Le Terrorisme pastoral

De la difficulté d’être bien informé - 1

Il est très difficile d’être bien informé car les informateurs avec les meilleures et les plus louables intentions du monde, n’ont pas toujours les connaissances nécessaires pour évaluer les faits qui se présentent au fil de l’actualité.

Ils ont le plus grand mal à discerner l’essentiel de l’accessoire.

Il y a ceux à qui on fait naturellement confiance et ceux qui sont seulement les relais de l’idéologie ambiante.

Nous allons donner trois exemples de ce type d’informations incomplètes.

Aujourd’hui nous analysons un excellent article de Benoît et moi repris par Le Salon Beige sur Le financement des fondations jésuites par Georges Soros.

L’Agence mexicaine ACI Prensa est une agence catholique que nous connaissons depuis des années et qui fait un excellent travail. C’est encore le cas avec cette affaire de financement des œuvres jésuites… qui comporte une autre dénonciation qui n’est pas rapportée par les traductions françaises.

A la mi-juillet ACI Prensa a appris que l’archevêque jésuite de Santiago de Guatemala (capitale), Gonzales de Villa y Vasquez, avait été lié à la Fondation Soros Guatemala (aujourd’hui disparue) depuis les années 90 jusqu’aux débuts du nouveau millénaire. ACI Prensa a contacté l’archevêque qui a répondu « qu’à cette époque, il n’était pas conscient que l’Open Society Fondations (OSF), créée pas Soros en 1993 dont la Open Society Institute (OSI) finançait diverses campagnes en faveur de l’avortement dans le monde.

ACI Prensa précise que Soros a donné 1,5 million de dollars pour étouffer le scandale du Planning familial accusé de vendre organes et tissus des bébés avortés aux Etats Unis.

Durant les quatre dernières années la Fondation Soros a donné 12 millions de dollars à la Fédération Internationale des Planning Familial (IPPF) bras politique américain qui finance l’Action du Planning Familial.

L’archevêque et Soros

L’archevêque interrogé qui ne sait apparemment toujours rien 2020, a été ordonnés en 1983. D’origine espagnole, il est présenté comme catholique, philosophe, théologien, humaniste et politologue.

La réalité c’est qu’il est un vieux routier de la théologie de la libération ! Il a fait ses classes dans la province jésuite « Centre Amérique » à une époque où le patron est le guatémaltèque César Jerez, champion de la théologie de la libération. Ce dernier est le premier provincial ‘centre américain’ en 1976 ; en 1982 son mandat est exceptionnellement prolongé : 17 sur 18 votants. Il est un ami très proche du Général Arrupe, étant entré dans la compagnie en même temps que lui. En 1983, à la XXXIII ème Congrégation de la Compagnie il est choisi comme délégué par 46 voix sur 51 votants. Il couvre le jésuite Fernando Cardenal ministre de l’éducation du gouvernement sandiniste. Lorsque notre futur archevêque étudie à Managua, la UCA (Université Centre Amérique) - ne pas confondre avec celle de San Salvador -, la grande majorité de ses confrères sont acquis à la théologie de la libération. Ce sont tous de purs produits de la grande réforme de la Compagnie. Un jésuite vénézuélien fidèle, en mission au Nicaragua sandiniste, écrira la profonde division des jésuites.

Notre archevêque enseigne au Guatemala à l’université jésuite, il en deviendra recteur. Il est même délégué auprès du supérieur provincial de Centre Amérique.

Son passage au Vénézuela lui permet de rencontrer celui qui est aujourd’hui à la tête de la Compagnie, Arturo Sosa Abascal, un héros de la révolution théologique et sociale.

Il est nommé évêque par Jean Paul II, le 9 juillet 2004 et le 9 juillet 2020 le pape François le nomme archevêque de San Sebastien de Guatemala, la capitale. Son homélie d’intronisation le 3 septembre montre qu’il n’a rien perdu de sa foi révolutionnaire :

«  Dieu a voulu que par cette épidémie du covid 19 qui nous frappe, nous sachions, par-dessus tout, participer en tant qu’Eglise à apaiser une pandémie plus ancienne, celle de l’exclusion et des privilèges, celle de la violence et du crime, celle des inégalités insupportables. »

Le journal guatémaltèque REPUBLICA s’est fait l’écho d’un rapport d’investigation de l’agence américaine Judicial Watch publié en juillet 2018.

Il confirme que Soros, OSF, a donné au Guatemala environ 1 million de dollars en 2006 pour des entreprises libérales et des institutions académiques.

Soros a financé les actions de justice pour les procès de la dictature, Efrain Rios-Montt, Yasmin Barrios. Pour le procès et le Centre pour l’action légale pour les droits de l’homme (CALDH), il a financé des projets pour la société civile à hauteur de 1,9 millions de dollars depuis 2001.

En 2015-2016, il a accordé 123.216 dollars à la revue Nomada.

L’Université Rafael Landivar (URL) a reçu pour 2015 et 2016 une donation de 206.000 dollars pour la couverture de moyens de communication pour le secteur judiciaire. « Bien qu’il s’agisse d’une université Jésuite, la URL a toujours défendu la justice sociale et la théologie de libération, ces deux courants très proches de la philosophie de Soros." 

 Que monseigneur l’archevêque ne se souvienne pas des donations des années 1990. Soit.

Mais à qui fera-t-il croire que le sort financier d’un établissement où il a enseigné et dont il a été recteur, lui importe si peu ?

Et pour quelqu’un qui a obtenu un master de sciences sociales et politique au Canada, il s’agit d’un désintéressement inquiétant concernant une Université catholique de son diocèse et… de la Compagnie de Jésus !

Pour comprendre la réalité et les compromissions jésuites au Nicaragua et en Amérique Centrale on peut lire « Des prêtres au gouvernement, l’expérience du Nicaragua, (Karthala , 1983) du père Teofilo Cabestrero.

1983 … c’est l’année de la visite de Jean Paul II à Managua !

Hier, 19 septembre 2020, le pape François a demandé « la mondialisation des traitements médicaux ». A son arrivée à Rome en 2007, il a déclaré et ses supporters avec lui, que l’expérience latino- américaine, était un modèle pour l’Eglise universelle. On voit le résultat.

L’information complète permet de comprendre l’histoire et les hommes d’aujourd’hui.