Accélération foudroyante ! Les laïcs aux avant-postes
Accélération Foudroyante ! Les Laïcs aux avant-postes !
Je n'aurais pas dû prendre de vacances car l'actualité ne laisse aucun répit.
Pardon pour la longueur de cet article !
En quelques petites semaines, l'accélération a été foudroyante. Nous voyons apparaître des catégories de réactions, face à la gouvernance pontificale, qui nous permettent un certain classement.
1 – La grande masse des louangeurs : cardinaux, évêques, prêtres, religieux et le flot interrompu des médias et des faux savants.
2 – De cette première catégorie, il est une sous espèce très particulière, qui regroupe les joueurs de flûte en référence à ce personnage de légende, « Rattenfänger von Hameln», qui, par sa musique entraîna tous les rats à se noyer dans la Weser. Ce sont des idolâtres du pape (comme les appelle le Cardinal Burke), qui entraînent les fidèles à leur perte en leur disant la bonne aventure : tout va très bien Madame la marquise, l'Eglise en a vu d'autres, méfiez-vous des oiseaux de malheur, etc... L'histoire finit mal car si les rats, c'est-à dire les angoisses disparaissent, les enfants de Hameln, à leur tour, sont ensevelis dans une forêt d'où ils ne reviennent jamais. Ces joueurs de flûte n'ont pas de mots assez durs pour stigmatiser ceux qui restent accrochés au rocher de la Tradition. Et puis il y a l'académicien, Jean-Louis Marion qui nous dit : il n'y a pas de crise, il s'agit d'une décadence ! Nous traiterons son livre dans un article à part.
3 – Il y a la piétaille, les laïcs les pieds dans la glèbe de leur patrie à qui l'on inflige « le principe de la centralité de la personne humaine » pour les noyer dans un magma de races, de religions, de vices et de maladies. Dans le dernier numéro de Valeurs Actuelles, du 31 août, Laurent Dandrieu et Yves de Kerdrel, remettent les pendules à l'heure : le pape « oublie » la distinction du temporel et du spirituel.
En aucun cas le pape ne peut dicter à un Etat, quel qu’il soit, des lois ou des directives, a fortiori, si elles détruisent la communauté nationale.
Qu’on nous permette ce rappel de la doctrine de l’Eglise exposée par le pape Léon XIII dans l’encyclique Immortale Dei du 1er novembre 1885.
« Dieu a donc divisé le gouvernement du genre humain entre deux puissances: la puissance ecclésiastique et la puissance civile; celle-là préposée aux choses divines, celle-ci aux choses humaines. Chacune d'elles en son genre est souveraine ; chacune est renfermée dans des limites parfaitement déterminées et tracées en conformité de sa nature et de son but spécial. Il y a donc comme une sphère circonscrite, dans laquelle chacune exerce son action jure proprio.
Toutefois, leur autorité s'exerçant sur les mêmes sujets, il peut arriver qu'une seule et même chose, bien qu'à un titre différent, mais pourtant une seule et même chose ressortisse à la juridiction et au jugement de l'une et de l'autre puissance. Il était donc digne de la sage Providence de Dieu, qui les a établies toutes les deux, de leur tracer leur voie et leur rapport entre elles. Les puissances qui sont ont été disposées par Dieu (17).
S'il en était autrement, il naîtrait souvent des causes de funestes contentions et de conflits, et souvent l'homme devrait hésiter, perplexe, comme en face d'une double voie, ne sachant que faire, par suite des ordres contraires de deux puissances dont il ne peut en conscience secouer le joug. Il répugnerait souverainement de rendre responsable de ce désordre la sagesse et la bonté de Dieu, qui dans le gouvernement du monde physique, pourtant d'un ordre bien inférieur, a si bien tempéré les unes par les autres, les forces et les causes naturelles, et les a fait s'accorder d'une façon si admirable qu'aucune d'elles ne gêne les autres, et que toutes, dans un parfait ensemble, conspirent au but auquel tend l'univers.
Il est donc nécessaire qu'il y ait entre les deux puissances un système de rapports bien ordonné, non sans analogie avec celui qui, dans l'homme, constitue l'union de l'âme et du corps. On ne peut se faire une juste idée de la nature et de la force de ces rapports qu'en considérant, comme Nous l'avons dit, la nature de chacune des deux puissances, et en tenant compte de l'excellence et de la noblesse de leurs buts, puisque l'une a pour fin prochaine et spéciale de s'occuper des intérêts terrestres, et l'autre de procurer les biens célestes et éternels. Ainsi, tout ce qui dans les choses humaines est sacré à un titre quelconque, tout ce qui touche au salut des âmes et au culte de Dieu, soit par sa nature, soit par rapport à son but, tout cela est du ressort de l'autorité de l'Eglise. Quant aux autres choses qu'embrasse l'ordre civil et politique, il est juste qu'elles soient soumises à l'autorité civile, puisque Jésus-Christ a commandé de rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu »
Là-dessus, nous laïcs, ne devons rien céder au pape qui se comporte de façon totalitaire c’est-à-dire qu’il utilise son pouvoir spirituel pour régir le pouvoir temporel.
On peut lire à ce sujet l’excellent livre (qui ne remonte pas aux causes), de George Neumayr « The political Pope », premier livre américain sur le sujet ! Nomenclature factuelle très complète qui rapporte le mot de Al Gore en 2015 : « Is the pope Catholic ? ». « Avec un ami comme le pape, les catholiques n’ont pas besoin d’ennemis ! » (page 221).
Les sites de langue anglaise sont très bien documentés. En espagnol, Infocatolica ; en italien l’irremplaçable « Sandro Magister ». En Amérique Latine c’est le silence complet, rien en Argentine.
4 – La dernière catégorie regroupe tous les hommes de foi qui suivent les cardinaux fidèles, les évêques et prêtres qui n’ont pas sacrifié aux idoles.
Nous donnerons un exemple, celui de l’abbé de Tarnouarn qui est à ma connaissance le seul à avoir pris la peine de montrer la fausse interprétation de l’Ecriture par le pape François.
« "[…] Une occasion avant la rentrée de revenir sur votre politique en faveur des migrants, une politique que vous n’hésitez pas à tirer des propres paroles de l’Ecriture sainte, en citant dès les premières lignes l’un des cinq premiers livres de la Bible, le Lévitique : « L’immigré qui réside avec vous sera parmi vous comme un compatriote, et tu l’aimeras comme toi-même, car vous-mêmes avez été immigrés au pays d’Égypte. Je suis le Seigneur votre Dieu » (Lv 19, 34). Je crois que l’on peut employer, plutôt que le mot « immigré » qui sent très fort notre ultra- modernité, le mot « étranger ». Toute la Bible insiste sur l’accueil de l’étranger et la civilisation hébraïque est en symbiose sur ce point avec toutes les plus vieilles civilisations de l’humanité, dans lesquelles l’hospitalité est un devoir sacré.
Il ne vous aura pas échappé néanmoins qu’il existe une petite nuance entre « hospitalité » et « immigration ». L’hôte ne s’installe pas ; l’immigré, si. L’accueil de l’étranger, tel qu’il est recommandé dans la Bible et dans ce passage du Lévitique en particulier, relève du devoir d’hospitalité, qui est sacré. Il ne s’agit pas, pour les juifs, de faire de la place aux étrangers dans la Terre promise, sinon sous certaines modalités bien précises et vraiment drastiques qui sont définies dans la Torah et sur lesquelles nous allons revenir.
Disons tout de suite que ce qu’on lit dans l’Ancien Testament est exactement l’inverse de l’accueil de l’immigré ; c’est plutôt le nettoyage ethnique. Notre gloire nationale, l’abbé Pierre, malgré ou à cause de sa piété réelle, s’en était d’ailleurs scandalisé, avouant n’avoir découvert ces passages de l’Ecriture que tardivement dans sa vie de prêtre. Des exemples ? Au chapitre 31 du livre des Nombres, Yahvé donne l’ordre à Moïse d’exterminer les Madianites. Madian est une terre au sud de la mer Morte dont les femmes sont coupables d’avoir tenté de séduire les Hébreux pour les détourner du culte de Yahvé. La vengeance de Yahvé a été terrible : « Les Hébreux tuèrent tous les mâles. » Et Moïse insiste : « Tuez toutes les femmes qui ont connu un homme en partageant sa couche. Ne lais- sez la vie qu’aux petites filles qui n’ont pas partagé la couche d’un homme et qu’elles soient à vous » (sic). Comme compréhension de l’étranger, avouons qu’on fait mieux.
Dans le Deutéronome, cinquième des Livres de la Torah, ce sont les Cananéens qui doivent être exterminés. Moïse l’ordonne. C’est Josué qui passera à l’acte, pour conquérir la Terre promise, en exterminant ses anciens habitants, hommes et femmes : « Josué battit tout le pays […] il ne laissa aucun survivant. Il frappa d’anathème tout ce qui respirait, comme l’avait ordonné le Seigneur, le Dieu d’Israël » (Juges 10, 40). On pourrait continuer cette funèbre énumération. Une chose est sûre : les Hébreux arrivant dans la Terre promise ne sont pas invités par Yahvé au « vivre ensemble », mais à l’extermination.
Quant à l’accueil de l’étranger, dont il est question dans le Lévitique, si l’on va au-delà de la simple hospitalité à l’occasion d’une visite, je crois qu’il faut interpréter les passages « accueillants » à travers cette formule au chapitre 12 du Livre de l’Exode : « Si un étranger en résidence chez toi veut faire la Pâque pour Yahvé, tous les mâles de sa maison devront être circoncis, il sera alors admis à le faire, il sera comme un citoyen du pays. Mais aucun incirconcis ne sera admis à le faire ; la loi sera la même pour le citoyen et pour l’étranger en résidence chez vous… » (12, 48). Nous tenons là le sens réel du passage cité par vous, sainteté : les étrangers en Israël seront traités comme les « souchiens » du moment qu’ils se convertissent, s’étant fait circoncire. Loin de respirer la largeur d’esprit et l’accueil de ceux qui n’ont pas la même culture, ces vieux textes exhortent tous à une assimilation, qui, si elle est impossible, doit céder la place à l’extermination.
[…] C’est le Christ qui ne fait acception de personne, pas le Vieux Testament… Ce qui ne signifie pas qu’un chrétien doit accueillir les immigrés pour qu’ils habitent sa terre en en modifiant l’équilibre culturel, mais qu’il doit secourir celui qui est dans la difficulté en s’investissant personnellement. De même que l’on ne doit pas confondre l’hospitalité et l’immigrationnisme, de même il ne faut pas confondre l’universalisme chrétien respectueux de chaque identité et le mondialisme qui les détruit." (Salon Beige 30 août 2017).
La charité chrétienne de l’abbé voile l’emploi grossier de « immigré » pour « étranger ». C’est un exemple caractéristique de l’ « idéologisation » des textes de la Bible par les libérationnistes quelle que soit leur obédience.
Pour l’étude détaillée, voir nos deux articles sur « l’immigration comme pratique mystique » (20-06 et 28-06, 2017).
La Vulgate emploie le mot, advena ; l’anglais, alien ; l’italien, forestiero. Les deux versions espagnoles consultées, la classique, du jésuite José Miguel Petisco et la Nueva Biblia , Edicion Pastoral, « avec présentation et commentaires pour les communautés chrétiennes d’Amérique Latine et pour ceux qui cherche Dieu ». (Celle-ci est utilisée par tous les libérationnistes). Ces deux versions utilisent le même mot « forastero ».
La Bible de Crampon emploie le mot « étranger ».
On pourrait aussi s’étonner de la présence du mot « compatriote » qui n’a strictement aucun sens pour le peuple de l’Exode. Il est cependant utilisé par la Bible de Maredsous.
L’abbé de Tarnouarn ne remonte pas jusqu’à la théologie du peuple mais il donne la bonne piste ! C’est une grande première ! Il éclaire la lanterne des laïcs !
A suivre : Affleurements visibles de la théologie du peuple dans les paroles du pape ».
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