Evêque c’est par toi que je meurs !
Lorsqu’une partie de la troupe déserte la responsabilité est, certes, celle de chacun des déserteurs, mais c’est leur chef, le premier, qui doit rendre des comptes. Pas à moi bien sûr ! Mais à ses prêtres et à son troupeau !
Si 27 prêtres du diocèse de Rouen ont signé un acte de rébellion contre l’Eglise, c’est leur chef qui est aussi leur père, Mgr Charles Descubes qui doit être le premier interrogé.
Et parce que nous avons été l’un des premiers à attirer l’attention sur l’étrange religion de Mgr Descubes, nous disons ce que nous savons.
Pas de rumeurs, pas d’attaques personnelles, pas d’injures. DES FAITS. DES FAITS PUBLICS qui traduisent le positionnement de l’archevêque de Rouen. Positionnement que dame de Gaulmyn, gardienne de la pensée unique de l’appareil épiscopalo-médiatique, voudrait nous imposer.
Rappel
« La fonction de gouvernement des évêques
Chargés des Églises particulières qui leur sont confiées, les évêques les dirigent comme vicaires et légats du Christ, par leurs conseils, leurs encouragements, leurs exemples, mais aussi par leur autorité et par l’exercice du pouvoir sacré, dont l’usage cependant ne leur appartient qu’en vue de l’édification en vérité et en sainteté de leur troupeau, se souvenant que celui qui est le plus grand doit se faire le plus petit, et celui qui commande, le serviteur (cf. Lc 22, 26-27).
Ce pouvoir qu’ils exercent personnellement au nom du Christ est un pouvoir propre, ordinaire et immédiat : il est soumis cependant dans son exercice à la régulation dernière qui lui vient de l’autorité suprême de l’Église et, en considération de l’utilité de l’Église ou des fidèles, il peut être, par cette autorité, resserré en certaines limites. En vertu de ce pouvoir, les évêques ont le droit sacré, et devant Dieu le devoir, de porter des lois obligatoires pour leurs sujets, de rendre les jugements et de régler tout ce qui concerne l’ordre du culte et de l’apostolat. ..
Envoyé par le père de famille pour gouverner les siens, l’évêque doit garder devant ses yeux l’exemple du bon Pasteur venu, non pas pour se faire servir, mais servir (cf. Mt 20, 28 ; Mc 10, 45), et donner sa vie pour ses brebis (cf. Jn 10, 11). Pris parmi les hommes et enveloppé de faiblesse, il peut se montrer indulgent envers les ignorants et les égarés (cf. He 5, 1-2). Qu’il ne répugne pas à écouter ceux qui dépendent de lui, les entourant comme de vrais fils et les exhortant à travailler avec lui dans l’allégresse. Appelé à rendre compte à Dieu de leurs âmes (cf. He 13, 17)… »
Concile Vatican II, § 27.
Ce texte est un démarquage de l’Encyclique de Pie XII, Mystici Corporis.
Monseigneur Descubes ne sait pas de quoi il parle.
Dans Le Terrorisme Pastoral nous avons apporté toutes les preuves de l’engagement du CCFD dans la création et le développement du Forum Social Mondial.
Mgr Descubes est l’un des évêques qui en a assuré la promotion. D’abord en se rendant en 2005 à la manifestation du FSM à Porto Alegre et ensuite en donnant un entretien à la revue du Secours Catholique en mars de la même année.
Choisir le Secours Catholique n’est pas innocent. Celui-ci sera impliqué directement dans le financement, deux ans plus tard, du Forum mondial de théologie et Libération (FMTL) à Nairobi. Les revendications de l’appel à la désobéissance des prêtres du diocèse de Rouen sont au menu des groupuscules qui pullulent soit au Forum Social Mondial (FSM) soit au FMTL. (Voir sur ce blogue, Tous les articles, page 11, Qu’est-ce que le FSM ?). A cette référence on trouvera l’affiche ignoble du FSM de Nairobi qui blasphème la Croix de notre rédemption !
Voici in extenso l’entretien de Mgr Descubes.
"Quel est le but de votre présence au Forum social mondial de Porto Alegre ?
Dès le début, la hiérarchie de l'Église a vu avec intérêt la tenue de ce forum. Pour moi, le FSM est d'autant plus intéressant qu'au niveau de la commission sociale nous sommes amenés
à réfléchir sur les conséquences de la mondialisation. Cela entre donc totalement dans ma mission d'alerte au niveau de l'épiscopat. Il y a deux choses importantes. D'abord, Porto Alegre est un lieu symbolique par rapport à Davos. Dans une perspective religieuse, le symbolique revêt une place importante. Dans un monde où l'économie régit tout, une manifestation de ce genre est un événement à côté duquel on ne peut pas passer. Ensuite, le FSM donne la parole à ceux qui en général n'ont pas droit à cette parole : les minorités, les pays du Sud... Ils expriment ce à quoi ils aspirent, ont la possibilité de présenter leurs initiatives, d'émettre des propositions.
Que répondre à ceux qui sont contre la participation de l'Église à cette manifestation ?
Venez voir. C'est vrai qu'il y a des drapeaux rouges, mais devant moi, lors de la marche d'ouverture, il y avait 500 jeunes des écoles maristes... Je crois qu'il faut sortir de cette conception binaire qui voudrait qu'au Nord se trouve le Bien, au Sud, le Mal, que le Forum économique soit bien et que le Forum social soit mauvais... Tant qu'on restera dans cette optique, on sera loin du projet de Dieu qui veut que notre humanité soit unie. Elle ne peut être unie que si sont respectées les diversités. Tant qu'on ne permet pas à l'autre de dire qui il est, tant qu'on en reste à "faire pour" au lieu de "faire avec", on reste loin de ce projet.
Je pense que le FSM est dans la droite ligne de l'Évangile. Le Christ remet les gens debout. Et c'est bien le projet du forum, des organisations qui sont là. Faire en sorte que les Palestiniens soient libres, que les Africains aient accès à un système éducatif...
Dans ce forum, les gens s'écoutent, se respectent et même s'ils ne sont pas d'accord, il y a un respect de la parole de l'autre.
Qu'est-ce qui vous a marqué au cours de ce FSM?
L'ambiance de fête. Le forum n'est pas triste. Ce qui m'a ému également, c'est de voir cette majorité de Jeunes. De voir combien de vieux militants sont présents et sont heureux de voir que quelque chose est en train de se construire. Et même si cela doit être différent de ce qu'ils pensaient, ils se disent qu'ils n'ont pas milité pour rien. Et puis bien sûr, j'ai été ému de voir ces gens qui croient qu'il peut y avoir une humanité plus juste. L'humanité a besoin de moments de fête, et pas seulement de célébrations bien huilées, bien organisées comme savent le faire les gouvernements ou l'Église. Le FSM, c'est un mélange de mai 68 au début, de Woodstock, de JMJ, du Jubilé... Il ne faut pas désespérer du monde. Jean-Paul II expliquait en 1997 aux évêques que « les temps les meilleurs sont ceux que nous vivons ». Il ne faut pas regretter le passé. La qualité que l'on va donner au présent, c'est cela qui nous fait vivre. Le FSM nous rappelle tout cela et nous permet de sortir du schéma binaire opposant les tenants de la mondialisation à ceux de l'anti-mondialisation. Il nous propose d'aller vers autre chose.
Quelles sont, selon vous, les alternatives à cette mondialisation qui fait des ravages parmi les plus fragiles ?
Pour le moment, les forums en étaient restés aux débats. Ici, j'ai bien vu que se créaient des liens, des réseaux. On verra ce que cela va donner. Mais, en tout état de cause, il ne s'agit pas de se lamenter sur la situation qui est la nôtre. Par exemple, au niveau économique, prenons acte que nous sommes dans une économie de marché mondialisée. Mais je refuse d'en faire un absolu. Donc recherchons ensemble comment cette économie de marché mondialisée peut respecter l'humain aussi bien au Nord, je pense aux victimes des délocalisations, qu'au Sud.
Comment progresser les uns et les autres ?
Il n'y a pas de solutions miracles, mais on doit s'entendre pour respecter les États."
(Le texte en gras est souligné par nous).
Nous commentions ainsi :
« Désolé Monseigneur, mais nous ne pouvons accepter ces paroles…relisez le Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise dont vous avez écrit l’avant-propos !
NON, NON et NON le Forum social mondial de 2005, ni les autres, ne sont dans la droite ligne de l’Evangile. Cette mascarade idéologique est une monstruosité sans avenir. C’est une singerie de la charité et de l’amour du prochain tel que nous l’enseigne l’Evangile. De grâce Monseigneur, reprenez-vous, allez au fond des choses, renseignez-vous. Cessez de prendre ce tohu-bohu pour un acte de création ! »
« Mais l’utopie renaît sans cesse et il nous faut revenir aux enseignements classiques qui nous ont été donnés par le passé. Dans sa lettre Notre charge apostolique sur le Sillon en 1910, le pape saint Pie X avait déjà relevé les aberrations dans lesquelles les devanciers du CCFD tentaient de plonger les catholiques du début du XXe siècle.
« Ils ne craignent pas, écrit-il, de faire entre l'Evangile etla Révolutiondes rapprochements blasphématoires... plus étranges encore, effrayantes et attristantes à la fois sont l'audace et la légèreté d'esprit d'hommes qui se disent catholiques, qui rêvent de refondre la société dans de pareilles conditions et d'établir sur terre, par dessus l'Eglise catholique, le « règne de la justice et de l'amour » avec des ouvriers venus de toute part, de toutes religions ou sans religion, avec ou sans croyances, pourvu qu'ils oublient ce qui les divise : leurs convictions religieuses et philosophiques et qu'ils mettent en commun ce qui les unit : un généreux idéalisme, et des forces morales prises où ils peuvent. Quand on songe à tout ce qu'il a fallu de forces, de sciences, de vertus surnaturelles pour établir la cité chrétienne, et les souffrances de millions de martyrs, et les lumières des pères et des docteurs de l'Eglise et le dévouement de tous les héros de la charité et une puissante hiérarchie née du ciel, et des fleuves de grâce divine, et le tout édifié, relié, compénétré parla Vieet l'Esprit de Jésus-Christ,la Sagessede Dieu, le Verbe fait homme, quand on songe à tout cela, on est effrayé de voir de nouveaux apôtres s'acharner à faire mieux avec la mise en commun d'un vague idéalisme et de vertus civiques. Que vont-ils produire ? Qu'est-ce qui va sortir de cette collaboration ? Une construction purement verbale et chimérique où l'on verra miroiter pêle-mêle et dans une confusion séduisante les mots de liberté, de justice, de fraternité et d'amour, d'égalité et d'exaltation humaine, le tout basé sur une dignité humaine mal comprise... oui vraiment, on peut dire que le Sillon convoite le socialisme l'œil fixé sur une chimère... »
Désolé Monseigneur Descubes, je persiste et je signe : le CCFD convoite le "socialisme l’œil fixé sur une chimère. »
En 2009, nous demandions à Mgr Descubes de se reprendre et de s’informer.
Aujourd’hui tout porte à croire que son discernement est altéré. Comment peut-on préfacer le Compendium de la Doctrine social de l’Eglise, et affirmer que « le FSM est dans la droite ligne de l’Evangile ? ».
Cette confusion abominable dans l’esprit de Mgr Descubes ne serait-elle pas à l’origine du scandale des 27 signataires. Si le pasteur a l’esprit divisé à un si haut degré comment cela ne rejaillirait-il point sur son clergé ? Cette violence faite à l’Eglise par ces prêtres perdus n’est-elle pas déjà dans la violence faite par Mgr Descubes à l’intégrité du message évangélique ? De quelle autorité sacrée peut-il se réclamer celui qui est divisé contre lui-même ?
A suivre…
A découvrir aussi
- L'agence caritative allemande « ADVENIAT »
- Actualite - Caritas Internationalis
- La CEF égale à elle-même
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 205 autres membres