Le cardinal Bergoglio et l'interreligieux
Le cardinal Bergoglio et l’interreligieux
Le monde chrétien est en proie à l’interreligieux. Pas une conférence épiscopale qui n’ait sa commission, son service, ses spécialistes. Cette idéologie car s’en est une, me semble devoir être une part de « l’utopie malsaine », dénoncée par Saint-Pie X.
Sous le fallacieux prétexte de la paix, les catholiques ont abandonné ce qui leur appartient en propre.
Pie XII a rappelé dans son message de Noël de 1951 le titre juridique de l’Eglise à être, si je puis dire « maîtresse de paix ».
« En aucun endroit vous ne le (titre juridique) trouverez aussi évident et aussi palpable que devant le berceau de Bethléem. L’Enfant qui y repose est le Fils éternel de Dieu fait homme, et son nom est princeps pacis, Prince de la Paix. Prince et Fondateur de la paix, tel est le caractère du Sauveur et Rédempteur de tout le genre humain. Sa haute et divine mission est d’établir la paix entre chacun des hommes et Dieu, entre les hommes eux-mêmes et entre les peuples. »
Si nous nous en tenons à l’exemple de la France, nous avons vu dans nos articles précédents que Mgr Brunin, auteur d’un livre sur l’islam, affirme que le Saint-Esprit anime les chrétiens et les musulmans chacun dans leur religion ; de son côté, Mgr Stenger, président de Pax Christi France, (je dis bien PAX CHRISTI) demande que l’on abandonne « les racines chrétiennes » de l’Europe au bénéfice d’une « humanité » commune à tous les peuples.
Nous sommes dans la confusion la plus radicale qui donne à penser que le fondamentalisme et le terrorisme sont communs aussi bien aux juifs, aux musulmans …qu’aux catholiques. Alors qu’en réalité ces « déclarations » exonèrent les juifs et les musulmans de la responsabilité inhérente aux « caractéristiques particulières à chaque doctrine », c’est-à-dire au contenu objectif de leur religion. Ce qui leur permet d’affirmer que les crimes sont des actes d’extrémistes hors des règles religieuses.
Les déclarations interreligieuses, ne demandent jamais que soient retirées les exigences de massacrer les chrétiens dans les textes juifs et musulmans !
Les juifs et les musulmans appartiendraient-ils à une catégorie à part qui les situe hors de la « périphérie », lieu de priorité de l’évangélisation ?
Contre le fondamentalisme et le terrorisme. Accord interreligieux.
L'Archevêque de Buenos Aires, le Cardinal Jorge Bergoglio, Luis Grinwald Président de AMIA, et Omar Helal Massud pour le Centre Islamique de la République Argentine et Président de la DAIA, Jorge Kirszenbaum, ont signé une déclaration contre toute forme de fondamentalisme et de terrorisme (09-05-05).
Contre le fondamentalisme et le terrorisme.
En vertu du vivre ensemble interreligieux qui existe dans notre Nation et comme manifestation de notre vocation religieuse engagée sur les plus hautes valeurs de l'esprit humain en relation avec la paix, la justice et la fraternité entre les hommes et les femmes de notre Patrie en particulier et tous les peuples du monde en général, les soussignés – entités engagées dans la réalité de notre pays – signons cette déclaration pour ratifier une fois de plus notre volonté de rejeter toute forme de terrorisme et de fondamentalisme. Le terrorisme en tant que pratique irrationnelle et violente, destinée à générer déséquilibre et destruction, est condamnable selon les doctrines monothéistes qui luttent- par leurs idées et leurs actions propres (essenciales) – pour créer un monde d'harmonie, un monde dans lequel le sentiment de fraternité envers le prochain est la base de la construction d'une société. La vision religieuse de la vie tend à libérer l'homme tandis que le terrorisme la rend esclave par peur.
Le fondamentalisme, parce qu'il soumet à une règle de façon dictatoriale, engendre des conceptions radicales. Celles-ci n'admettent pas d'espaces de partages de réflexions qui permettent au quotidien d'améliorer notre regard sur le prochain, ses nécessités et sa réalité, et trouver les meilleures solutions aux problèmes généraux. Pour cela, nous réaffirmons notre engagement à poursuivre ce travail par :
- L'éducation centrée sur les aspects humains qui stimulent l'engagement quotidien pour la paix et le vivre ensemble.
- L'approfondissement du dialogue interreligieux comme élément d'appel au travail sur les valeurs. Le dialogue sur ces caractéristiques est loin d'être un syncrétisme ou une manifestation d'homogénéité religieuse. A partir de nos identités propres et des caractéristiques particulières à chaque doctrine, développer un travail en commun pour le service de l'intérêt général. Dans cette perspective le dialogue est une attitude constructive et non une déclaration théorique.
- La formation d'une conscience d'éthique solidaire qui permette aux individus de croître dans leur engagement avec les autres
- Rejeter et condamner au nom de nos croyances toute forme de violence qui conduit à la perte irréparable de la vie.
- Créer une commission destinée à l’étude et la prévention des causes qui génèrent le terrorisme et le fondamentalisme.
- Eviter les généralisations qui sèment la confusion. Les morts violentes sont causées par les personnes et non par les traditions religieuses.
Le présent document a été signé en 4 exemplaires pour sa diffusion ultérieure au siège de l’archevêché de Buenos Aires le 9 du mois d’août 2005.
(Ce texte a été publié dans le n° 50, de septembre 2005, du bulletin de l’œcuménisme et du dialogue interreligieux en Argentine)
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