Le pape qui vient de loin - 9
La Pape qui vient de loin - 9
Nous reprenons l'étude, depuis longtemps commencée, de ce que nous pourrions appeler la vie intellectuelle et théologique du pape François et l'incidence de ces choix sur sa pastorale.
Ce travail suppose une documentation qui n'a rien à voir avec les « digest » que nous servent les livres et les journaux. Cependant, pour être honnête, il peut arriver que dans ce fatras on découvre une perle laquelle d'ailleurs ne fait jamais l'objet d'un traitement particulier car elle n'est pas reconnue comme telle !
Les messages pontificaux écrits ou oraux suscitent des commentaires variés. Les plus nombreux sont une louange incessante au Grand Réformateur. Pour ne prendre qu'un exemple, la venue prochaine du pape François au Mexique est dans la presse mexicaine et internationale un fleuve ininterrompu qui donne à penser que le monde sera changé après ce voyage ! Et si on lit de près les agences comme Amérindia et Adital, financées par le CCFD, on ne peut manquer d'être surpris par ce que j'appellerais la puissance de feu mise en œuvre pour ce voyage...sans compter la rencontre avec le Pariarche Kyril à Cuba !
Nous avons déjà mentionné un agent d'influence du Vatican, Guzman Carriquiry mais nous ne retiendrons ici que l'auteur anglais, Austen Ivereigh, (le seul qui ait donné, preuves à l'appui, l'appartenance du cardinal Bergoglio à la mafia de Saint Gall. Voir nos précédentes études), qui a donné à l'agence mexicaine Yoinfluyo - habituellement plus perspicace- les cinq clés de la visite du Pape François à Mexico.
1 Message au Gouvernement : Demander au Président Enrique Peña Nieto qu'il fasse plus attention aux personnes qui sont le plus dans le besoin. Mais il faudra que le discours soit très mesuré car la visite du pape n'est pas une visite d'Etat.
2 La mission du Mexique ; demander que les pays soient cohérents avec leur identité latino-américaine, prenant en compte que la Vierge de Guadalupe est considérée comme la Patronne de l'Amérique.
3 Discours sur le pardon : Comme « promoteur du confessionnal, et donc du pardon », le pape pourrait faire une déclaration sur les abus sexuels commis par Marcial Maciel, fondateur des Légionnaires du Christ. Cette Congrégation a reçu une indulgence plénière du pape en 2015.
4 Le courant réformateur : Le pape est en faveur de la réforme de l'Eglise pour ce qui concerne l'évangélisation centrées sur les besoins des personnes. Cela concerne son voyage aux Chiapas et des messages aux migrants.
5 Vision du centre vers les périphéries : Francois (La mention de sa fonction est superfétatoire), rencontrera quelques communautés de personnes dans le besoin (vulnerable) pour porter attention aux populations périphériques et ne pas donner la préférence aux communautés du centre, ce qui est un objectif de son pontificat. Le pape se rendra dans quatre Etats mais il reviendra dormir à Mexico tous les soirs. Cela montrera qu'il est un pontife déterminé dans sa mission pastorale.
Rien que de très banal pour un journaliste présenté comme l'auteur de l'unique biographie du pape François. Comment celui qui a écrit « Le Grand Réformateur » peut-il être aussi vague et incertain ?
Nous avons vu le pape François à l'oeuvre à l'occasion de son voyage en Bolivie en Equateur et au Paraguay. Il s'est adressé exclusivement à ceux qu'il considère être le peuple. Il a incité les pauvres à lutter pour leurs droits et il a accusé faussement des militaires paraguayens d'avoir séquestré une personne alors que les auteurs appartenaient à un groupe terroriste !
A Cuba c'était presque pire (Nous y viendrons)! Nous n'avons pas eu le temps de raconter les très grandes approximations historiques du pape François qui envoie le Maréchal Pétain en Guyane et attribue le redressement japonais de 1945 à la force de travail des hommes sans dire un mot du projet américain, des investissements phénoménaux et du contrôle du Pacifique !
L'importance du Mexique, deuxième pays après le Brésil, au passé héroïque avec les Cristeros et le jeune martyr, Juan Luis Sanchez de Rio, n'entendra pas seulement les louanges de la Guadalupana. Le pape s’exclamera-t-il : VIVA CRISTO REY ! ?
Le Mexique est l'un des foyers de l'église révolutionnaire le plus radical et il faut s'attendre à ce que, comme l'on déjà annoncé certains, l'on parle du mariage de prêtres. A l'un de ses biographes le pape a déclaré : « Le célibat est un choix de vie, comme le serait, par exemple, vivre dans la pauvreté ».
Les déclarations du cardinal Parolin du 6 février dernier, réaffirmant l’attachement de l’Eglise au célibat ecclésiastique, ne sont-elles pas annonciatrices d’un changement à venir ?
Il faut s’attendre à un débordement d’émotion, de gestes spectaculaires et d’oublis !
Le programme ne fait pas apparaître de rencontres avec les très courageux mouvements pour la vie et la famille. Rien non plus pour les écoles et les Universités.
Nous n’entendrons pas les louanges des évangélisateurs : de Cortès et de son aumônier le mercédaire, Olmedo ; ni celles des premiers franciscains flamands avec Pierre de Gand. Cinquante ans après, les franciscains sont au nombre de 86 ! En 1530 les dominicains, 50. En 1571, les jésuites arrivent. En 1580 ils se constituent en Province avec 107 sujets. Ils ouvrent des collèges à Mexico, Puebla, Guadalajara, Pazcuaro, Oaxaca, Vera Cruz et Valladolid. En 1603, ils seront 345 !
Pas de massacre des indiens comme aux Etats Unis !
En 1527, deux évêchés sont établis : Mexico et Tlascala.
En 1553, la première Université de cet immense continent est fondée par le premier archevêque de Mexico, Jean de Zumarraga.
Que restera-t-il de cette épopée dans le discours pontifical ? Epopée couronnée par l’apparition de la Reine du Ciel !
En décembre 1531, elle apparaît quatre fois à Juan Diego, un indien de l’ethnie chichimecas. Et elle laisse sur son manteau, tilma, l’image que nous connaissons tous. Aujourd’hui les analyses scientifiques ont montré que Juan Diego est reflété dans l’iris de la Vierge !
Le pape oubliera-t-il une fois encore de dire qu’au Mexique comme dans toute cette Amérique chrétienne c’est la maçonnerie anglo-saxonne et espagnole qui a réintroduit l’esclavage qui avait reculé partout.
Tous ces pays sont tombés sous la coupe du mondialisme, de la révolution et de la soi-disant « théologie de la libération » appelée en Argentine « théologie du peuple ».
Lorsque le pape sera à Cuernavaca, se souviendra-t-il que l’évêque le plus illustre du Mexique, Sergio Méndez Arceo, visita le continent latino-américain pour y porter la révolution. Se souviendra-t-il que cet évêque rappelait à ses interlocuteurs le pacte des Catacombes de 1964 de Helder Camara ? « L’important aujourd’hui c’est que l’Eglise soit pauvre et qu’elle apparaisse pauvre. Et pourquoi ne partagerait-elle pas ses richesses, ses joyaux, ses propriétés ! Personne ne l’en empêche ? … Je ne crois pas improbable que l’évêque avec des marxistes et des chrétiens ne puissent trouver un consensus pour rompre le schéma capitaliste actuel » (Bulletin de l’archevêché de Santiago, n°59, août 1971). Alors, Allende est arrivé !
L'épiscopat mexicain, comme partout, est très varié : on y trouve le meilleur et le pire.
Le nonce est un Français, Mgr Christophe Pierre, un des meilleurs !
Le pape François est l'homme de toutes les surprises et pas toujours celles de l'Esprit Saint !
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