua, très succintement, la nécessité d'évangéliser le monde, raison d'être de l'Eglise, en délaissant toute attitude auto-référentielle et mondaine pour aller à la rencontre des âmes.

Il fit une référence au Christ qui nous y pousse de l'intérieur. «  Dans l'Apocalypse, Jésus dit qu'il est à la porte et qu'il frappe . De toute évidence, le texte dit qu'il frappe à la porte pour entrer. Or, je pense à toutes les fois où Jésus frappe de l'intérieur pour que nous le laissions sortir. Une Église auto référentielle retiendrait le Christ en elle et ne lui permettrait pas de sortir ».

 

La solution n'est plus « hors de l’Église point de salut » mais hors de l’Église tout est possible !

 

D'autres livres permettent de confirmer ce diagnostic ainsi que son activité apostolique comme cardinal de Buenos Aires avec les protestants, les juifs et les musulmans.Mais il faut également retenir son activité politique. Il est un fils spirituel de Juan Peron et de sa femme Evita Peron. Il reçoit, du premier, une méthode d'organisation politique du peuple et de la seconde, l'amour du peuple (voir mon livre).

Il s'adresse au peuple chrétien argentin comme archevêque de Buenos Aires avec ces deux références absolues. Et une autorité... à nulle autre pareille !

 

Il a rêvé la « Patria Grande » comme Juan Peron qui, 37 jours avant sa mort écrit une lettre à L'Excellentissime, Commandant Fidel Castro » ( 24 mai 1974) :

 

«  Il est indubitable que la nécessité d'une unité latino américaine serait l'unique possibilité de liberté réelle pour notre continent . Dans ce but nous devons tous participer immédiatement à élever notre voix avec assurance et soutenir au sein de ce Tiers-Monde que soient garantis notre développement futur et la liberté économique , politique et sociale»

Aussi bien vous, ami Fidel, que moi nous avons de nombreuses années de lutte permanente révolutionnaire. Cela nous donne une expérience inestimable qu'il faut transmettre à la jeunesse pour éviter des impayés qui se soldent toujours par de la douleur et du sang....

Recevez un cordial salut et mon affection sincère ! Un gran abrazo ! Juan Domingo Peron ».

 

Il faut se souvenir que Fidel Castro a fondé la Tricontinentale en janvier 1966 et qu'il est devenu le champion du Tiers-Monde !

 

Mais le général Peron et sa femme ne sont pas les seuls inspirateurs du futur évêque de Rome

 

En 1986, après six mois passés en Allemagne pour une thèse qui ne prendra jamais forme, la Compagnie de Jésus connaît, en Argentine, une crise sérieuse. Le père Bergoglio est considéré par certains comme le « bouc-émissaire » d'une crise politico -religieuse qui aboutira à sa mise en retrait pendant trois ans à Cordoba de 1990 à 1992.

Pour comprendre cette situation et l'incidence sur son comportement ultérieur , il faut se souvenir qu'il est un homme passionné par la politique et qu'il a préparé de longue date ce qu'il va enseigner aux fidèles de l'archidiocèse de Buenos Aires en 2005 puis en 2010 et à l’Église toute entière après son élection!

 

Cependant, la référence, jamais citée, est sa conférence de 1989 pour l'inauguration de l'année académique des Facultés de philosophie et de théologie de San Miguel publiée dans la revue des jésuites argentins,« Stromata » ( janvier - juin 1989) : Nécessité d'une antropologie politique : un problème pastoral.

 

(Ce titre à lui seul manifeste la confusion du temporel et du spirituel qui a été le fond de commerce de l'action catholique ouvrière et autres après 1925...)

 

Ce document devrait être connu de tous les commentateurs clercs ou laïcs .

 

Il est cité, page 202, dans la biographie du pape «  The great Reformer ». Le texte complet appartient aussi à une somme de plus de 500 pages ,« La pensée sociale et politique de Bergoglio et du Pape François. ».

Le père Bergoglio utilise les travaux d'un remarquable auteur argentin, Alfonso Lopez Quintas grand spécialiste : Romano Guardini y la dialectica de lo viviente.

Cette conférence du père Bergoglio est impressionnante par le nombre d'auteurs cités : Mario Justo Llovera, Minovsky, Georges Burdeau, Deutch, Sheldon Wolin, Giovanni Sartori, sans oublier Platon ...et Dostoievski.

Mais la référence de base est introduite par une citation de Jean-Paul II utilisant le mot

«  postmodernité ».

 

Le père Bergoglio commente :

« Nous sommes dans une transition vers une culture de la « postmodernité ... «  Pour analyser quelques caractéristiques de cette culture de la post modernité et pour chercher les modèles qui forment une anthropolgie politique en accord avec l'homme de cette culture, j'ai utilisé les critères de celui qui a été appelé le « prophète de la post modernité », Romano Guardini . ».

 

Nous allons directement à la conclusion, en notant au passage, au § 16, un coup de pied aux tradis qui, « à partir de refuges culturels de la transcendance...cherchent une anthropologie qui mette de côté un chemin de retour conçu – plus ou moins consciemment – comme un refuge culturel ».

 

Texte de la conférence, §26 et 27 :

 

« § 26 La solidarité

 

« L'être social, et donc fin de l'activité politique, contruit en réalité un être « supraobjectif » , (mot emprunté à Guardini), objectif et personnel, qui dépasse la monstrueuse expression forgée par le libéralisme triomphant de «  matériel humain ».

Pour retrouver l'instinct inné, pour capter la condition supraobjective de l'être, nous offrons à l'anthropologie politique la possibilité de transcender aussi bien le grégaire du collectivisme que celui de l'élitisme libéral triomphant, ou de l'individualisme calviniste de type économique ou celui de la légalité positiviste ou le subjectivisme romantique.

 

« De ce point de vue et partant de ce mode de penser « sineidético », on peut tenter une anthropologie politique pour l'homme actuel qui conserve et fait croître des attitudes politiques dont la racine serait dans l'attitude-valeur qui exprime une valeur dialectique qui réunit le collectif ( élément de force aujourd'hui indispensable ) et l'individuel (l'unicité de la personne, qui s'exprime par des attitudes éthiques de responsabilité, de loyauté et d'ouverture ontologique et de transcendance aux autres et à Dieu).

« Solidarité, comme mode de faire l'histoire ; solidarité comme cadre vivant où les conflits, les tensions et les oppositions atteignent l'unité pluriforme qui engendre la vie. »

 

 

 

Remarque : Selon nous Solidarité n'appartient pas au lexique philosophico-religieux de Guardini. En revanche en 1989 c'est encore un mot clé qui marque le combat populaire du syndicat polonais qui a mondialisé le mot et vaincu le totalitarisme sovietico-communiste. Son emploi par JM Bergoglio est selon nous tout à fait intentionnel.

 

 

§ 27 . L'unité d'une société comme l'unité interne de tout homme n'est pas donnée pour des occasions conjoncturelles ou pour nommer une fausse éthique déracinée de ses plus profondes aspirations, mais de l'effort habituel constant pour surmonter l'instant. Le fait politique particulier ne couvre pas un sentiment ni ne devient une proposition pastorale d'urgence de réforme des structures mais une invitation à la concorde, à l'amitié politique laquelle ne peut seulement se développer, qu'enracinée dans un acte libre de solidarité et qui ne répond qu'à l'aspiration de la rencontre avec l'unique Bien qui unit les hommes entre-eux... »

 

 

 

Note pour « sineidetico » : selon A. Bastidas,analyste de Guardini, la profondeur de l'être vivant est bipolaire ; aussi le mode de connaître le vivant est un mode « sineiditico » c'est à dire qui comprend deux dimensions : horizontale(rationelle) et verticale (profonde) : connaissance conceptuelle et intuitive.

cf. El conocer como actividad vital en Guardini, A. Bastidas.

 

Alfonso Lopez Dias le plus éminent connaisseur de Guardini de langue espagnole qualifie Guardini de « pensador sineidietico » page 128, in « Romano Guardini y la dialectica de lo viviente ».

On sait l'importance de Romano Guardini dans la recherche intellectuelle, philosophique et théologique de JM Bergoglio.Il est aussi le père de la « rencontre » bergoglienne ». Il est très peu connu en France. Il a cependant été une référence pour le théologien, puis cardinal et pape Joseph Ratzinger. ...qui s'en est distancé.

Romano Guardini était inscrit comme expert au Concile mais sa santé déficiente ne lui a pas permis d'y figurer.

 

 

 

Guardini, Blondel et le modernisme

 

Notre curiosité a été attirée par une certaine similitude de langage philosophique entre Romano Guardini et Maurice Blondel à propos du « vivant ».

Ce dernier déclare : «  A l'abstraite et chimérique aedequatio rei et intellectus se substitue l'adequatio realis mentis et vitae ».

Le père Garrigou-Lagrange écrit dans son « De revelatione », page126, que cette nouvelle définition est « quomodo vitari potest damnata propositio modernistarum : «  Veritas non est immutabilis plus quam ipse homo , quippe quae cum ipso , in ipso et per ipsum evolvitur » Denziger , n. 2058. »

Lorsque nous avons abordé Guardini nous avons été frappé par une certaine ressemblance « philosophique » avec celle du jésuite Romano Guardini.

Nos recherches n'ont pas été déçues !

 

Dans l'analyse de Marie Jeanne Coutange, « Une rencontre inattendue : Romano Guardini et Maurice Blondel » (BAMB n°21) nous avons lu : «  Blondel et Guardini assument une tradition chrétienne … une tradition philosophique délibérément existentielle qui privilégie la vie , où peut se réaliser l'unité de la pensée et de l'action. Tous deux cherchent une nouvelle logique morale, une logique de la vie, clef de la logique générale, au-delà de la compréhension convenue de la contradiction ».

 

MJ Coutange éclaire un autre point sur lequel nous reviendrons : le modernisme.Le Père Scannone et le pape François ont puisé, selon nous, dans les voies multiples qui mènent à Dieu... sur un modèle proprement tiré de Guardini... et de Blondel!

 

Chers lecteurs, avez vous jamais entendu parlé de la thèse (1968) du père Scannone : Sein und Inkarnation- Zum ontologischen hintergrund der Frühchriften Maurice Blondel. (Etre et incarnation dans le contexte ontologique des écrits de Maurice Blondel)

A ceux qui auraient des doutes sur le modernisme de Maurice Blondel et sa relation avec les propos actuels du pape François, nous conseillons la lecture de la correspondance qu'il a échangée avec Lucien Laberthonnière  préfacée par Claude Tresmontant (1961-page 24) :

« Il y a donc dans l'homme une syneidesis , une conscience de ce qui est exigé par Dieu, en dehors même de la manifestation historique, par la loi, de la volonté de Dieu. En vertu même de la création, l'homme peut connaître et discerner en lui-même ce qui est la volonté du Créateur, et ce qui lui est contraire. Dans l'immanence de la conscience, l'homme peut discerner le fondement, les principes et les exigences insérés dans la création même, par celui qui est transcendant. Nous avons déjà là le principe de la méthode d'immanence ».

 

Cela rappelle Singapour  !!!!!

 

Les remerciements de Juan Carlos Scannone qui précèdent sa thèse de théologie, sont une indication précieuse :

(… que soient remerciés sincèrement mes anciens professeurs ; le professeur, docteur Miguel Fiorito, et le professeur docteur Karl Rahner qui m'ont introduit dans la pensée métaphysique ou plutôt théologique ».

Si tout le monde connaît Karl Rahner, peu on entendu parler de Miguel Fiorito. Ce père jésuite argentin a eu une influence majeure sur JM Bergoglio. L'idée de « ressourcement » est parfaitement analysée par Austen Ivereigh dans « The great reformer », chapitre, « Storm Pilot », pages 92,sq. ..avec une référence capitale au dominicain Yves Congar.

Avec cette accumulation de rencontres théologiques,philosophiques, méthodologiques intercontinentales, nous nous retrouvons donc devant une évidence : le ralliement de la "planète intellectuelle" au modernisme sous une forme virulente qui va exploser au Concile Vatican II et trouver sa forme institutionnelle avec l'actuel maître des horloges synodales !

 

 

 

Note 1 : le 24 février 2016, Mgr Peter Henrici a publié une note en vue de la béatification de Maurice Blondel. Le 27 février Mgr Luis Ladaria ,préfet de la Congégation pour la doctrine de la Foi a répondu « … après un examen attentif de la documentation concernée conservée dans les archives , cette Congrégation retient que de son point de vue, il n'existe pas d'empêchement pour une éventuelle introduction de la cause de béatification de Maurice Blondel ».

 

Note 2 : En 2004, a été édité en Espagne : Historia y dogma – Sobre el valor historico del dogma , ouvrage majeur de Maurice Blondel.

 

 

 

 

 

 

 



07/10/2024
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 205 autres membres