Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Le Figaro, Isabelle Schmitz et l'information religieuse - 2

Le Figaro, Isabelle Schmitz et l'information religieuse – 2

 

 

La deuxième partie de l'entretien accordé à Figaro/Vox porte sur la théologie de la libération et la théologie du peuple.

 

I.S. déclare que si l’élection du pape François a été saluée par Leonardo Boff l’une des figures éminentes de ce courant théologique, le pape n’a jamais adhéré à la théologie de la libération.

Les théologiens de la libération ont commenté cette élection.

 

«  Jamais un pape n’a porté ce nom, Saint François d’Assise. Cela est très significatif pour trois raison : c’est le symbole d’une action pour les pauvres ; de l’écologie, pour l’amour de la nature ; et troisièmement il a été un saint qui a eu la vision de l’Eglise démolie qu’il fallait reconstruire.

  Le nouveau pape « est conscient de la crise de l’Eglise, de la nécessité d’une réforme sérieuse, à commencer par la Curie romaine. Cela me donne de l’espoir ». (Fray Betto, auteur de Fidel et la Religion)

 

Il espère aussi que son comportement « droitier » pendant la dictature ne va pas le conduire à neutraliser « le progressisme politique ».

 

Leonardo Boff, ex franciscain, s’est exprimé à plusieurs reprise sur cette élection. Il dit de lui qu’il est réservé, sérieux et simple.

« Le pape François est une promesse. Premièrement à cause de son nom : saint François a reçu du Christ la demande de reconstruire l’Eglise. François est un frère universel ». Il souligne qu’il est humble, et qu’il a innové en demandant au peuple de le bénir au moment où fut annoncée son élection.

 

Hans Küng s’est dit heureux : « C’est un homme pieux, jésuite avec une instruction solide. C’est aussi un homme affable et simple ». Il ajoute ailleurs qu’il a une grande identité de vue avec le pape François.

L’illustre Gutierrez lors de sa dernière intervention pour décréter une nouvelle sainteté dans l’Eglise déclare que les réformes du pape sont définitives et n’auront pas de « marche arrière ».

 

Dans un autre ordre, Lula et Fidel Castro se sont déclarés « satisfaits ».

 

I.S. continue sur sa lancée en faisant une citation : « Avant c’était le riche ; ou l’Eglise qui faisaient Grâce au peuple. Aujourd’hui c’est celui qui réussit à s’approcher du peuple qui reçoit la grâce. Cette découverte que le peuple simple, le pauvre, est le sacrement de Salut, est la grâce pour nous ».

Citation impressionnante qui donne à penser que notre Isabelle Schmitz est au cœur du sujet. En réalité elle ne sait rien et reprend à son compte une citation arrangée qu’elle a pu copier du livre de son prédécesseur, au Figaro, J. Bourdarias. (page 106, Eglise populaire et théologie de la Libération.)

J. Bourdarias cherchait à savoir et reproduisait le texte du père Bonventura Kloppenburg : Libération chrétienne : enseignements théologiques. (En portugais, Edition Purcrs, Porto Alegre, 1999).

 

La référence de I.S. est fausse. Il ne s’agit pas d’un Congrès International de Théologie mais du Congrès International Oecuménique de Théologie, la fine fleur de la révolution théologique d’Amérique latine et le père Libanio, jésuite, est le frère de celui qui se fait appeler Frei Betto. Au cours de ce congrès qui célèbre l’arrivée des sandinistes au pouvoir les organisateurs remettront à l’évêque brésilien, Casaldaliga, un uniforme de guérillero du Nicaragua pour le remercier de son aide dans la lutte révolutionnaire de ce pays !

 

Liste des brésiliens présents à ce Congrès ;

 D. José Maria Pires, Arcebispo de João Pessoa; D. Pedro Casaldáliga, Bispo

de São Félix do Araguaia; Pe. Edenio do Valle, Vice-Reitor da Pontifícia Universidade

de São Paulo; Frei Gilberto Gorgulho, O.P., Coordenador de Pastoral em São Paulo; Frei

Leonardo Boff, O.F.M., teólogo redator da “Revista Eclesiástica Brasileira”; Frei Carlos

Mesters, O. Carm., exegeta; Pe. José Oscar Beozzo, diretor do Instituto Teológico de

Lins; Pe. Paulo Suess, secretário-geral do CIMI – Conselho Indigenista Missionário; Pe.

João Batista Libânio, S.J., Assessor da CNBB; Frei Carlos Alberto Libânio Christo, O.P.

(Frei Betto), secretário-executivo do Congresso; Hugo Assmann, teólogo.

 

Le père J.B. Libanio est conseiller de la conférence nationales des évêques brésiliens !!!

 

 

Voici le texte de J. Bourdarias, citant le père Libanio : « Aujourd’hui , être avec le pauvre est pour nous une grâce. Il y a inversion : autrefois, c’était le riche ou l’Eglise qui rendait grâce au peuple ? C’est une découverte : le peuple simple, le pauvre, sont (dans la phrase portugaise le verbe est au singulier) le sacrement du salut, notre Grâce, et dans la mesure où nous nous éloignons de lui, nous nous éloignons de la grâce du Seigneur ; c’est un véritable changement de présence. C’est une présence qui marque définitivement cette Eglise. Seul se convertit et se sauve dans cette Eglise celui qui s’ouvre aux autres. Ces autres, pour nous, sont les pauvres. Ce changement est d’une profondeur théologique et d’une richesse spirituelle considérable ».

 

Il est regrettable que I.S. est coupé la phrase car elle supprime ainsi la volonté définitivement arrêtée de l’auteur de ne pas s’en tenir à l’affirmation selon laquelle la grâce vient du peuple ou des pauvres, mais bien de déclarer l’existence d’une nouvelle Eglise.

 

 

On lit dans le même registre à ce congrès : « Les pauvres sont le sacrement du salut » et Frei Betto s’écrie : « Hors des pauvres, il n’y a point de salut ».

 

 

Dans cette théologie, l’Eglise nouvelle n’est plus l’Eglise fondée par Jésus Christ.

 

Le père Libanio ne nous donne pas ici une leçon de théologie marxiste mais une interprétation théologique moderniste de l’Eglise que nous avons chez Congar est beaucoup d’autres. Le « pauvre » n’est que le truchement d’une vieille hérésie. Voir le livre indispensable sur le sujet de Julio Loredo, Teologia della liberazzione, Une bouée de sauvetage en plomb pour les pauvres (en italien).

 

Comme I.S. ne connaît rien à la théologie de la libération elle essaie d’établir une distinction entre la théologie du père Libanio et la théologie du peuple, sans les réductions idéologiques, …etc. Le peuple, un nouveau lieu théologique et même plus selon le spécialiste et théologien du pape, Juan Carlos Scannone.

 

Or, entre la position du Père Libanio et la religion populaire du Père Scannone, il n’y a pas de différence essentielle mais une différence sociologico-philosophique. Dans les deux cas on assiste à la création d’une nouvelle Eglise.

 

Scannone choisit Paul Ricoeur et non Karl Marx. (Voir son interview à Unisinos, Noticias du 6 septembre 2007 «  A teologia da Cultura não se opõe à Teologia da Libertação.)

 

(Voir ce que nous avons écrit sur la bénédiction du pape par le peuple et commenté par le père Scannone).

 Leonardo Boff, lui, a compris. Tous s’accordent sur le fait que le pape va changer l’Eglise et c’est pour cela qu’ils l’aiment... Le prophète déclaré Gutierrez annonce même qu’il n’y aura pas de marche arrière. El papa ha iniciado una reforma en la Iglesia que no tiene marcha atras (13 mai 2015).

Les petites histoires de I.S. sont sans intérêts.

 

Qu’il y ait des informateurs religieux, pourquoi pas ! Mais comme dit le proverbe « Sutor ne ultra crepidam » (Cordonnier pas au-dessus de la chaussure) !

 

 

 

 

 



26/07/2015
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