A Coire, Mgr Joseph Bonnemain donne la communion à trois protestants lors de son sacre (et quelques autres scandales dont on a moins parlé)
Le nouvel évêque de Coire (Suisse), a donné la communion à trois non-catholiques lors de sa cérémonie su sacre episcopal (comme on ne le dit plus guère), vendredi dernier, en présence du cardinal Kurt Koch, qui venait de l’ordonner à l’épiscopat. L’événement s’est déroulé avec l’assentiment implicite du Pape, qui a désigné Joseph Bonnemain pour prendre la tête du diocèse après que le chapitre de cathédral de Coire, dans un élan de résistance inhabituel, eut rejeté trois candidats progressistes présentés par Rome.
Les trois protestants qui ont reçu l’Eucharistie sont Rita Famos, présidente de l’Eglise évangélique réformée suisse, Michel Müller, président du Conseil de l’Eglise de Zurich, et Mario Fehr, conseiller socialiste du canton de Zurich.
Étaient également présents Mgr Peter Bürcher, qui a administré le diocèse depuis le départ du prédécesseur conservateur de Joseph Bonnemain, Vitus Huonder, en 2019, et Mgr Felix Gmür de Bâle, qui est également à la tête de la Conférence des évêques suisses.
La réception de la communion par trois non-catholiques a été confirmée par le responsable de la communication du diocèse de Coire lors d’un entretien téléphonique que j’ai eu avec lui au nom de LifeSite, jeudi. Il a souligné que Mgr Bonnemain n’a pas innové en agissant ainsi, mais que Mgr Huonder avait fait de même en une occasion en 2012. Il a souligné que les sites web conservateurs qualifiaient de scandaleux l’acte de Mgr Bonnemain alors qu’ils n’ont jamais dénoncé un acte similaire de la part de Mgr Huonder.
Le responsable de la communication de Coire l’a répété plus tard dans un courriel adressé à LifeSiteNews, affirmant que cette « information a été confirmée ».
Il doit donc être clair que si un évêque ayant une réputation méritée de rectitude doctrinale distribue la communion à des protestants, cela ne peut pas être excusé parce qu’il est « conservateur ».
Mgr Huonder et Joseph Ratzinger aussi…
Selon un article publié le 23 mars par kath.ch, le centre médiatique catholique officiel de l’Église catholique en Suisse, Mgr Huonder a participé à une messe lors des « Journées Ensemble » de 2012 pour la dédicace de l’église Sainte-Marie à Zurich, et avant la consécration, il a demandé au prêtre Mario Pinggera, si des réformés étaient également présents et s’ils viendraient communier". Pinggera dit avoir répondu à l’évêque : "Nous avons une très bonne relation œcuménique. Et je souhaite que ce soit encore le cas après la consécration !". Il a ajouté, s’adressant à la presse, qu’avant la communion, Mgr Huonder a dit à l’assistance : "Celui qui croit que le Christ est vraiment présent dans ce pain doit venir". Mario Pinggera a commenté : "Pour cela, je l’ai félicité plus tard dans la sacristie : c’est bien. Plus tard, il a probablement essayé de relativiser tout cela. Mais c’est ainsi que cela s’est passé".
Je n’ai pas réussi à trouver de confirmation de ces allégations dans les archives d’internet.
L’article accusait également la "presse d’extrême droite" de "cacher" le fait que le cardinal Joseph Ratzinger avait lui-même donné la communion au frère Roger Schutz, leader protestant de la communauté œcuménique de Taizé, lors de la messe de requiem du pape Jean-Paul II.
Cela avait pourtant fait scandale à l’époque dans les milieux traditionnels, mais selon l’historien et biographe Yves Chiron, frère Roger s’était en fait converti au catholicisme en 1972, un fait qui a été confirmé par l’ancien évêque d’Autun, Armand Le Bourgeois, qui reçut sa profession de foi catholique, à son successeur dans le diocèse, Raymond Séguy. Si cela n’a pas été rendu public, c’est parce que Schutz ne voulait pas " briser la communion œcuménique " autour de Taizé. Chiron a également cité une lettre que lui a envoyée le Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens affirmant que la "communion de foi avec l’Eglise catholique" de Schutz avait un "caractère objectif et public."
Mais cela n’était pas de notoriété publique et, dans ces circonstances, son admission à la communion, même par une personnalité comme le cardinal Ratzinger, a suscité la confusion et la consternation chez de nombreux catholiques.
Mgr Bonnemain répond
Une réponse sur l’incident de Coire faite par Mgr Bonnemain à des questions posées par un média germanophone a également été transmise à LifeSiteNews. Voici sa déclaration (traduction par mes soins) :
« Les normes et les critères généraux concernant la réception de la communion de la part des non-catholiques sont clairement énoncés tant dans le Directoire sur l’œcuménisme que dans le CIC c. 844. L’application de ces normes à l’égard de personnes concrètes individuelles au cours d’une célébration publique tient compte des circonstances existantes et de l’attitude personnelle de l’individu. Les médias, en raison de la protection de la vie privée, ne sont pas le lieu pour faire des commentaires sur de tels sujets. »
Les normes et les critères généraux concernant la réception de la communion de la part des non-catholiques sont clairement énoncés tant dans le Directoire sur l’œcuménisme que dans le CIC c. 844. L’application de ces normes à l’égard de personnes concrètes individuelles au cours d’une célébration publique tient compte des circonstances existantes et de l’attitude personnelle de l’individu. Les médias, en raison de la protection de la vie privée, ne sont pas le lieu pour faire des commentaires sur de tels sujets.
Nous nous permettrons de n’être pas d’accord avec Son Excellence sur la question de commenter "de tels sujets", alors que la sainte communion a été donnée publiquement à des membres et à des dignitaires de communautés réformées dans des circonstances qui peuvent être contestées, et ce de telle manière que tout internaute peut regarder le flux complet de la cérémonie d’ordination et être témoin de l’événement. Recevoir la sainte Eucharistie a certainement une forte dimension privée, mais c’est aussi un événement éminemment public, non seulement parce que la réception de la Communion est visible par tous (et dans ce cas, sur une vidéo accessible à tous en ligne), mais aussi parce que la communion au cours d’une Messe catholique implique la communion avec l’Eglise catholique.
C’est parce que la Communion est publique que les « pécheurs publics » – c’est-à-dire les personnes qui choisissent de vivre de manière constante et ouverte en opposition avec les enseignements moraux ou doctrinaux de l’Église – ne devraient pas recevoir la Communion publiquement tant qu’il n’a pas été précisé publiquement qu’ils ont rejeté leurs croyances hérétiques ou leur mode de vie erroné, en raison du scandale que cela provoquerait.
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Nous prenons acte du fait que les "circonstances existantes et l’attitude personnelle de l’individu" n’ont pas à être commentées par l’évêque dans les médias ; mais a contrario, il y a eu un acte public d’accueil et de ce qu’on appelle aujourd’hui l’« intercommunion » avec des personnes qui ne sont pas seulement membres de dénominations protestantes, mais aussi des dirigeants de ces communautés.
Le Code de droit canonique (can. 844) dispose : « Les ministres catholiques administrent licitement les sacrements aux seuls fidèles catholiques qui, de même, les reçoivent licitement des seuls ministres catholiques, restant sauves les dispositions des § 2, 3 et 4 du présent canon et du can. 861, § 2 », et ajoute une série d’exceptions contenues dans les paragraphes visés. Celles-ci concernent la possibilité pour les catholiques de recevoir la communion dans les Églises orientales et autres qui, sans être unies à Rome, ont des sacrements valides, et pour les ministres catholiques de donner les mêmes sacrements aux membres de ces Églises sous certaines conditions.
La section 4 du can. 844 est celle qui a été apparemment invoquée par Mgr Bonnemain : « En cas de danger de mort ou si, au jugement de l’Évêque diocésain ou de la conférence des Évêques, une autre grave nécessité se fait pressante, les ministres catholiques peuvent administrer licitement ces mêmes sacrements aussi aux autres chrétiens qui n’ont pas la pleine communion avec l’Église catholique, lorsqu’ils ne peuvent pas avoir recours à un ministre de leur communauté et qu’ils le demandent de leur plein gré, pourvu qu’ils manifestent la foi catholique sur ces sacrements et qu’ils soient dûment disposés. »
Justifier les abus…
Cette « porte ouverte », entrebâillée pour des raisons pastorales afin d’apporter de l’aide à des personnes qui sont dans une situation critique, est certainement – et malheureusement – formulée de manière à permettre les abus, mais cela ne rend pas les abus bons.
L’amitié et l’entretien de bonnes relations sont-ils une « grave nécessité » suffisante pour autoriser les protestants qui ont une croyance très différente de celle des catholiques en l’Eucharistie ? Sans entrer dans les détails concernant les trois chrétiens « réformés » qui ont reçu la Sainte Communion des mains de l’évêque nouvellement ordonné, il aurait été utile que celui-ci précise à tout le moins que la réception de l’Eucharistie exige la croyance en la Présence réelle de Notre Seigneur sous les espèces du pain et du vin.
Un document postérieur au Code de droit canonique révisé de 1983 a également été invoqué par Mgr Bonnemain : le Directoire pour l’application des principes et des normes sur l’œcuménisme, dont le numéro 129 affirme :
« Le sacrement est une action du Christ et de l’Eglise par l’Esprit. Sa célébration dans une communauté concrète est le signe de la réalité de son unité dans la foi, le culte et la vie communautaire. Tout comme ils sont des signes, les sacrements, tout spécialement l’Eucharistie, sont des sources d’unité de la communauté chrétienne et de vie spirituelle et des moyens de les développer. En conséquence, la communion eucharistique est inséparablement liée à la pleine communion ecclésiale et à son expression visible.
« En même temps, l’Eglise catholique enseigne que par le baptême les membres d’autres Eglises et Communautés ecclésiales se trouvant dans une réelle communion, bien qu’imparfaite, avec l’Eglise catholique et que “le baptême est le lien sacramentel d’unité existant entre ceux qui ont été régénérés par lui [...], il tend tout entier à l’acquisition de la plénitude de la vie du Christ”. L’Eucharistie est, pour les baptisés, une nourriture spirituelle qui les rend capables de surmonter le péché et de vivre de la vie même du Christ, d’être plus profondément incorporés à Lui et de participer plus intensément à toute l’économie du mystère du Christ.
« C’est à la lumière de ces deux principes de base, qui doivent toujours être considérés ensemble, que l’Eglise catholique de façon générale donne accès à la communion eucharistique et aux sacrements de pénitence et d’onction des malades, uniquement à ceux qui sont dans son unité de foi, de culte et de vie ecclésiale. Pour les mêmes raisons, elle reconnaît aussi que, dans certaines circonstances, de façon exceptionnelle et à certaines conditions, l’admission à ces sacrements peut être autorisée ou même recommandée à des chrétiens d’autres Eglises et Communautés ecclésiales. »
Quelles conditions ? Quelles exceptions ? Le document ne le dit pas, ce qui crée le même type de situation que lorsqu’une norme est correctement et clairement formulée et que des échappatoires sont immédiatement créées, comme c’est le cas pour la réception de la communion dans la main (qui est devenue la norme apparente même si elle constitue toujours une exception par le biais d’un « indult ») ou, plus récemment, l’admission à la communion de certains couples divorcés et civilement remariés à la suite d’un « chemin de discernement ».
Il est clair que Mgr Bonnemain n’a pas agi en tant que contrevenant isolé à des règles claires et universelles : les règles elles-mêmes manquent de clarté. Mais cela ne change rien aux graves questions que pose son acte très public.
Le diocèse de Coire n’a pas hésité à confirmer l’information d’abord publiée par un site catholique conservateur, kath.net. Au lieu de cela, le responsable des communications a déclaré à LifeSite qu’« il est important de savoir qu’en Suisse, environ la moitié des couples mariés sont religieusement “mixtes” et que l’œcuménisme est donc une priorité importante. »
Cela indique-t-il qu’une pratique consistant à donner la communion au conjoint protestant dans un couple confessionnel mixte y existe bel et bien ? Lorsque la question de l’« intercommunion » a été soulevée auprès du pape François en 2015 lors d’une visite dans une église luthérienne à Rome, il a refusé de donner une réponse claire, ce qui avait poussé le cardinal Robert Sarah à intervenir : « L’intercommunion n’est pas permise entre catholiques et non-catholiques. (…) Il faut confesser la foi catholique. Un non-catholique ne peut pas recevoir la communion. Cela est très, très clair. Il ne s’agit pas de suivre votre conscience. »
En 2018, de retour de son voyage à Genève, le pape François a donné l’une de ses désormais tristement célèbres interviews en plein vol, déclarant qu’il appartenait aux évêques individuels, et non aux conférences épiscopales, de déterminer si un protestant marié à un catholique peut recevoir la communion. Le pape François citait lui aussi le canon 844 pour justifier sa réponse, mais sans aller jusqu’à dire qu’il recommandait cette pratique.
A Coire, elle ne fait pas de vagues.
Communion aux protestants et hostie méprisée
En regardant la vidéo de la cérémonie d’ordination de Mgr Bonnemain à Coire, il était difficile de vérifier si les trois protestants qui avaient été nommés par kath.net avaient effectivement reçu la communion – notamment parce que tout le monde portait un masque (y compris Joseph Bonnemain lui-même, au moment du sacre). C’est l’une des raisons pour lesquelles LifeSite a contacté le diocèse.
Rita Famos peut être identifiée assez nettement dans la vidéo intégrale de la messe d’ordination (horodatage 1:45:10), mais elle semble marcher devant Bonnemain en venant de la droite, apparemment sans s’arrêter pour recevoir l’Eucharistie. Elle est bientôt suivie par quelqu’un qui ressemble beaucoup à Michel Müller (horodatage 1:45:18). On voit cette personne, masquée, recevoir l’hostie et fermer sa main gauche autour de celle-ci ; l’homme s’éloigne ensuite en longeant la première rangée de bancs sans enlever son masque et sans lever sa main vers sa bouche, marchant avec les bras le long du corps.
L’attitude désinvolte de l’homme et ses actions deviennent très claires lorsqu’on regarde la vidéo au ralenti, et semblent indiquer qu’il n’a aucune idée de ce qu’est réellement l’hostie consacrée, ou qu’il préfère ignorer ce qu’il en sait. Peut-être a-t-il effectivement consommé l’hostie une fois retourné à sa place, mais sans respecter les règles, peu rigoureuses pourtant, qui régissent la réception de la communion dans la main. Un scandale dans le scandale...
A ce jour, aucun désaveu public du geste de Mgr Bonnemain consistant à donner la communion à des protestants qu’il connaissait sûrement, ayant passé les dernières décennies de sa vie dans le diocèse de Coire, n’a été formulé par la hiérarchie de l’Eglise catholique.
Le cardinal Kurt Koch, qui l’a ordonné évêque, a déclaré à kath.net qu’il n’a appris la distribution de la communion aux protestants qu’après la cérémonie. "Je n’en ai pas été informé et je n’ai rien vu. Je n’ai pas distribué la communion pendant la cérémonie de consécration de l’évêque, mais j’ai pris place dans le sanctuaire. Ce sont des moments que je consacre à la prière personnelle ; pas à regarder pour voir qui vient communier. C’est pourquoi j’ai été surpris par les lettres que j’ai reçues par la suite."
Le fait de donner la communion à des leaders protestants n’était pas la seule particularité de la cérémonie. Mgr Bonnemain avait invité trois prostitués du quartier chaud de Zurich, la Langstrasse, deux femmes et un jeune homme, à assister à la cérémonie parmi les cent invités qui ont été autorisés à entrer dans la cathédrale grâce à un aménagement spécial des règles COVID. Des migrants étaient également présents.
Il a également donné un rôle important aux femmes : c’est une femme qui a ainsi fait la lecture solennelle de la bulle papale nommant le nouvel évêque au siège de Coire. Cette lecture est habituellement faite par un clerc, un représentant de la nonciature.
À la fin de la célébration, Mgr Bonnemain a prononcé une brève allocution en trois langues, dans laquelle il a insisté sur le fait qu’il travaillerait à la « guérison » du diocèse – un sous-entendu évident visant l’époque de Mgr Huonder. Mgr Huonder n’était pas aimé des progressistes dans l’Église catholique en Suisse.
A genoux, dos au tabernacle
Avant de quitter l’église lors de la procession finale, Mgr Bonnemain s’est agenouillé face à l’assemblée, le dos tourné au tabernacle, et a demandé la bénédiction des fidèles.
Raphael Rauch, de kath.ch, a établi un parallèle entre Mgr Bonnemain tombant à genoux et la « génuflexion » popularisée par le mouvement Black Lives Matter, la qualifiant de « geste symbolique puissant ».
« Les blessures infligées par les évêques Wolfgang Haas, Vitus Huonder et l’administrateur apostolique Peter Bürcher sont encore douloureuses. Le processus de guérison peut commencer avec l’évêque et médecin Joseph Bonnemain », selon Rauch : « L’agenouillement de Coire représente un nouveau départ dans le diocèse. Ceci est confirmé symboliquement par l’invitation de Martin Kopp. Il y a un an, Peter Bürcher a destitué le populaire vicaire général pour des motifs peu convaincants. Lors de l’ordination épiscopale, il était maintenant l’invité d’honneur – avec trois réfugiés. C’est une forme puissante de réparation. »
Joseph Bonnemain, né à Barcelone d’un père catalan et d’une mère suisse, a étudié la médecine en Suisse et il est devenu numéraire de l’Opus Dei. Il a été ordonné prêtre en tant que membre de la prélature de l’Opus Dei. En 1981, il fut nommé juge diocésain, et un an plus tard, vicaire judiciaire adjoint. Il a pris la tête de l’officialité du diocèse de Coire en 1989. Il a également travaillé à Zurich comme aumônier d’hôpital. Il dit avoir changé d’attitude à l’égard des croyants lorsqu’un mourant a déclaré qu’il préférait faire sa dernière confession à un « capucin gros et bon vivant » plutôt qu’à un homme mince, athlétique et titulaire de deux doctorats qui lui « faisait peur ».
« Je me suis dit : le Saint-Esprit parle ici. Je savais que je devais changer. J’ai compris que la théologie fonctionne différemment dans la réalité et dans les études. Il n’y a pas de noir ou de blanc, mais beaucoup de nuances », a expliqué le nouvel évêque dans une interview.
La cérémonie d’ordination a eu lieu dans la plus ancienne cathédrale de Suisse le jour de la fête de la Saint-Joseph, marquant une pause dans les rigueurs du Carême : fleurs et musique ont agrémenté l’événement, avec un orchestre de chambre et quatre solistes qui ont joué et chanté Haydn, Pablo Casals, Louis Viernes, Gabriel Fauré, Duruflé... Le goût musical de Bonnemain semble impeccable, mais le mélange de pièces sacrées baroques et profanes – comme la Sicilienne de Fauré pendant l’Offertoire – a donné une tonalité non religieuse à la messe.
Mgr Bonnemain, qui a refusé d’avoir ses propres armoiries épiscopales, a adopté un bâton épiscopal en ivoire remontant au Ve siècle et qui est réputé avoir appartenu au premier évêque de Coire.
Bénédiction des couples de même sexe : pas tout à fait exclu
Dans une interview accordée à bazonline.ch, Mgr Bonnemain a répondu à une question relative au fait que l’Église « exclut » des personnes en ne bénissant pas les couples de même sexe : « L’Église est dans un processus de développement sur ces questions. Nous avons déjà appris beaucoup de choses, mais nous devons encore en apprendre davantage. Pour moi, une chose est certaine : chaque personne est bien plus que sa prédisposition sexuelle. » Il a qualifié la récente note de la Congrégation pour la doctrine de la foi interdisant la bénédiction de ces couples de « garde-fous » qui constituent « une aide », ajoutant : « Nous devons toujours considérer la personne dans son ensemble, son développement et son histoire de vie. Et ensuite décider... Comme dans d’autres domaines, j’essaierai de faire la différence entre les directives et les personnes spécifiques qui se trouvent devant moi. Qu’elles soient homosexuelles ou non. Soit dit en passant, j’ai aussi des amis homosexuels et cela ne fait pas de différence ici. »
Lorsqu’on lui demande : « Donc si des pasteurs ouverts d’esprit bénissent des couples de même sexe dans votre diocèse, cela ne vous dérange pas ? », Bonnemain a répondu : « Je leur parlerais et je verrais s’ils ont porté un bon jugement pour prendre leur décision. D’une part il y a des garde-fous généraux, d’autre part les conditions de vie spécifiques du couple. Je fais confiance à la sagesse pastorale de nos pasteurs. »
À ce jour, la Congrégation pour les évêques dirigée par le cardinal Marc Ouellet n’a pas rappelé Mgr Bonnemain (ni aucun autre évêque affichant ouvertement son soutien à la reconnaissance ecclésiale des couples de même sexe, d’ailleurs) à l’ordre, ou s’il l’a fait, de manière privée, au détriment de tous les catholiques qui ont le droit d’entendre la vérité de leurs pasteurs. La doctrine, la morale et le respect infini dû à Notre Seigneur dans la sainte communion sont mis de côté au nom de l’ouverture et de la tolérance.
Ceci est un traduction d'un article que j’ai initialement écrit en anglais pour LifeSiteNews.
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