Présentation du chapitre 3 de mon prochain livre
Livre (présentation du chapitre 3)
Ce chapitre est indispensable à la compréhension de la dérive fatale qu'a connu l’Église catholique d'abord en Europe puis en Amérique Latine.
La chimère initiée par Lamennais, la séparation radicale de l’Église et de l'Etat se transforme en une tentative de conquête du peuple :
« Les prolétaires, ainsi qu'on les nomme avec un superbe dédain, affranchis individuellement , ont été en masse la propriété de ceux qui règlent les relations entre les membres de la société, le mouvement de l'industrie, les conditions du travail, son prix et a répartitions de ses fruits. Ce qui leur a plu d'ordonner , on l'a nommé loi, et les lois n'ont été pour la plupart que des mesures d'intérêt privé, des moyens d'augmenter et de perpétuer la domination du petit nombre sur le plus grand .
Tel est devenu le monde lorsque le lien de le fraternité a été brisé. Le repos , l'opulence, tous les avantages pour les uns ; pour les autres la fatigue, la misère et une fosse au bout.
Ceux-là forment, sous différents noms, les classes supérieures, les classes élevées; et ceux-ci compose le peuple » ( Le livre du peuple, 1838 ; 4ème édition pages 22-23)
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première édition, 1837-
Rappel : le Manifeste du parti communiste de Karl Marx est publié le 21 février 1848 à Londres en allemand.
Evidemment, la distinction temporel- spirituel disparaît. La régénération de l’Église et de la société est assumée par le peuple et pour le peuple.
Cette « doctrine » est reprise par le SILLON de Marc Sanglier et promue par les curés démocrates , l'ACJF, et l'Action libérale de M. PIOU : «La liberté que défend l'Action libérale n'est pas celle d'un parti. En invoquant la liberté et le droit commun, elle exclut tout privilège et même toute faveur. Si elle revendique très haut les droits de la conscience humaine, elle n'a nul caractère confessionnel » ( 25 mars 1903) in , Le devoir politique des catholiques -Abbé Emmanuel Barbier – 1910 page 422 .
La lutte à mort avec l'Action Française est féroce comme en témoigne la charge de La Croix du Nord le 22 septembre 1909.
Nous développerons les événements de la création de la JOC et de la LOC (Ligue ouvrière chrétienne) : une action catholique ouvrière des adultes « réalisée sur le modèle de la JOC. »
En 1926, la condamnation de l'A.F. n'est pas seulement une affaire politique. C'est une élimination qui ouvre le champ d'action de tout l'appareil démocratique issu du Sillon et qui conduit à l'élimination de la distinction du « temporel et du spirituel »
.L'Action catholique est l'instrument privilégié de la hiérarchie pour l'évangélisation des masses qui conduira à l'affaiblissement du rôle des paroisses au bénéfice des communautés de base.
« Au conseil national de l'an dernier, dit R.Pinet en 1941 , notre souci d'adaptation nous faisait dire qu'il serait utile de revoir la physionomie de chacune de nos sections et de penser au problème de la LOC non pas peut-être en fonction du terrain si vaste que présente la paroisse mais en fonction des quartier qui la forment...Or dans nos quartiers ouvriers, ne serait-il pas possible de décupler notre action, de lancer de nouveaux militants en constituant dans chacun d'eux une petite équipe agissante chargée de conquérir les familles ouvrières du quartier... » La décentralisation du mouvement s'opérait donc au détriment de la paroisse trop vaste, surtout dans les grandes villes et qui déracinait les gens de leur milieu naturel .
[….] L'effort de décentralisation locale aboutit de fait à de la « déparoissialisation » du mouvement. Il n'était plus question de lancer le Groupe de quartier du local lociste, car « les camarades y verraient une sorte d'embrigadement ». … etc. ( Nous citerons nos sources ultérieurement)...
[…] Allez à la masse devint alors un des slogans favoris du fondateur de la JOC belge. Après la défaite (1940), Les dirigeants de la LOC prirent conscience que leur mouvement n'avait pas, dans son ensemble, été fidèle à cette consigne ».
Lorsque l'évolution conciliaire aura fait ses ravages , Philippe Warnier reprendra la même stratégie dans un livre essentiel pour comprendre ce que nous voyons aujourd'hui : Le phénomène des communautés de base (1973).
Nous sommes :en pleine révolution c'est la continuation d'une l’Église synodale qui n'avait pas encore son nom .
…....et de l’Église du pape François : « François n'a qu'une idée en tête . C'est là qu'il veut aller : non pas vers « les cathos » mais vers les « périphéries » donc les marges, « les autres »...Jusqu'où ira François ? - page 210. Jean Marie Guénois.
Première liturgie publique totalement en français : 1936 !
Cette révolution liturgique et structurelle se déploiera au Brésil et en Argentine et dans le monde entier dès avant le Concile.
Nous verrons en détail le rôle du changement de liturgie dans la théologie de la libération au Brésil et dans la théologie du peuple en Argentine. C'est bien pire qu'une « hérésie traditionnelle ». C'est un changement complet de religion pour asseoir les conquêtes politiques !
Mais les tradis n'ont toujours pas vu la filiation : substitution de fait des diocèses au bénéfice des structures politico-religieuses , changement de liturgie , changement de religion ; théologie du pluralisme religieux et déclaration du pape François à Singapour en 2024 : « toutes les religions mènent à Dieu ».
Il serait temps que les catholiques prennent conscience que ceux qui les enseignent sont d'une parfaite ignorance et qu'ils apprennent enfin à appeler les choses par leur nom.
à suivre
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