Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Comment Jean Madiran a annoncé le voyage du pape en Suède, 48 ans à l'avance !

 

Comment Jean Madiran a annoncé le voyage du pape en Suède, 48 ans à l’avance !

 

 

 

 

Ce titre paraîtra osé  à ceux qui n’ont pas vécu les batailles de l’après-Concile.

Ils verront qu’il n’en est rien. En science, en politique, dans l’histoire de l’Eglise et de ses hérésies, la génération spontanée n’existe pas.

 

C’est pourquoi depuis longtemps sur ce blog nous appelons à l’institution d’une académie qui aurait pour but de rassembler deux cents ans de documentation et qui aurait pour objectif de montrer la filiation des idées révolutionnaires installées dans l’Eglise catholique. Ces idées ont été portées et défendues en secret ou en public par des hommes dont le plus souvent nous ne connaissons pas ou mal le vrai visage.

 

Le Concile Vatican II a été une première et impressionnante étape de déstabilisation  après la crise moderniste. Ce Concile en était le prolongement. A côté des encycliques de Paul VI sur l’Eucharistie, la Vie Humaine et le Sacerdoce, ce même pape a encouragé et laissé proliférer une montagne d’erreur sur le dialogue et le développement des peuples avec toujours cette petite dose de vérité qui donnait à penser que tout n’allait pas si mal.

 

L’étape suivante a été l’élection du pape François préparée et organisée par la mafia de Saint Gall ; nous avons donné sur ce blog, à la suite de Austen Ivereigh, tous les détails.

 

Depuis l’arrivée au pouvoir de la pseudo-théologie argentine ou latino-américaine, nous nous efforçons de donner les pistes historiques qui permettent de remonter à l’origine de ce cloaque d’erreurs qui a envahi l’Eglise.

 

Il y a eu dans un passé récent de nombreux clercs et laïcs qui ont mené le bon combat. Mais leurs voix ont été occultées par la médiatisation infernale de l’erreur. C’est pourquoi nous distinguons aujourd’hui Jean Madiran. Le vingtième siècle n’a pas connu de plus grand lanceur d’alerte, comme l’on dit aujourd’hui !

 

 

La religion de Saint Avold

 

En janvier 1968 la revue Itinéraires publie un supplément intitulé « La religion de Saint Avold ». (On peut se procurer ce document chez « Chiré Edtions » ou le retrouver dans « L’Hérésie du XXè Siècle »).

 

L’hérésie du vingtième siècle s’est amplifiée et son masque s’est épaissi, l’hérésie est devenue diffuse et romaine.

 

 

Textes de Jean Madiran (Hérésie du XXè Siècle - HdS)

 

 

Premiers constats.

 

« La rivalité fondamentale dans le monde du XXe siècle n’est pas entre la culture occidentale et d’autres cultures : elle est entre « les vraies valeurs » de l’Occident et les fruits aberrants que la liberté humains et la malice humaine ont tirés de ces valeurs devenues folles. Le laïcisme, le totalitarisme et le marxisme sont des phénomènes occidentaux, et même des hérésies chrétiennes : ils sont une catégorie d’hérésies chrétiennes nées au sein de la civilisation occidentale, et qui n’aurait guère pu naître ailleurs. Et ce sont les contestations internes de la civilisation occidentale qui se sont étendues au monde entier ». (HdS page 85).

 

L’analyse de la révolution religieuse en l’Amérique Latine est la preuve absolue de ce constat.

 

« L’illustrissime Mgr Helder Camara demande qu’il y ait maintenant un Concile tous les dix ans, demande inconsistante, mais la raison qu’il en donne est admirable : parce que dix ans  « c’est l’équivalent d’un siècle d’autrefois, étant donné l’accélération de l’histoire ». L’illustrissime Monseigneur, qui est caractéristiquement l’un des types connus de l’évêque devenu parfaitement moderne, a perdu jusqu’au sens du temps de l’homme, défini par la mort ». (HdS pages 90-91)

 

Le procès de béatification de Mgr Camara est en cours. Son nom est lié  au pacte des Catacombes qui intime aux évêques une nouvelle pauvreté. Modèle suivi par le pape François.

Il n’y a pas de concile tous les dix ans, il y a des synodes à répétition et une nouvelle Curie.

 

Monseigneur  Paul Joseph Schmitt, évêque de Metz.

 

Il est l’auteur de ce que Jean Madiran a appelé « La religion de Saint Avold ».

 

Quelques indications biographiques nous semblent utiles.

 

Il appartient à une famille démocrate chrétienne. A trente ans pour cause d’invasion en 1940 il se réfugie en zone libre comme beaucoup de prêtres et séminaristes de Moselle et d’Alsace. A Tulle il devient professeur au Grand Séminaire et entre dans la résistance. Recherché par la gestapo et la milice pour cache d’armes ; il est chaque fois sorti d’affaire grâce aux FTP dont il partage une partie des engagements. Les massacres allemands de Tulle en représailles aux attaques des FTP entraînent l’exécution de 99 otages. « Blaise », c’est son nom dans la résistance assiste au côté de l’évêque de Tulle à la célébration de la libération.

De retour à Metz il soutient les revendications des syndicats. Il est très bien considéré notamment par la FEN. Nommé évêque de Tulle en 1958 à 47 ans, il le restera jusqu’à sa mort en 1987.

Violemment marqué par les épisodes de la guerre qu’il a connus, il devient pacifiste et adresse au journal LE MONDE une violente lettre contre le cardinal Spellman archevêque de New York qui a déclaré qu’il fallait lutter par les armes contre le communisme. Il adhère dans sa pastorale et dans ses propos à toutes les thèses modernistes. L’après Concile le conforte dans ses choix.

 

Le message de Saint Avold

 

Les 11, 12, 13 septembre 1967 l’évêque de Metz doit présider une réunion des responsables de communautés sacerdotales. Mais il  doit se rendre aux obsèques de l’évêque de Besançon, aussi il adresse à ses prêtres un message.  Ce texte est publié dans le bulletin officiel de l’évêché du 1er octobre 1967.

 

Jean Madiran en reproduit quatre passages que nous donnons ci-après.

 

« La mutation de civilisation que nous vivons entraîne des changements non seulement dans notre comportement extérieur, mais dans la conception même que nous nous faisons tant de la création que du salut apporté par Jésus-Christ. Les remises en question les plus fondamentales engagent non seulement une nouvelle pastorale, mais plus profondément une conception plus évangélique – à la fois plus personnelle et plus communautaire – du dessin de Dieu sur le monde ». (HdS pages 101-102)

 

« Beaucoup d’entre nous souffrent des tensions qui existent au sein de notre presbytérium diocésain. Elles ont souvent neutralisé notre dynamisme apostolique. Elles ont conduit plusieurs d’entre nous à se refermer sur eux-mêmes. Elles ont, peut-être, brisé quelques-uns d’entre nous ».  (HdS page 100)

 

« « La querelle des anciens et des modernes » ne doit pas nous servir d’alibi. La tension qui existes entre prêtres de générations différentes ne peut être résolue en profondeur ni par la seule bonne volonté, ni par le seul  recours à une vie spirituelle plus profonde ». (HdS, page 100)

 

Il serait bon de se reporter à tous les commentaires de Jean Madiran. Nous n’en retiendrons qu’un seul en rapport avec la visite du pape en Suède.

 

« Une conception plus évangélique. Vous voulez rendre l’Eglise plus évangélique  dans sa conception même du dessein de Dieu. Luther avant vous eut ce même dessein, et le P. Schillbeeckx nous assure qu’il eut raison ; «  Luther et Calvin ont eu une bonne intuition : il faut que l’Eglise revienne, bien que de façon moderne, à son statut évangélique, mais ils on eut tort de quitter l’Eglise et de fonder ailleurs cette Eglise évangélique » (L’Eglise du Christ et l’homme d’aujourd’hui page 111). […]

Mais avec vous, Mgr, nous revenons en pleine clarté : ce qui n’est pas assez évangélique, c’est la conception même du salut apporté par Jésus-Christ, c’est la conception même du dessein de Dieu sur le monde, telle qu’elle a été enseignée par l’Eglise pendant deux mille ans. Et c’est vous, avec votre presbitérium, qui allez la rendre plus évangélique. C’est vous et votre presbytérium qui, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, allez nous livrer les conceptions suffisamment évangéliques. Il est assuré que nous ne marchons pas là-dedans, à aucun prix. C’est non ». (pages 110-111).

 

Avec d’autres mots, les cinq cents de la Réforme seront célébrés. Plusieurs interventions du pape lui-même jettent le trouble. Ses interventions ont une racine commune. Le pape l’a cultivée à Buenos Aires. Ses paroles sur la communion d’une croyante luthérienne à Rome, ses formulations « pour lancer des processus », nous attristent et nous plongent dans une perplexité chaque jour plus sombre !

 

 

 

 

ACTUALITE

 

Le pape François souhaite que catholiques, vaudois et méthodistes marchent « avec sincérité de cœur vers la pleine communion ». C’est ce qu’il écrit dans un message aux participants au synode des Eglises vaudoises et méthodistes organisé à Torre Pellice, près de Turin (Italie), du 21 au 26 août 2016. Il souligne aussi que les différences n’empêchent pas de collaborer pour le « service des pauvres, des malades et des migrants et pour la sauvegarde de la création ».

Dans un télégramme signé du cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, le pape exprime sa « proximité spirituelle ». Il assure de ses prières pour le synode et demande au Seigneur « le don de marcher avec sincérité de cœur vers la pleine communion ».

Le pape François souhaite que « les différences entre catholiques et vaudois n’empêchent pas de trouver des formes de collaboration dans les domaines de l’évangélisation, du service des pauvres, des malades et des migrants et pour la sauvegarde de la création ». Il s’agit, explique-t-il, de « témoigner du Christ à toute l’humanité de façon efficace, en allant ensemble à la rencontre des hommes et des femmes d’aujourd’hui pour leur transmettre le cœur de l’Evangile ».

En conclusion, le pape invoque l’Esprit Saint « afin qu’il nous aide à vivre cette communion qui devance toute opposition et nous obtienne du Seigneur sa miséricorde et sa paix ».

Le 22 juin 2015, le pape François avait été le premier pape à entrer dans un temple vaudois, à Turin. Puis le 5 mars 2016, pour la première fois de l’histoire, une délégation officielle de la Table vaudoise et du synode de l’Eglise vaudoise-méthodiste avait été reçue par le pape au Vatican.

Vaudois et méthodistes sont des chrétiens évangéliques issus de la Réforme protestante du XVIe siècle. Les premiers se sont développés en particulier dans le Piémont, mais aussi en Amérique du sud. Les méthodistes, nés au XVIIIe siècle en Angleterre, ont signé avec les vaudois un Pacte d’intégration en 1975.

Au cours de sa visite turinoise, le pape avait fait une demande de pardon de la part de l’Eglise catholique : « Je vous demande pardon pour les attitudes et pour les comportements non-chrétiens, et même non-humains qu’au cours de l’histoire nous avons eus contre vous. Au nom du Seigneur Jésus Christ, pardonnez-nous. » (ZENIT 22 août 2016)



25/08/2016
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