Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Synode diocésain de Troyes 4

La seconde question posée pour l’enquête synodale est la suivante :

Quelles évolutions avez-vous constatées ces dernières années ? Qu’en pensez-vous ?

Dans la réponse à la question précédente nous avons déjà souligné partiellement le vide doctrinal et les carences lourdes dans la transmission de la foi qui se sont  établis dans le diocèse.

Notre réponse à la deuxième question portera essentiellement sur les dérives liturgiques. Nous parlons ici en témoin direct. Notre témoignage est fondé sur l’assistance à la messe de quatorze prêtres différents, tous du diocèse. Nous avons servi la messe selon la forme ordinaire à dix d’entre eux à de nombreuses reprises sur plusieurs années.

Sur quatorze, deux seulement suivent les rubriques.

Nous avions préparé un long dossier très détaillé en quatorze paragraphes mais il nous semble inutile de produire ici cette litanie de l’anarchie liturgique que l’on rencontre partout en France. Voici seulement quelques constatations simplifiées :

1 Célébrations de la messe sans chasuble. Comme je faisais remarquer à un prêtre qu’il devait revêtir la chasuble, il m’a demandé si c’était obligatoire. Après ma réponse positive, il est passé outre.

2 Absence de crucifix visible sur l’autel. Une seule prière sur les offrandes pour le pain et le vin avec des paroles improvisées sur le travail des hommes etc… Non respect des proportions d’eau dans le vin.

3 Suppressions de textes liturgiques et/ou ajouts d’improvisations tout au long de la messe. Remplacement de la mention du « pape Benoît XVI » par « l’évêque de Rome »

4  Il n’y a aucune règle pour la situation du prêtre à droite ou à gauche de l’autel ; c’est à la demande et chacun se positionne comme il l’entend.

5 Commentaire improvisé avant les paroles de la consécration.

6 Les paroles « Voici l’agneau de Dieu… », sont accompagnées de qualificatifs divers selon l’inspiration du moment.

7 Certains prêtres communient au précieux Sang en deux fois : avant les fidèles et après les fidèles.  Pas de purification ou purification très sommaires après la communion, ablutions réduites ou pas d’ablutions des doigts qui ont tenu l’hostie.

8  Il règne un laxisme effrayant qui donne à penser que le dogme de l’Eucharistie n’est pas très bien reçu.

 On ouvre la porte du tabernacle comme celle de son frigidaire. Après une adoration  le prêtre n’est pas là, c’est un laïc qui « range » la lunule qui contient les Saintes Espèces. Si une hostie consacrée tombe sur le sol, il n’est procédé à aucune purification !

Porter la communion aux malades c’est comme faire les courses ! ceci n’est pas un jugement sur le dévouement de ceux qui s’en charge.

Je propose qu’un diacre, ils  sont 21, vingt et un, dans le diocèse, soit affecté exclusivement, par secteur, à la visite des malades et à la distribution de la sainte communion. Il devra bien entendu être choisi non par un comité théodule de circonstances mais après enquête par la seule autorité ecclésiastique compétente au vu des qualités réelles de l’impétrant.

9 Le ciboire avec les Saintes Espèces ne comporte jamais de pavillon. Si d’aventure il y en a un, il est systématiquement retiré. Aucun tabernacle n’est couvert d’un conopée. S’il y en a un, il est systématiquement retiré. Cependant que la commission nationale de liturgie le mentionne explicitement comme la marque de la présence d’hosties consacrées dans le tabernacle. Mais l’autorité de la dite commission nationale n’est rien face à celle de l’évêque…

10 Les célébrations sont accompagnées par les fidèles et parfois par le prêtre, de gesticulations diverses qui n’ont rien à voir avec la liturgie. Comme si la célébration ne suffisait pas à elle-même on ajoute des panneaux avec des slogans et on multiplie les lumignons colorés qui n’appartiennent pas à la liturgie et auxquels on attribue cependant une valeur symbolique qui n’existe pas et qui oblitère pour une large part le caractère essentiellement sacrificiel de la messe au profit d’échanges et de sensations.

11 Certaines messes sont ponctuées par des introductions de scènes profanes au point que le caractère sacré et sacrificiel disparaît presque complètement. Nous diront que se sont des messes à spectacles  jouées par des jeunes et/ou des moins jeunes.

Depuis bientôt cinquante ans que je suis dans ce diocèse, j’ai été témoin de l’effondrement de la liturgie et de l’abandon dramatique de la différence entre le sacré et le profane qui atteint son sommet dans  l’irrespect qui sévit au regard de la présence réelle dans l’hostie consacrée. Il ne suffit pas de promouvoir l’adoration si par ailleurs l’attitude la plus désinvolte préside à l’Eucharistie et à la communion des fidèles malades.

Nous avons volontairement omis des gestes spécifiques ou des paroles de prêtres qui auraient désigné d’une façon directe leurs auteurs.



30/11/2012
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