Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Réflexions sur le discours du Président sortant, Mgr Vingt-Trois - 2

 

Réflexions sur le discours du Président sortant, Mgr Vingt-Trois - 2

 

La deuxième partie du discours, la plus longue, comprend neuf paragraphes.

Trois paragraphes sont consacrés à l’analyse socio-anthropologique de la violence qui ne manquera pas de se développer dans la société grâce à la loi sur le mariage homosexuel.

Le Cardinal s’exprime sur un sujet aussi important à la fois pour la société française et plus encore au regard de son rang dans l’Eglise, à titre personnel.

« Pour ma part, je pense que la loi pour le mariage des personnes homosexuelles… » (2-3).  Est-ce là ce que l’on est endroit d’attendre d’un cardinal de la Sainte Eglise. Il n’y a rien et il n’y aura rien qui rappelle l’enseignement de l’Eglise alors que ce discours s’adresse à tous y compris aux catholiques et aux politiques,  RIEN qui marque la hauteur à laquelle doit se situer le refus de cette loi abominable.

 En revanche le cardinal regrette la procédure : « Pour éviter de paralyser la vie politique dans un moment où s’imposent de graves décisions économiques et sociales, il eût été plus raisonnable et plus simple de ne pas mettre ce processus en route » (2-3).

Ces paroles absolument surprenantes proviennent certainement du flou intellectuel  qui règne dans sa pensée.

« Ainsi se confirme peu à peu que la conception de la dignité humaine qui découle en même temps de la sagesse grecque, de la révélation judéo-chrétienne et  de la philosophie des Lumières n’est plus reconnue chez nous comme un bien commun culturel ni comme une référence éthique ». (2-4)

Quelle étrange confusion !  Nous sommes abasourdis par ce que nous qualifierons d’ignorance. Nous ne voulons pas croire que le Cardinal fasse une impasse volontaire sur la métaphysique de son séminaire et qu’il adhère consciemment à ce rapprochement absurde entre la sagesse grecque et  judéo-chrétienne et la philosophie des Lumières !

Que n’a-t-il lu Benoît XVI, curé du monde ?

Dans deux ouvrages au moins le pape, aujourd’hui émérite,  a expliqué le désastre intellectuel et moral de la philosophie des  Lumières.

Dans « Eglise Œcuménisme et Politique » (1987) et « L’Europe ses fondements aujourd’hui et demain (2005),  il a traité avec un regard aigu de cette question.

Dans le premier livre, pages 242 et suivantes, sous le sous-titre, « le concept de liberté dans l’histoire moderne », il expose la destruction de la notion de liberté et son point de départ dans l’idée fondamentale de la philosophie des Lumières (qui) est très simple : il faut remplacer les normes sociales traditionnelles par le jugement ; la société de la raison sera une société d’hommes qui raisonnent ».

 Les conséquences aujourd’hui de cette philosophie sont les suivantes : « Au cours de ces dernières décennies, on a de plus en plus assimilé le droit de liberté au droit de tout dire et de tout montrer dans les mass-médias : on a donc dénoncé comme de véritables tabous certaines valeurs de tradition morale, particulièrement celle  qui se réfèrent au mariage et à la famille. Mais n’a-t-on pas en réalité privilégié le droit d’un petit nombre contre le droit et la dignité de la multitude ? N’est-on pas en train de créer ici un monopole d’une minorité ? Ce monopole ne s’étend-il pas de plus en plus dans une direction bien déterminée, limitant donc aussi la liberté d’opinion, puisqu’une seule opposition prévaut et s’impose de plus en plus comme la seule correcte ».

Dans le second ouvrage que nous citons : « … avec le Révolution française, se désagrège, même formellement, cette dimension spirituelle sans laquelle l’Europe n’aurait pu se former. Il y a là un processus de portée considérable, aussi bien sur le plan politique que sur celui des idées. Dans le domaine des idées, cela signifie qu’est rejeté le fondement sacré de l’Histoire et de l’existence de l’Etat : l’Histoire n’est plus considérée à partir d’une l’idée  de Dieu qui la précède et lui donne consistance ; l’Etat est désormais compris en termes purement séculiers, reposant sur la rationalité et la volonté des citoyens » (page 21)

 « …de façon tout à fait inconditionnelle, les droits humains et la dignité humaine doivent être présentés comme valeurs, précédant toute juridiction d’Etat. Ces droits humains ne sont pas l’oeuvre du législateur, ils ne sont pas non plus conférés aux citoyens, mais ils existent plutôt comme des droits propres, depuis toujours ils doivent être respectés par le législateur ; il a à  les recevoir d’abord comme des valeurs provenant d’un ordre supérieur. Cette consistance de la dignité humaine, antérieure à toute action politique et à toute décision politique, renvoie en dernier lieu au Créateur. Dieu seul peut fonder ces valeurs qui appartiennent à l’essence de l’homme, et qui demeurent intangibles. Le fait qu’il existe des valeurs que personne ne peut manipuler constitue l’absolue garantie de notre liberté et de la grandeur humaine ; la foi chrétienne voit en cela le mystère du Créateur et de l’homme, son image, selon le bon vouloir de Dieu » (page 32-33).

 

Le cardinal a tout faux !

 Et le constat du cardinal Lustiger est toujours d’actualité : L’Eglise de France par  la voix de son Président ne sert à cette génération que des viandes creuses ! Et ce n’est pas en défilant derrière  des majorettes en bonnet phrygien que nous gagnerons la bataille.

Toute cette belle jeunesse a montré son courage et sa détermination mais elle n’a pas de chef et son manque de formation la rend éminemment vulnérable. Les cathos sont entrés en politique. Qu’ils se gardent de la droite et de l’appareil épiscopalo-médiatique !

Quand le cardinal ajoute dans le même paragraphe : « Vouloir suivre le Christ nous inscrit inéluctablement dans une différence sociale et culturelle que nous devons assumer », et encore «  La suite du Christ ne s’accommode plus d’un vague conformisme social », il montre qu’il ne sait pas de quoi il parle puisqu’il sacrifie à l’idole philosophique et au conformisme social ! Cette grossière incohérence le disqualifie. (L’abbé Grosjean qui voit là des incitations à une mobilisation n’a pas dû lire le paragraphe en entier ! Reste sauf le contenu vrai de ces deux phrases.)

Nous avons ici un exemple type de confusion de la pensée cardinalice régnante, propre à l’Eglise Populaire telle que nous l’avons définie précédemment, un mélange de modernisme, de progressisme et de relativisme.

 

A suivre

 



19/04/2013
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