Le Terrorisme pastoral

Après la MANIF, il faut passer au stade suivant.

Encore une fois nous n’avons pas à perdre notre temps avec la querelle sur le nombre de participants et il faut voir plus loin que la préparation d’une seconde manifestation. Si la veillée de prière devant l’Assemblée nationale de Civitas le 29 janvier est excellente, nous voudrions ici faire une réflexion et une proposition plus politique. La preuve par le nombre a été administrée. C’est une grande victoire qui ne se suffit pas à elle-même.

Sur le Forum Catholique à la date du 16 janvier, Theonas  explique parfaitement la suite  politique qui sera donnée par l’UMP à sa participation à la manifestation du 13 janvier et à ses « gesticulations parlementaires » :

«  Les actuelles gesticulations  de la droite au parlement ne sont donc qu’une farce. Non pas que les parlementaires ne soient pas fermement opposés à cette dénaturation du mariage en cours, mais parce que le système de pensée et le système politique auquel ils adhèrent les condamne à devoir baisser leur pantalon à un moment ou à un autre ». Copé a pensé se faire élire en manifestant ; Fillion en ne manifestant pas

 Nous savons cela par expérience depuis plus de cent ans. Charles Maurras a rappelé cette trahison coutumière de la droite dans « La démocratie religieuse ». (On lira aussi avec profit l’ouvrage essentiel de Jean Madiran « Les deux démocraties »).

Dans le même ouvrage, le Maître de l’Action Française, demandait au catholique de se préoccuper de la politique pour que leurs efforts héroïques ne soient pas ruinés en une heure «  par quelques insanités votées par les deux Chambres » :

« Axiome : -  La politique religieuse, comme la politique économique, comme la politique sociale est d’abord une politique. Elle consiste donc en tout premier lieu à s’emparer  et à s’assurer du pouvoir. Rien n’est fait de certain, rien n’est fait de sérieux contre un adversaire quelconque si on lui laisse le moyen d’édicter la loi, de l’interpréter et de l’exécuter. La conquête du pouvoir par les catholiques est donc le seul moyen certain d’une résistance sérieuse. Œuvre à longue, à très longue portée assurément ».

Il faut donc absolument aujourd’hui  poser la question de l’action politique. Non pas pour former un parti catholique voué à l’échec mais rassembler progressivement des majorités locales, régionales puis nationales  pour ne pas être éternellement le dindon de la farce.

La manifestation du 13 janvier peut être  la figure qui peut se projeter dans des assemblées de tout niveau. Le grand peuple français que l’on a vu, ne peut faire ce travail de reconquête seul, même appuyé pas des associations dévouées jusqu’à l’héroïsme.

Il faut un chef, un centre où s’élabore un corps de réflexions et d’idées’ une sorte de shadow cabinet –cabinet de l’opposition -( la préparation de la manifestation a vu un grand nombre de citoyens juristes, médecins, politiques et autres, capables de proposer  des orientations  pratiques à la hauteur de la situation) et un stratège capable de diriger et conseiller ses concitoyens pour la prise de tous les pouvoirs possibles.

Voici ce que je propose.

Parmi tous ceux qui se sont manifestés,  celui qui m’apparaît le mieux placé pour assurer la première position dans ce combat national est, Bruno Gollnisch. Il pourrait se mettre en congé de parti en gardant ses autres mandats électifs. Marine Le Pen n’ayant pas compris ce qui se passait et regardant ailleurs alors même qu’une autre grande bataille de déstructuration de la société française va venir s’ajouter à celle du mariage pour tous, je veux parler de l’immigration. Marine Le Pen n’a pas encore de vue globale sur le changement de civilisation.

Le stratège- conseiller pourrait être Jacques Bompard, le maire d’Orange et  député du Vaucluse.

Nous n’avons par cet article aucune prétention à désigner, tel ou tel. Il nous apparaît seulement que ne pas penser « politique » est une grave inconscience.