Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

François , "le grand communicant" 2

 

 

Le pape, un « grand communicant » 2

 

A ceux qui ne voudraient pas se faire vaccinés le pape a collé cette aimable épithète : « négationnisme suicidaire ». Cet étiquetage est un sport favori chez le pontife. Pour quelqu’un qui fait profession de dialogue, d’inclusion et d’harmonie au niveau de l’HUMANITE, cela nous semble bizarre.  Nous y reviendrons, il pratique cela depuis ses années de responsabilité en Argentine.

Pour essayer de comprendre cette pratique nous avons cherché des repères parmi les explications données par le pontife.

Pour éclairer les propos nous retiendrons une expression du père Jorge Oesterheld qui a été pendant 16 ans porte- parole de la Conférence Episcopale Argentine et du cardinal Bergoglio. (Zenit 27 mai 2016). Il a publié un livre dont le titre reprend une expression favorite du cardinal « Non, pas seulement avec un clic », No basta con un click. « Le pape ne parle pas aux journalistes il parle aux gens ».

Le pape François est un grand communicant (un gran comunicador) . « Je crois qu’il considérait de son devoir et comme une nécessité d’établir une communication directe avec les gens à travers la presse »

« En réalité le pape ne s’adresse pas aux journalistes, il parle aux gens. IL valorise la fonction de journaliste comme médiateur ce qui lui permet d’atteindre des millions de personnes. Ce qui l’intéresse lui c’est cette diffusion de sa parole c’est la raison pour laquelle il le fait en un langage simple qui est le sien et qui parfois est mal interprété. Il préfère risquer d’être mal interprété par ceux qui sont attentifs à quelque détail de doctrine que de risquer de n’être pas compris par ceux qui l’écoutent. Il préfère que les gens ordinaires le comprennent. Je crois qu’il agit ainsi comme une partie de son service ».

« Pour apprendre à communiquer, il faut apprendre à écouter. Le pape parle bien, il parle dans un langage qu’on comprend parce que toute sa vie il a beaucoup écouté et écouté des gens du commun. Il parle le langage des personnes ordinaires et écoutes les écoute les problèmes des personnes ordinaires. Le pape ne parle pas des problèmes qu’a le pape, de ceux des évêques,. Il parle des problèmes qu’ont les personnes et c’est pourquoi il parle de ce qui les intéresse et ils l’écoutent ».  

Dans un entretien donné à Ivereigh (Zenit 10avril 2020), celui pose la question suivante : « …la crise peut amener à revoir nos modes de vie, à une conversion écologique et à des sociétés et des économies plus humaines ».

Après un long détour le pape répond : « Vous me parlez de conversion. Toute crise est un danger, mais c’est aussi une opportunité. Et c’est une opportunité de sortir du danger. Aujourd’hui, je crois que nous devons freiner certain rythme de consommation et de production (Lauda si § 191) et apprendre à comprendre et à contempler la nature. Et nous reconnecter à notre environnement réel. C’est une opportunité de conversion. Oui je vois des signes initiaux de conversion vers une économie moins liquide, plus humaine. ... Nous, les hommes, nous avons perdu la dimension de la contemplation ; le temps est venu de la retrouver. »

La dernière question « concerne la nécessité de repenser  notre façon d’appartenir à l’Eglise » : « Peut-être une Eglise plus missionnaire, plus créative, moins accrochées aux institutions. Vivons-nous l’urgence d’une « home Church », d’une Eglise basée aussi à la maison ? ».

« Moins accrochées aux institutions ? Je dirais plutôt aux schémas. En effet, l’Eglise est une institution. Il existe une tentation de rêver d’une Eglise désinstitutionnalisée, par exemple une Eglise gnostique, sans institutions, ou sujette à des institutions fixes pour se protéger, et c’est une Eglise pélagienne. C’est l’Esprit-Saint qui fait de l’Eglise une institution. Il n’est ni gnostique ni pélagien. C’est lui qui institutionnalise l’Eglise. C’est une dynamique alternative et complémentaire, (souligné par nous) parce que, l’Esprit-Saint provoque du désordre avec les charismes, mais dans ce désordre, il crée de l’harmonie. Un Eglise libre ne signifie pas un Eglise anarchique, parce que la liberté est un don de Dieu. Une Eglise institutionnalisée signifie une Eglise institutionnalisée par l’Esprit-Saint. Une tension entre désordre et harmonie : c’est celle-ci l’Eglise qui doit sortir de la crise. Nous devons apprendre à vivre dans une Eglise en tension entre le désordre et l’harmonie provoqués par l’Esprit-Saint. Si vous me demandez un livre qui puisse vous aider à le comprendre, ce sont les Actes des Apôtres. Vous y trouverez la manière dont l’Esprit-Saint désinstitutionnalise ce qui ne sert plus et institutionnalise l’avenir de l’Eglise. C’est celle-ci, l’Eglise qui doit sortir de la crise. »

[…]

En d’autres termes, l’Église, c’est la liberté de l’Esprit en cette période, face à une crise, et non une Église enfermée dans les institutions. Cela ne signifie pas que le droit canonique soit inutile : il sert, oui, il aide, et s’il vous plaît, utilisons-le bien, parce qu’il nous fait du bien. Mais le dernier canon dit que tout le droit canonique a du sens pour le salut des âmes et c’est là que nous est ouverte la porte pour sortir et apporter la consolation de Dieu en temps de difficultés.

Cette étrange théologie de l’Eglise et de l’Esprit-Saint est celle du synode allemand qui instaure des nouveautés motivées par des changements historiques. Si elle ne semble pas revenir aux temps apostoliques elle ressemble furieusement aux thèses luthériennes.

On peut même discerner dans cette analyse pontificale l’un des « quatre principes » et le dépassement du conflit.

Dans Evangelii Gaudium au § 226, le pape développe le « principe » : « L’unité prévaut sur le concept ».  Et au § 230 on lit : « L’annonce de la paix n’est pas celle d’une paix négociée mais la conviction que l’unité de l’Esprit harmonise toutes les diversités. Elle dépasse tout conflit en une synthèse nouvelle et prometteuse ».

 Les Actes des Apôtres ne semblent pas appartenir à la résolution d’un conflit mais plutôt à un accomplissement (adimplere scripturas). Rien à voir avec une dialectique historique baptisée « désordre/ harmonie », selon le schéma « thèse, antithèse, synthèse »

L’Esprit-Saint peut-il provoquer le désordre et l’harmonie et… une Eglise en tension ?

 L’interprétation pontificale du passage de l’Ancien Testament au Nouveau Testament, de la synagogue à l’Eglise du Christ est pour nous absolument nouvelle et totalement inédite. Appliquer une grille de lecture empruntée aux thèses libérationnistes pour faire endosser à l’Esprit-Saint « les signes des temps » d’hier et aujourd’hui nous apparaît une grande nouveauté dans le sillage de la pensée du père Congar cité par le père de Margerie «… si l’Eglise est toujours l’œuvre du Saint Esprit qui l’habite, elle ne l’est pas exclusivement du Saint-Esprit en tant qu’il est lié à l’institution opérant en elle et par elle. Le Saint-Esprit garde une sorte de liberté d’action immédiate et personnelle Ainsi existe-t-il une espèce de secteur libre qui constitue l’un des traits les plus accusés de la vie de l’Eglise ». (La Trinité chrétienne dans l’histoire, B. de Margerie S.J., page 319 ; Esquisses du Mystère de l’Eglise ,Y. Congar, page 171).

On peut donc s’attendre à tout avec une « dynamique alternative et complémentaire ». C’est-à dire que tout et n’importe quoi peut porter le nom de charisme et être mis au compte de l’Esprit Saint ... comme la sortie de crise que nous annonce le pape ?

Selon le catéchisme du Concile de Trente, chap. 9, « Il est vrai que toutes les opérations extérieures de la Sainte Trinité sont communes aux trois Personnes. …Voici comment Isaïe énumère les effets (ou les dons) principaux du Saint Esprit, et ceux qui lui conviennent plus spécialement : il l’appelle, « Esprit de sagesse et d’intelligence, l’Esprit de conseil et de force, l’Esprit de science et de piété, l’Esprit de crainte du Seigneur. »

 Le biographe officiel du pape a-t-il compris ce que lui disait le pape ?

L’action du Saint-Esprit dans l’Eglise ramenée à ce pathos confirme que le pape, non seulement, n’est pas un théologien professionnel mais qu’il ne sait pas son catéchisme ou qu’il l’a oublié pour nous servir un brouet de sa façon.

Le pape veut faire avaliser par l’Esprit-Saint la création d’une nouvelle Eglise en prétextant une fantomatique intervention du même Esprit-Saint qui aurait liquidé la synagogue au profit de l’Eglise catholique naissante ! Ainsi interprétée l’histoire de la naissance de l’Eglise devient un ‘lieu theologique’ modèle pour l’Eglise d’aujourd’hui

Ce genre d’interview publié dans la presse anglaise au milieu des ravages de la pandémie ne risque pas d’atténuer les souffrances du peuple fidèle !

Nos lecteurs pourraient être scandalisés par ces déclarations du pape et nos commentaires. Je voudrais leur faire remarquer que leurs informateurs habituels n’ont aucune connaissance de la surabondante littérature des amis du pape.  A titre d’exemple :

« Dominique Wolton : sociologue de 70 ans est l’auteur d’un ouvrage qui vient de sortir, basé sur un an de confidences du pape. Selon lui, le pape François est un « pape laïc », ce qui le rend 0rtès populaire chez les athées ». (14 octobre 2017).

« Sur la possibilité que la Curie utilisera tous les moyens pour se maintenir au pouvoir et pourra boycotter la rupture que François veut mettre en oeuvre, Boff n’écarte pas, pour EL PAIS, le fait qu’ils essaieront. Mais François est aussi un jésuite, il est fils de Ignace de Loyola, le grand stratège de la Compagnie le Jésus , qui a résisté jusqu’à ce jour , surmontant tous les ouragans qui s’abattaient sur elle, non seulement celui de la Curie mais jusqu’à ce qu’un pape arrive à la dissoudre, pour la ressusciter plus forte ». (Pagina 12, 24 juillet 2013, interview de Leonardo Boff qui sera co-auteur de Laudo si)).

« François est l’un des nôtres ». Boff. (Informacion religiosa , 2 janvier 2017.)

On pourra se reporter à l’étude très complète de Jorge Costadoat , docteur en théologie, Université Grégorienne, Rome 1993. « Vers un nouveau concept de la Révélation ? L’histoire comme ‘lieu théologique’ dans la théologie de la libération »

 On attend la nouvelle constitution apostolique ! La prochaine réunion de cardinaux est prévue pour février 2021.

 

 

 

 

 



18/01/2021
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