Vous ne pouvez pas avoir oublié la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques, évidemment. Parmi les (grands) architectes de cette pantalonnade qui nous a ridiculisés aux yeux des pays non woke de la Terre (et ils sont assez nombreux), on notait la présence de Patrick Boucheron, historien et spécialiste du Moyen Âge, professeur au Collège de France et militant de gauche assumé. Ce brave homme avait promis un spectacle à l'opposé d'un roman national viril et héroïque. On peut dire qu'il n'a pas déçu.
Tuerie de Charlie Hebdo : le point de vue « légèrement différent » de Patrick Boucheron
Puisque les derniers jours lui ont permis d'acquérir une relative notoriété, certains de ses propos remontent à la surface. Parmi ceux-ci, on vient d'exhumer ses propos au sujet de la tuerie islamiste qui avait décimé la rédaction de Charlie Hebdo. Souvenez-vous : en 2015, les frères Kouachi avaient froidement abattu une bonne partie des contributeurs de cet hebdomadaire gauchiste, morts d'avoir, souvent jusqu'à la nausée certes, défendu la liberté de blasphémer. En l'occurrence, la France apprit à ses dépens qu'on pouvait rire de toutes les religions sauf une, qui vous assurait la mort en cas de critique.
Tout le monde sera probablement d'accord pour qualifier cette boucherie d'attentat. Tout le monde ? Non. Patrick Boucheron, fort de sa légitimité universitaire, a un point de vue légèrement différent. Pour lui, il s'agit d’« assassinats politiques ». La distinction n'est pas uniquement sémantique. La politique, en effet, est le lieu du débat d'idées, surtout dans un pays comme le nôtre. Depuis 1793, rares sont les débats politiques qui se sont terminés par des assassinats. Mais apparemment, les mots « islamiste » et « terroriste » font siffler les oreilles de Patrick Boucheron. C'est un peu comme quand on demande aux députés insoumis si le Hamas est une organisation terroriste. C'est… compliqué.