Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Les leçons de la victoire du 13 mars 2014 -deuxième partie : Sylvie Goulard

Les leçons de la victoire du 13 mars 2014 -

(deuxième partie)

 

Nous avons précisé avec ce nouveau titre la date de la victoire que nous analysons pour éviter une confusion avec d'éventuels résultats aux élections municipales.

 

Nous traitons ici de la victoire qui a conduit à l'annulation de la venue de Fabienne Brugère. Invitée par le Conseil Famille et Société, (CFS) elle devait être l'intervenante principale pour la formation des responsables de la pastorale familiale lors d'une session nationale à Paris le 19 mars dernier.

Une supplique organisée par le Salon Beige et relayée par divers blogs dont Riposte Catholique, à l'adresse du président de la Conférence des Evêques de France (CEF), Mgr Pontier, a eu raison de ce choix et Mgr Brunin président du CFS a dû faire marche arrière.

 

Nous tirons ici les leçons de cette victoire dont l'importance n'a pas toujours été appréciée à sa juste valeur. Nous mettons en lumière le comportement idéologique du CSF et de la CEF car l'affaire BRUGERE est et sera exemplaire dans les combats à venir.

 

L’invitation de Fabienne Brugère n’est ni un accident ni une erreur. Dans l’article précédent nous avons analysé un antécédent. En voici un autre qui marque l’orientation idéologique constante de la CEF et du CFS.

 

Sylvie Goulard à Lourdes à l’assemblée plénière de 2013

 

Situons tout d’abord l’intervention de Mme Goulard grâce à La Croix (8 novembre 2013) :

« N’attendons pas pour venir au secours de l’Europe ! C’est en substance le message qu’ont délivré plusieurs évêques mercredi après-midi dans l’hémicycle Sainte Bernadette à Lourdes alors qu’ils venaient d’entendre l’exposé enthousiaste de la députée européenne (MoDem), Sylvie Goulard, en faveur du « grand projet européen ». L’Europe a occupé pendant plus de trois heures les travaux de cette Assemblée plénière d’automne… »

 

Qui est Mme Goulard ? Qu’est-ce qui lui vaut d’être invitée par la CEF ? Les évêques ont-ils entendu un autre son de cloche que celui très typé de la dame ? La réponse à la dernière question est, NON.

 

Voyons pour les deux autres

 

Qui est Mme Goulard ?

Les blogs catholiques habituels ont été surpris par sa présence et son appartenance politique mais sans approfondir, ce qui, une fois encore, ne permet pas aux lecteurs de comprendre ce qui s’est véritablement passé.

 

Elle est énarque de la promotion « Liberté Egalité Fraternité » en 1989. (Même promotion que Jean-François Copé et Dupont-Aignan).

Modèle de fonctionnaire européen et mondialiste, elle est passée par le ministère des Affaires Etrangères (deux fois) et le Conseil d’Etat. Elle a été conseillère politique du Président de la Commission européenne, Romano Prodi. Prof à Sciences Po.

De 2006 à 2010, présidente élue du Mouvement Européen- France. (Elle succède à ce poste à Pierre Moscovici).

En 2010 elle crée avec Cohn-Bendit, Guy Verhofstadf (Premier Ministre belge) et Isabelle Durant (députée européenne belge, écolo),  le  groupe Spinelli pour défendre l’Europe Unie.

Le 1er juin 2011 elle signe avec Najat Vallaud-Belkacem une pétition pour sortir l’Europe de l’ornière. http://www.najat-vallaud-belkacem.com/2011/06/01/sortir-l%e2%80%99europe-de-l%e2%80%99orniere... laquelle pétition est parue dans La Croix…

Petit détail à cette date Najat Vallaud-Belkacem est membre du même réseau européen que Mme Goulard, le  Mouvement Européen-France.

 

 Le 7 juin 2012 elle est élue députée européenne de la circonscription Ouest après que Bayrou l’a désignée. Elle vote comme de Sarnez sa collègue à l’Europe.

En 2012 elle devient présidente de l’Intergroupe Extrême pauvreté et droits de l’homme, Comité Quart Monde dont la secrétaire est Marie-Cécile Renoux d’ATD Quart Monde.

Récemment le 14 février dernier elle a créé «  le Groupe Eiffel Europe » avec Jean-Louis Bianco et d’autres militants du fédéralisme européen « pour donner une communauté politique à l’euro ».

 

Comment est-elle arrivée jusqu’à la CEF ?

 

Depuis de nombreuses années, elle est partout dans l’appareil officiel de l’Eglise catholique en France. On la rencontre à la Croix, La Vie-Le Monde, le Pèlerin, (Chaque semaine, retrouvez en alternance Sylvie Goulard, Guy Aurenche, Michel Godet, Amin Maalouf, Cécile Renouard et Gaël Giraud.), à  radio Notre DameVoyage effectué par un croyant vers un lieu de dévotion.Harmonie retrouvée. Acte par lequel Dieu pardonne au pécheur repentant., à KTO. Elle est aux Semaines Sociales et participe à la formation politique des jeunes catholiques dans le cadre des activités organisées par les Jésuites «  Politique Bonne Nouvelle » sous l’égide de la CEF.

Par ses contacts  avec ATD Quart Monde, elle trouve l’oreille de tous les caritatifs épiscopaux qui reçoivent des fonds de l’Europe ?

 

 Son idéologie est conforme à celles de la CEF : haro sur le populisme “qui distille toujours le même poison et constitue un refuge pour tous ceux qui ont des opinions racistes”.

 

Pour que le lecteur puisse se faire une juste idée de la personne invitée, voici l’introduction de sa conférence aux évêques :

« Je ne pouvais pas dire non (à votre invitation), parce qu’en ce moment de son histoire, plus que jamais, l’Europe a besoin de l’Eglise. Et l’Eglise a une responsabilité particulière vis-à-vis de l’Europe.

Beaucoup d’encre a coulé ces dernières années sur l’absence d’une motion des  « racines chrétiennes » dans les traités européens ; vous me permettrez pour ma part de me concentrer sur les actes, sur les faits, plutôt que sur des proclamations. C’est, me semble-t-il, ce qui compte le plus. Robert Schuman, quoique profondément croyant, n’a pas jugé utile d’inscrire une quelconque référence à la chrétienté dans les traités. Dans son recueil Pour l’Europe, il dit que  « l’Europe, c’est la mise en œuvre d’une démocratie généralisée, dans le sens chrétien du mot » mais les traités s’astreignent à la neutralité ? Et chacun, croyant ou non, de confession chrétienne ou pas peut se reconnaître dans certains objectifs européens, dans certaines valeurs européennes ».

 

Et elle va balader son auditoire dans un tourbillon de Saint François d’Assise, d’Epitre aux Galates et d’évangile de la Samaritaine pour asseoir l’idée absolue selon laquelle le nationalisme ennemi de l’Europe doit être combattu au nom de l’universalité de l’Eglise.

 

« L’Eglise, au fil des siècles, a créé des institutions durables, des monastères, inventé des «  modes de vie ensemble ». (expression typique de la pastorale officielle).

« C’est pourquoi j’ai tendance à penser que l’Europe a quelque chose à offrir : ses valeurs, au premier chef le respect de la dignité humaine :… » 

http://www.sylvie-goulard.eu/articles2013/6nov2013-Lourdes.pdf

 

 Qu’est-ce que la dignité humaine pour l’égérie de l’épiscopat ? Elle a voté le rapport LUNACEK, le 4 février 2014 comme tout son groupe ADLE, Benhamias, Corine Lepage …

 

Inutile de dire que les louangeurs épiscopaux selon La Croix furent : Mgr Vingt-Trois, Mgr Grallet, Mgr Podvin , Mgr Brunin. Des évêques non cités semblent avoir eu un regard plus aigu sur le rôle historique de l’Eglise.

Pour parfaire votre information voici un site pertinent.

http://www.construireensembleuneeuropefraternelle.com/SYLVIEGOULARD.html

 

Conclusions

 

Si les évêques avaient voulu véritablement s’informer sur Sylvie Goulard ils auraient pu le faire sur le site suivant : http://mayenneeuropeenne.wordpress.com/tag/chroniques-du-large/

 

S’ils ne l’ont pas fait c’est regrettable. Mgr Simon qui a, avec éclat, poussé au vote de de la Constitution européenne a pu retrouver dans la littérature militante de Mme Goulard tous les thèmes qui lui étaient chers :

« L’Eglise a des atouts formidables (pour construire l’Europe) dans 3 domaines :

1) elle peut porter le message de l’universalité (ecclesia) contre les nationalismes ; elle est par essence, l’ouverture contre le repli ;

2) elle peut porter la voix des pauvres ;

3) elle a traversé 20 siècles grâce à son organisation et à son socle de valeurs, elle peut donc aider à faire communauté, (expression habituelle de la pastorale officielle) y compris en utilisant certains nouveaux instruments prévus par le traité de Lisbonne. »

 

On ne connaîtra jamais la personne qui a fait le choix de Mme Goulard car la CEF et son Noyau Dirigeant, fonctionnent comme une société de pensée. Dans le cas qui nous occupe, la CEF est un relai de l’européisme sans nuance.

Les catholiques de France ne le savent pas. Ils ne savent pas que la CEF roule pour l’Europe de Mme Goulard.

La Croix comme toujours est l’organe de communication de l’idéologie épiscopale :

 

« Quoi qu’il en soit, la teneur de l’interventions des Eglises se devine déjà très clairement. Elle peut se résumer par une expression : il y a urgence à défendre l’Europe et à inviter les candidats à « prendre la mesure des enjeux pour sortir de la cour de la récréation franco-française », selon l’expression de Mgr Brunin, évêque du Havre ». (La Croix 8 novembre 2013).

Besoin d’un dessin ?

Nous connaissons déjà le contenu de la lettre de la CEF pour les prochaines élections européennes. Bruxelles a parlé la cause est entendue !

 

 

 

A suivre : Mgr Brunin à la manœuvre de la pastorale familiale

 



01/04/2014
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