Qui est Jean-Frédéric POISSON
Qui est Jean-Frédéric POISSON ?
Il y a quelques jours Le Salon Beige attirait l'attention de ses lecteurs sur le comportement du Président du PCD qui enjoignait aux membres de son parti qui figuraient sur une liste d'union à RODEZ, de s'en retirer. Il les désavouait et ordonnait de soutenir la liste UMP.
Les lecteurs de notre blog ne peuvent être surpris de cette attitude car nous avons publié dès le mois août dernier qu'elle était la bouillie idéologique de JF Poisson.
Nous constatons une fois de plus, l'absence d'information suffisante des sites catholiques sur les têtes d'affiches qui réclament nos suffrages.
Nous avons étudié sur ce blog les ancêtres du PCD. Ils ont toujours donné dans les compromis les plus scandaleux. Si par malheur le PCD arrivait en bonne position aux élections européennes, il irait immédiatement se ranger derrière les fausses droites européennes. Nous espérons avoir tort... N'oublions pas que ce parti est celui du noyau dirigeant de l'épiscopat !
« La démocratie, une valeur spirituelle ? »
Les 19 et 20 avril 2013 s’est tenu aux Bernardins un colloque sur ce thème. Après deux années de recherche, le colloque est le couronnement des travaux.
« Le département « Société, Liberté, Paix » du Pôle de recherche du Collège des Bernardins s’attache aux questions de guerre et de paix, d’ordre mondial, de sciences politiques et d’étude de la démocratie. La réflexion théologico-politique constitue l’axe méthodologique de la recherche. Il a trois objets majeurs, développés par la constitution pastorale Gaudium et Spes promulguée le 8 décembre 1965 par Paul VI, à savoir « la vie économico-sociale », « la vie de la communauté politique » et « la sauvegarde de la paix ainsi que la construction des nations ». Suite à deux années de recherche, 2011-2013*, le département, en partenariat avec La Fondation Maison des Sciences de l’Homme, L’Université du Luxembourg, Les Semaines Sociales de France, la Fondation de Service politique, Démocratie et Spiritualité et Confrontations Europe, organise son colloque conclusif. »
Précisons que ce département a été fondé par Mgr Eric de Moulins Beaufort, évêque auxiliaire de Paris.
Nous avons beaucoup lu sur la démocratie et nous croyions naïvement qu’il s’agissait d’une forme de gouvernement. Nous pensions que les envolées des curés démocrates, de Marc Sangnier et de ses successeurs étaient remisées au placard des vieilles lunes. Et qu'aujourd’hui plus personne n’oserait nous dire que la démocratie était sortie de l’Evangile qui en inspirait la mystique !
Je croyais naïvement que toute spiritualité se rapportait à l'un des grands ordres religieux qui ont fondé la Chrétienté. Chacun ayant illustré la mystique évangélique selon son génie propre. Car bien entendu il ne peut être question ici de la forme de spiritualité dégénérée attribuée à n'importe quel courant idéologique ou religieux.
C’était ma première erreur !
« La démocratie, lit-on, n’est pas seulement une valeur politique, elle est aussi une valeur éthique, (La démocratie repose sur la vertu : Montesquieu), et au-delà une valeur spirituelle, etc… »
Le problème se complique lorsque l'on découvre que l’intervenant trouve des points de convergence et de partage entre la spiritualité et la démocratie, avec également des points de fracture et qu’il propose des pistes de recherche.
L’auteur de ce plan est le député, Jean-Frédéric Poisson, vice-président de PCD, orateur inscrit à l’UMP. (Aujourd'hui Président du PCD).
De plus il est philosophe thomiste, ancien de l’IPC et docteur en philosophie.
C'était ma deuxième erreur. En effet impossible pour moi d'imaginer qu'un philosophe thomiste puisse oser un semblable pathos !
Pour se reporter au texte complet : http://www.jfpoisson.fr/wp-content/uploads/2013/07/La-d%C3%A9mocratie-_une-valeur-spirituelle-Jean-Fr%C3%A9d%C3%A9ric-Poisson.pdf
« Je vois entre le projet démocratique et les projets spirituels cinq points qui me paraissent très importants et qui me paraissent pouvoir aisément être considéré comme convergents ».
1 « La paix
Le premier d’entre eux, c’est que la paix est une notion centrale pour les deux. Elle est pour les religions souvent une exigence spirituelle, sinon presque un commandement… Les anciens disaient « la concorde » : non pas simplement un état de paix sur le plan civil, mais encore davantage une communion des cœurs. C’est là que se rejoignent la dimension de la paix sur le plan spirituel et la dimension de la paix sur le plan politique ».
Notre thomiste aurait pu relire le message de Pie XII sur la démocratie de décembre 1944 qui reste très supérieur à Montesquieu ou encore la première phrase de Pacem in Terris du Bienheureux Jean XXIII: « - La paix sur la terre, objet du profond désir de l'humanité de tous les temps, ne peut se fonder ni s'affermir que dans le respect absolu de l'ordre établi par Dieu. »
De bonnes lectures évitent les gloses incertaines.
[ ...]
5 « La dignité
Aujourd’hui les démocraties sont plus habiles à définir le mal qu’elles rejettent de manière universelle qu’à se mettre d’accord sur « le bien qu’elles poursuivent en commun ». S’il est bien de « désigner un ennemi », « il faut établir, en disant ce à quoi il faut s’opposer absolument sans condition et sans concession, une hiérarchie de valeurs qui ne peut être exprimée, en démocratie et dans le relativisme, que de manière négative. Par contre coup, on ouvre ainsi un champ qui est considéré comme le bien. De la même façon, il est évident que sur le plan pratique, puisqu’on a renoncé à s’accorder sur une vérité de l’homme, il existe malgré tout une vérité politique indépassable : c’est la conjonction des deux déclarations des droits de l’Homme, celle de 1789 et celle de 1948. C’est deux déclarations tiennent lieu de vérité pour les corps sociaux… »
La « vérité politique indépassable » est assassinée chaque heure, chaque minute par toutes les instances onusiennes qui se réclament de la déclaration de 1948.
On se reportera à l’ensemble du texte de la conférence.
M. Poisson est sans doute une bonne personne... il a voté contre la loi Taubira. Est-il équipé pour mener un combat politique catholique véritable ? Pourquoi ce langage ? Sur quels fondements appuie-t-il son action politique ?
Il ne peut pas ignorer ce que sont les droits de l’homme, ni d’où ils viennent, ni la pratique onusienne ! Comment avoir les mêmes références idéologiques que nos adversaires les plus déterminés ?
« Si l’avenir appartient à la démocratie, un rôle de premier ordre dans sa mise en oeuvre devra revenir à la religion du Christ et à l’Eglise comme messagère de la parole du Rédempteur et comme continuatrice de sa mission de salut. […] L’Eglise a la mission d’annoncer au monde, désireux de formes meilleures et plus parfaites de démocratie, le message le plus élevé et le plus nécessaire qu’il puisse y avoir : la dignité de l’homme, la vocation à la filiation de Dieu. […] Le mystère de Noël proclame cette dignité inviolable de l’homme avec une vigueur et une autorité sans appel qui dépassent infiniment celles auxquelles pourraient parvenir toutes les déclarations possibles des droits de l’homme.» (Pie XII, Message de Noël 1944)
M. Poisson : « Face à cette jeunesse qui ne veut plus de vos arrangements alimentaires de circonstance, changez de discours et soyez à la hauteur de l’événement historique dont vous êtes l’un des acteurs ! »
Dans un article suivant sur la désinformation nous avons précisé la nature du comportement de JF Poisson.
« Le cas de Jean-Frédéric Poisson dont nous avons donné communication précédemment relève du même ordre de désinformation.
Faire croire que la démocratie est une valeur spirituelle, qu’il y a des points de convergence et de partage entre la spiritualité des religions et la démocratie n’est pas donné à tout le monde.
L’idole « démocratie » aurait engendré des vertus par le seul pouvoir d’être « démocratique ». N’importe quel être raisonnable réagit à cette annonce.
Alors on a trouvé un thomiste chevronné pour nous faire avaler cette couleuvre.
Ce n’est pas la première fois.
Un certain, Jacques Maritain nous a donné autrefois « Humanisme intégral » et quelques autres réflexions. Jean-Frédéric Poisson essaie avec son autorité de docteur en philosophie de nous proposer un « nouvel idéal historique concret ».
C’est l’utopie sans cesse renouvelée des réformateurs modernistes.
Jean-Frédéric Poisson, usant de son autorité, nous refile un stock de vieilles fripes philosophico-sociales.
C’est une désinformation car il ne dit pas d’où vient tout ce fatras dont l’histoire des hommes a montré l’inanité et l'impuissance !
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