Réflexions sur le discours du Président sortant, Mgr Vingt-Trois
Réflexions sur le discours du Président sortant, Mgr Vingt-Trois
Nous sommes restés sur notre faim en lisant les commentaires répandus dans la presse. Ces réactions du genre « discours de combat de l’archevêque de Paris », nous a paru à des années lumières de la réalité. Heureusement Perepiscopus a trouvé un bémol à propos de la philosophie des Lumières.
L’annonce d’une violence civile à venir est certes intéressante, mais elle ne constitue pas en soi une originalité catholique et d’autres qui ne le sont pas l’ont aussi prédite. A qui s’adressait l’archevêque ? A ses confrères, au clergé, aux fidèles, aux Français, aux responsables politiques ? Il aurait pu ajouter sans que cela puisse lui être reproché que la paix véritable, surtout la paix civile ne peut se concevoir sans le respect de l’ordre voulu par Dieu. Il aurait pu citer la première phrase de Pacem in Terris du Bienheureux Jean XXIII. Il ne se compromettait pas vis-à-vis de l’appareil épiscopalo-médiatique puisque LA VIE-LEMONDE avait fêté l’anniversaire de cette encyclique le 10 avril : « 1 - La paix sur la terre, objet du profond désir de l'humanité de tous les temps, ne peut se fonder ni s'affermir que dans le respect absolu de l'ordre établi par Dieu. »
Ce simple rappel aurait placé ce discours à la hauteur où il aurait dû être. A côté des phrases creuses voilà qui aurait marqué notre différence.
Ce que nous voulons souligner c’est le décalage entre ce discours et la pratique épiscopale. (Mis à part les diocèses qui ont un évêque responsable).
« Nous somme entrés dans le temps des héritiers, que nous sommes tous, et il me semble que les modalités d’interprétations des textes conciliaires et de leurs applications vont devenir particulièrement importantes et significatives. »(1-3)
Et de rappeler le discours de Benoît XVI à la Curie du 22 décembre 2005.
Le problème ici est double.
1 -Voici plus de 50 ans que le Concile est terminé et on est toujours en attente d’interprétations. Il y a certainement quelque chose qui ne fonctionne pas. Et apparemment depuis que le Cardinal de Paris est aux affaires ça n’avance pas.
2 - Cette interprétation tant attendue a trouvé sa solution auprès des jeunes avec la bénédiction de l’épiscopat. C’est l’incroyable YOUCOUN qui est chargé de « célébrer comprendre et promouvoir » le Concile chez les jeunes. Nous avons déjà abordé cette question mais nous allons y revenir. YOUCOUN semble avoir la réponse que n’a pas le Cardinal.
Le style nouveau du Pape François pose question au cardinal . ;
« Peut-être faut-il y voir une intention d’infléchir au moins la représentation que l’on se fait du pape et les attitudes à son égard ? Certains, sautant allègrement par-dessus la tête des évêques ne voient-ils pas dans le pape une sorte de super-évêque, ou, mieux encore de curé du monde… ? Il me semble que la manière de faire suivie par le pape François induira une pratique plus conforme à la tradition er à l’ecclésiologie »(1-4)
Le pape curé du monde. Ah la belle formule ! Nous remercions le Cardinal de ce magnifique rappel du catéchisme. « La dignité du pape est la plus grande de toutes les dignités sur la terre, et elle lui donne un pouvoir suprême et immédiat sur tous les pasteurs et fidèles. »
Avec la plus grande affection, la plus grande attention et le plus grand respect, une partie de la jeunesse catholique, surtout depuis Jean-Paul II, s’est mise à l’écoute des enseignements de l’Eglise en direct. Et a redoublé de ferveur avec Benoît XVI !
L’arrivée d’internet est providentielle. A l’heure où se tarissaient les sources de la foi, les fidèles ont pu trouver où étancher leur soif !
Ce que leur curé, leur évêque ne leur donnaient plus, ils l’ont trouvé chez le curé du monde. Et le cardinal qui a cru bon de faire une sorte d’inventaire à sa manière des points non-négociables s’est lourdement trompé. Lui qui marchait dans l’ombre de son prédécesseur aurait dû se souvenir de ses paroles : « Ce n’est ni une mode retro, ni un réflexe identitaire, c’est une réaction vitale. Nous leur avons peut-être donné un christianisme carencé ? Ils ont besoin de vitamines et de nourriture solide, pour parler comme Sain Paul » (Cardinal Lustiger 25 août 1998).
Cette jeunesse était à la périphérie de notre monde et aujourd’hui elle est dans la rue pour défendre l’ordre établi par Dieu ! « La nouvelle évangélisation » a été et est pratiquée par les trois derniers papes et ça marche ! Tandis que celle qui est mise en œuvre depuis vingt ans ( 1-5) par l’épiscopat elle est encore à chercher ses objectifs prioritaires.
Comme nous l’avons écrit dans notre article précédent, ceux qui ont reçu et persévéré sont ceux qui au retour des JMJ ont rencontré des communautés nouvelles et traditionnelles où leur foi rénovée a pu prospérer. Les autres ont retrouvé leur diocèse aride. Où les vocations ont-elles fleuri ?
Quel bilan Eminence !
A suivre…
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