Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Il n'y a pas que la pachamama

Le pape Bergoglio se garde bien de tout débat théologique ! Il ne fait pas le poids ! En revanche il nous inflige toutes les théses de la théologie libérationniste dont il a été un des chantres dans son pays. 

 

 

Il n’y a pas que la pachamama

Depuis son arrivée au pontificat le pape sème l’erreur et la confusion. Les plus éminent théologiens, évêques, cardinaux et professeurs ont souligné et décrit son incapacité volontaire ou non à transmettre la foi et la morale. Si bien que nous est revenu en mémoire l’expression de saint Jean XXIII à propos du monitum contre Teilhard de Chardin dont l’œuvre : « fourmille d’erreurs et d’ambiguïtés ».

 Nous donnons ci-après l’homélie du pape François à Sainte Marthe le 28 mars qui contient selon nous une confusion qui existe chez lui depuis longtemps puisqu’elle figure dans ses « Meditaciones para religiosos » de 1974.

A cette date le père Bergoglio dit avoir trouvé une référence dans le Dentzinger qui permette d’affirmer que le peuple fidèle est infaillible « in credendo ». Nous n’avons rien trouvé à ce sujet. En revanche, ce thème est un lieu commun de la théologie de la libération et de sa version argentine la théologie du peuple.

Le peuple est impliqué dans l’histoire dont il perçoit les signes mieux que quiconque notamment mieux que la hiérarchie ecclésiastique qui a partie liée avec le système capitaliste et les pouvoirs politiques en place.  Le peuple est ainsi déclaré « lieu théologique » où s’élabore la nouvelle foi et la nouvelle Eglise sous l’inspiration de l’Esprit !

Depuis son arrivée à Rome le pape a souvent abordé cette question.

Dans une interview avec le père Spadaro reprise par la revue suisse Choisir, il déclare en 2013 : 

« L’Eglise est le peuple de Dieu cheminant dans l’histoire, avec joies et douleurs. Sentire cum Ecclesia (sentir avec l’Eglise) c’est, pour moi, être au milieu de ce peuple. L’ensemble des fidèles est infaillible dans le croire, et il manifeste cette infaillibilité (infallibilitas in credendo) à travers le sens surnaturel de la foi de tout le peuple en marche. »

[…]

 « Cette Eglise avec laquelle nous devons sentir, c’est la maison de tous, pas une petite chapelle qui peut contenir seulement un petit groupe de personnes choisies. Nous ne devons pas réduire le sein de l’Eglise universelle à un nid protecteur de notre médiocrité. L’Eglise est mère, l’Eglise est féconde. Elle doit l’être ! Quand je me rends compte de comportements négatifs de ministres de l’Eglise, de personnes consacrées, hommes ou femmes, la première chose qui me vient à l’esprit c’est : « Voici un célibataire endurci »” ou « voici une vieille fille ». Ils ne sont ni père ni mère. Ils n’ont pas été capables de donner la vie.

 « Je vois avec clarté que la chose dont a le plus besoin l’Eglise aujourd’hui, c’est la capacité de soigner les blessures et de réchauffer le coeur des fidèles, la proximité, la convivialité. Je vois l’Eglise comme un hôpital de campagne après une bataille. »

« Les réformes structurelles ou organisationnelles sont secondaires, c’est-à-dire qu’elles viennent dans un deuxième temps. La première réforme doit être celle de la manière d’être. Les ministres de l’Evangile doivent être des personnes capables de réchauffer le coeur des personnes, de dialoguer et de cheminer avec elles, de descendre dans leur nuit, dans leur obscurité, sans se perdre. Le peuple de Dieu veut des pasteurs et non des fonctionnaires ou des clercs d’Etat. »

Ce thème est récurrent chez le pape.

On n’en finirait pas de trouver dans la communication permanente qu’il développe avec méthode, des exemples frappants.

Le 29 janvier 2015, le pape met en garde contre la privatisation du salut : « Mais il existe le danger d’oublier que s’il nous a sauvé de façon individuelle, c’est dans un peuple ». « Dieu nous a sauvé dans un peuple, non grâce aux élites ».

Ainsi lors de son voyage en Afrique en novembre 2015 cette « application » du pape a provoqué une réaction amusée du journaliste américain John Allen. Pour l’occasion le pape ne parle plus de « peuple » mais de « pauvres » ce qui est équivalent dans la théologie de la libération.

« Pour le pape François la sagesse vient des pauvres. Le chemin de Jésus commence dans les périphéries, il vient des pauvres et avec les pauvres, vers les autres ». John Allen termine son article par une formule humoristique : « En d’autres termes si vous voulez comprendre le programme de Francis, vous n’avez pas besoin d’aller sur Google, voir le site Catéchisme de l’Eglise catholique ou celui du Droit Canon. IL vaut beaucoup mieux partir vous installer dans un endroit comme Kagami ». (Lieu de la déclaration du pape, quartier pauvre de Nairobi).

Sandro Magister est plus radical dans le titre de son article du 27 novembre dans l’Espresso : « La sagesse innée des pauvres, troisième source de la Révélation ». Lorsque le pape s’adresse aux jésuites du Mozambique il s’emporte contre le « prosélytisme ». Il reprend ce mot d’un discours de Benoît XVI en le détournant du sens employé par le pape au Brésil, en 2017. Et déclare « Le cléricalisme est essentiellement hypocrite ».

A l’occasion des 160 ans de la mort du Curé d’Ars, dans sa lettre aux prêtres, il en profite pour saluer la Sainteté du Peuple fidèle de Dieu.

Le troupeau a du flair ! Tout le programme de la réforme dans l’Eglise repose sur ce postulat : le peuple par sa propre vertu s’évangélise seul. C’est ce qu’exprime les synodes, les amazoniens ou les immigrés !

On remarquera dans cette homélie la dialectique géniale du pape pour exposer l’opposition élite contre peuple. Cela ne vous rappelle rien ? Toute la théologie latino-américaine post conciliaire s’est bâtie à partir du conflit, peuple contre anti-peuple. Ce démarquage de la lutte des classes est d’origine argentine. Il revendique la lutte pour justice sociale inscrite dans l’histoire sacrée et profane. Par définition l’anti-peuple est frappé d’une tare morale indélébile.

 

SERMON prononcé par le pape à Sainte Marthe le 28 mars 2020

(Les parties en gras sont de notre fait)

Et chacun est rentré chez lui « (Jean 7,53) : après la discussion et tout cela, chacun est retourné à ses convictions. Il y a une fracture dans le peuple : les gens qui suivent Jésus l’écoutent – ils ne remarquent pas le long temps qui passe à l’écouter, car la Parole de Jésus entre dans leur cœur – et le groupe des docteurs de la Loi qui a priori refusent Jésus parce que, selon eux, il ne se comporte pas selon la Loi. Ce sont deux groupes de personnes. Le peuple qui aime Jésus, le suit, et le groupe des intellectuels de la Loi, les chefs d’Israël, les chefs du peuple.

On le voit clairement « quand les gardes sont revenus chez les chefs des prêtres ceux-ci dirent : « Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ici ? », les gardes ont répondu : « Jamais un homme n’a parlé comme cela. » Mais les pharisiens leur répondirent : « Vous vous êtes laissé tromper vous aussi ? Est-ce que l’un des chefs des pharisiens a cru en lui ? Mais ces gens qui ne connaissent pas la Loi sont maudits » (Jn 7,45-49).

Ce groupe des docteurs de la Loi, l’élite, ressent du mépris pour Jésus. Mais aussi du mépris pour le peuple, « ces gens », qui sont ignorants, qui ne savent rien. Le saint peuple fidèle de Dieu croit en Jésus, le suit et ce petit groupe d’élite, les docteurs de la Loi, se détache du peuple et n’accueille pas Jésus. Mais comment est-ce possible, s’ils étaient illustres, intelligents, avaient étudié ? Mais ils avaient un gros défaut : ils avaient perdu la mémoire de leur appartenance à un peuple.

Le peuple de Dieu suit Jésus …, il ne sait pas expliquer pourquoi, mais il le suit et il arrive au cœur, et il ne s’en lasse pas. Pensons au jour de la multiplication des pains : ils ont passé toute la journée avec Jésus, au point que les apôtres ont dit à Jésus : « Renvoie-les, afin qu’ils s’en aillent acheter de la nourriture » (cf. Mc 6, 36). Les apôtres aussi prenaient leurs distances, n’avaient de considération pour le peuple, ne le méprisaient pas, mais n’avaient pas de considération pour lui : « Qu’ils aillent manger ». La réponse de Jésus : « Donnez-leur à manger » (CFR. Mc 6,37). Il les replace dans le peuple.

Cette fracture entre l’élite des chefs religieux et le peuple est un drame qui vient de loin. Pensons également dans l’Ancien Testament à l’attitude des fils d’Eli dans le Temple : ils utilisaient le peuple de Dieu ; et si l’un d’eux un peu athée en venait à accomplir la Loi, ils disaient : « Ils sont superstitieux ». Le mépris du peuple. Le mépris des gens « qui ne sont pas aussi cultivés que nous qui avons étudié, qui savons … ». En revanche, le peuple de Dieu a une grande grâce : du flair. Le flair pour savoir où est l’Esprit. Il est pécheur, comme nous : c’est un pécheur. Mais il a ce flair pour connaître les chemins du salut.

Le problème avec les élites, avec des clercs de l’élite comme ceux-ci, c’est qu’ils avaient perdu la mémoire de leur appartenance au peuple de Dieu ; ils se sont sophistiqués, ils sont passés à une autre classe sociale, ils se sentent des leaders. C’est du cléricalisme cela, qu’il y avait déjà là. « Mais comment se fait-il – je l’ai entendu ces jours-ci – comment se fait-il que ces religieuses, ces prêtres en bonne santé se rendent chez les pauvres pour leurs donner à manger et peuvent-ils contracter le coronavirus ? Mais dites à la mère supérieure de ne pas laisser les religieuses sortir, dites à l’évêque de ne pas laisser sortir les prêtres ! Ils sont là pour les sacrements ! Mais pour nourrir, que le gouvernement pourvoie ! » C’est de cela qu’il s’agit ces jours-ci : le même sujet. « Ce sont des gens de seconde classe : nous, nous sommes la classe dirigeante, nous ne devons pas nous salir les mains avec les pauvres ».

Si souvent, je pense : ce sont de bonnes personnes – des prêtres, des religieuses – qui n’ont pas le courage d’aller au service des pauvres. Il manque quelque chose. Ce qui manquait à ces gens, aux docteurs de la Loi. Ils ont perdu la mémoire, ils ont perdu ce que Jésus ressentait dans son cœur : qu’il faisait partie de son peuple. Ils ont perdu la mémoire de ce que Dieu a dit à David : « Je t’ai pris du troupeau. » Ils ont perdu la mémoire de leur appartenance au troupeau.

Et ceux-là, chacun, est rentré chez lui (cf. Jean 7,53). Une fracture. Nicodème, qui voyait quelque chose – c’était un homme inquiet, peut-être pas si courageux, trop diplomate, mais inquiet – est allé trouver Jésus ensuite, mais il était fidèle à ce qu’il pouvait ; il cherche à faire une méditation et il s’appuie sur la Loi : « Notre Loi juge-t-elle un homme avant de l’avoir écouté et de savoir ce qu’il fait ? » (Jn 7,51). Ils lui répondirent ; mais ils ne lui répondirent pas à la question sur la Loi : « Es-tu toi aussi de Galilée ? Etudie ! Tu es un ignorant. Et tu verras qu’un prophète ne vient pas de Galilée » (Jn 7,52). Et ils ont donc mis fin à l’histoire.

Pensons aussi aujourd’hui à tant d’hommes et de femmes qualifiés au service de Dieu qui sont bons et vont au service du peuple ; beaucoup de prêtres qui ne se détachent pas du peuple. Avant-hier, j’ai reçu une photographie d’un prêtre, curé de montagne, de nombreux petits villages, dans un endroit où il neige, et dans la neige, il a emmené l’ostensoir dans les petits villages pour donner la bénédiction. Peu lui importait la neige, il ne se souciait pas de la brûlure que le froid lui faisait ressentir à ses mains au contact du métal de l’ostensoir : il se souciait seulement d’apporter Jésus au peuple.Pensons, chacun de nous, de quel côté nous sommes, si nous sommes au milieu, un peu indécis, si nous sommes avec le sentiment du peuple de Dieu, du peuple fidèle de Dieu qui ne peut pas échouer : ils ont cette infallibilitas in credendo. Et pensons à l’élite qui se détache du peuple de Dieu, à ce cléricalisme. Et peut-être que le conseil que Paul donne à son disciple, l’évêque, jeune évêque, Timothée, nous fera du bien à tous : « Souviens-toi de ta mère et de ta grand-mère » (Cf. 2 Tim. 1,5). Souviens-toi de ta maman et de ta grand-mère. Si Paul le lui conseillait, c’est parce qu’il connaissait bien le danger auquel conduisait ce sentiment d’élite dans notre leadership.

Copyright – Traduction de Zenit, Anita Bourdin

A suivre : Benoît XVI avait compris ; il a censuré la théologie de son successeur

 

 



02/04/2020
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