SYNODALITE X
SYNODALITE X
L'invasion de l'Eglise catholique par l'idéologie bergoglienne, (forme actuelle du modernisme), se développe selon trois axes :
1 Réforme de la Curie selon une centralisation accrue et en même temps une nouvelle dévolution de pouvoirs aux évêques qui conduit à une relativisation des décisions et à un laxisme généralisé.
2 Réforme de la liturgie par une volonté affirmée de détruire la liturgie traditionnelle au mépris de l'ecclésiologie catholique. Le temps est venu des nouveaux prêtres réfractaires qui ne prêtent pas serment à la déesse synodalité. Ils n'ont aucune chance d'être défendus par leur évêque qui n'a pas fuit à l'étranger comme en 1790, mais qui s'est mis en vacance de gouvernement sous la protection de l'autorité synodale du diocèse ! Ces pauvres évêques, ignorant l'histoire, n'ont pas vu qu'ils étaient en train de se donner une Constitution Civile. Ils vendent leur autorité contre le plat de lentilles synodales.
3 Instauration de la synodalité permanente pour liquider toute autorité autre que celle d'un pouvoir central tout puissant selon le mode des gouvernements totalitaires : cellule du parti, loge maçonnique, club mondialistes écologistes, salons à la mode et autres groupes prophétiques.
On peut écrire sans risque d'exagération que le pape François est « synodal » par nature. Une des premières affirmations de sa condescendance active en faveurs du peuple fidèle qui surpasse toute autorité, date du 18 février 1974. On pourrait retracer toute sa vie d'évêque, de cardinal et de pape autour de cette adulation du peuple, héritée du péronisme ( le peuple sauvera le peuple) et qui deviendra dans les documents du CELAM à Puebla et d'Aparecida, puis repris dans EG n° 122 :« On peut dire que « le peuple s'évangélise continuellement lui-même ».
Le jugement de Sebastian Politi dans sa thèse, « Théologie du peuple , une proposition argentine pour l'Amérique Latine » est clair et définitif ( page 340) :
« Nous croyons qu'une théologie du peuple (et plus largement une théologie de la libération) est aujourd'hui non seulement valide mais encore plus indispensable que jamais.. C'est une urgence de sauver la vide des peuples pauvres et des pauvres des peuples. C'est une urgence de les reconnaître comme sujets de l'histoire, comme artisans de leur destin. La crise du marxisme nous a obligé à approfondir davantage l'exigence d'une praxis et d'une réflexion qui regroupe la vie des peuples, leur histoire, leur culture et les raisons de vivre et de mourir... La théologie latino américaine est né d'une recherche de fonder une praxis ecclésiale populaire et libératrice.
« C'est une théologie située teologia situada (« théologie contextuelle ») qui part de la réalité des pauvre de l'Amérique Latine et tente d'exprimer, en retour, leur propre vie de croyant. »
Ce que le pape reprendra dans une formule sans ambiguité dans EV . GAUDIUM ! n°139 : Le Peuple de Dieu par la constante action de l'esprit en lui s'évangélise continuellement lui même ».
Pour situer la pensée du pape de façon précise il faut se reporter à l'entretien qu'il a accordé au père Spadaro pour la revue jésuite Civilta Cattolica .
En septembre 2013, le pape est interrogé par le père Spadaro sur le « sentire cum ecclesia » de Saint Ignace dans les Exercices Spirituels.
« L’image de l’Église qui me plaît est celle du peuple de Dieu, saint et fidèle. C’est la définition que j’utilise souvent, et c’est celle de Lumen gentium au numéro 12. (voir note infra).L’appartenance à un peuple a une forte valeur théologique : Dieu dans l’histoire du salut a sauvé un peuple. Il n’y a pas d’identité pleine et entière sans appartenance à un peuple. Personne ne se sauve tout seul, en individu isolé, mais Dieu nous attire en considérant la trame complexe des relations interpersonnelles qui se réalisent dans la communauté humaine. Dieu entre dans cette dynamique populaire.
« Le peuple est sujet. Et l’Église est le peuple de Dieu cheminant dans l’histoire, avec joies et douleurs. Sentire cum Ecclesia (sentir avec l’Église), c’est, pour moi, être au milieu de ce peuple. L’ensemble des fidèles est infaillible dans le croire, et il manifeste son infallibilitas in credendo à travers le sens surnaturel de la foi de tout le peuple en marche. Voilà pour moi le sentir avec l’Église dont parle saint Ignace. Quand le dialogue entre les personnes, les évêques et le Pape va dans cette direction et est loyal, alors il est assisté par l’Esprit Saint. Ce n’est donc pas un sentir faisant référence aux théologiens.(souligné par nous)
« C’est comme avec Marie : si nous voulons savoir qui elle est, nous nous adressons aux théologiens; si nous voulons savoir comment l’aimer, il faut le demander au peuple. Marie elle-même aima Jésus avec le cœur du peuple, comme nous le lisons dans le Magnificat. Il ne faut donc pas penser que la compréhension du sentir avec l’Église ne soit référée qu’à sa dimension hiérarchique ».(souligné par nous)
« Après un moment de pause, le Pape précise pour éviter tout malentendu : "Evidemment, il faut rester bien attentif et ne pas penser que cette infallibilitas de tous les fidèles, dont je suis en train de parler à la lumière du Concile, soit une forme de populisme. Non, c’est l’expérience de notre Sainte Mère l’Église hiérarchique, comme l’appelait saint Ignace, de l’Église comme peuple de Dieu, pasteurs et peuple tous ensemble. »
Le texte français de la Civilta Catolica, dit :
« Après un moment de pause, le Pape précise pour éviter tout malentendu. »
Mais cette traduction omet une partie de la réponse qui existe dans le texte espagnol !
El Papa, tras un momento de pausa, precisa de manera seca, para evitar ser malentendido: «Obviamente hay que tener cuidado de no pensar que esta infallibilitas de todos los fieles, de la que he hablado a la luz del Concilio, sea una forma de populismo. No: es la experiencia de la “santa madre Iglesia jerárquica”, como la llamaba san Ignacio, de la Iglesia como pueblo de Dios, pastores y pueblo juntos. La Iglesia es la totalidad del pueblo de Dios».
Or le texte espagnol dit : « Le pape , après un temps d'arrêt , précise de manière sèche, pour éviter tout malentendu :...
La traduction française essaie d'atténuer le dérapage du pape qui n'entend pas du tout l'infaillibilité du peuple de Dieu comme l'Eglise l'enseigne !
Le pape s'est très bien rendu compte de ce qu'il venait de dire par habitude et par conviction et il a violemment fait marche arrière en invoquant la lumière du Concile et de Saint Ignace.
Il a tellement l'habitude de mouliner la même idéologie qu'il se ressaisit en pensant... qu'il est pape.
Ce « peuple de Dieu » reste, pour le pape, un problème qu'il ramène à ses obsessions. Ainsi lors de sa catéchèse du 16 février 2022 il déclare : « Aimer l'Eglise, prendre soin de l'Eglise et marcher avec l'Eglise. Mais l'Eglise n'est pas ce petit groupe qui est proche du prêtre et qui commande à tout le monde, non. L'Eglise c'est tout le monde, tout le monde. En marche. Prendre soin les uns des autres, prendre soin réciproquement ».
Où commence et où finit l'Eglise ? Avec ce pape toutes les limites sont floues. Il est préférable de se reporter au Catéchisme de L'Eglise Catholique : article 9, N° 748 à 975 ; et spécialement, L'Eglise peuple de Dieu N°781 à786.
Boff , lui , n'a jamais eu ce genre repentir : « La communauté est aussi le lieu où se déploie la créativité liturgique. Le peuple apprécie bien sûr la liturgie canonique officielle ; mais il crée ses propres rites. La liturgie est l'expression de la foi et non la réalisation d'un rite sacré ; la Parole n'y est plus la propriété du prêtre, mais le peuple y participe. »
La synodalité vue par le pape dès 2013
Dans ce même entretien fleuve de la Civilta Cattolica, - qui figure dans les Actes à la rubrique va,- il a été question de synodalité.
« Je, (le père Spasaro), rappelle au Pape que le 29 juin dernier, pendant la cérémonie de bénédiction et remise du pallium à 34 archevêques métropolitains, il avait présenté le « chemin de la synodalité » comme le chemin qui conduit l’Église unie à « croître en harmonie avec le service du primat (romain) ». C’est pourquoi je demande : « Comment concilier harmonieusement le primat de Pierre et la synodalité ? Quels chemins peuvent être pratiqués, et ce dans une perspective œcuménique ? ».
« On doit marcher ensemble : les personnes (la gente), les évêques et le Pape. La synodalité se vit à différents niveaux. Il est peut-être temps de changer la manière de faire du Synode, car celle qui est pratiquée actuellement me paraît statique. Cela pourra aussi avoir une valeur œcuménique, tout particulièrement avec nos frères orthodoxes. D’eux, nous pouvons en apprendre davantage sur le sens de la collégialité épiscopale et sur la tradition de la synodalité. L’effort de réflexion commune, qui prend en considération la manière dont l’Église était gouvernée dans les premiers siècles, avant la rupture entre l’Orient et l’Occident, portera du fruit en son temps. Ceci est important pour les relations œcuméniques : non seulement mieux se connaître, mais aussi reconnaître ce que l’Esprit a semé dans l’autre comme un don qui nous est aussi destiné. Je veux poursuivre la réflexion sur la manière d’exercer le primat de Pierre, déjà initiée en 2007 par la Commission mixte, ce qui a conduit à la signature du Document de Ravenne. Il faut continuer dans cette voie ».
« Je cherche à comprendre comment le Pape voit l’avenir de l’unité de l’Église. Il me répond : « Nous devons cheminer unis dans les différences : il n’y a pas d’autre chemin pour nous unir. C’est le chemin de Jésus ».
Bien avant d'arriver au sommet du pouvoir, le jésuite, l'évêque et le cardinal Bergoglio connaissait les voies et moyens pour réformer l'Eglise millénaire. Il est « LE GRAND REFORMATEUR », selon le titre de sa biographie officielle écrite par Austen Ivereigh.
Le drame des informateurs catholiques est qu'ils ignorent TOUT ! Il n'ont rien appris après huit ans de règne : le peuple du pape n'est qu'un outil pour les grandes manœuvres de l'Eglise synodale. C'est tout le monde en marche pour le synode !
NOTE
Le pape emploie cette référence en l'amputant de l'essentiel , voici ce que dit le Concile :
« L'ensemble des fidèles, qui ont reçu l'onction du Saint, ne peut faillir dans la foi et il manifeste cette qualité qui lui est propre grâce au sens surnaturel de la foi qui est celui du peuple tout entier, lorsque « des évêques aux derniers des fidèles laïcs », il exprime son accord universel en matière de foi et de mœurs. En effet, par ce sens de la foi, éveillé et soutenu par l'Esprit de vérité, et sous la conduite du magistère sacré, pourvu qu'il s'y soumette fidèlement, le peuple de Dieu reçoit non plus la parole des hommes, mais véritablement la parole de Dieu, il adhère indéfectiblement à la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toute, il y pénètre plus profondément par la rectitude du jugement et l'applique plus pleinement dans sa vie »
à suivre...
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