Cardinal Müller :1 Pape François : 0
Vous avez certainement déjà lu ce texte mais faites le connaître partout !
Après le reniement de Mgr d'Orléans, n'entrez pas dans la voie de perdition !
Tous les siècles ont connu des hérésies et des abominations ; toutes ou presque viennent de clercs à l'esprit enfiévré ce n'est pas le moment de mollir : resistite fortes in fide !
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« l’Eglise du Dieu vivant, la Colonne et le soutien de la vérité » (1 Tim 3:15). Le Saint-Esprit ne se contredit pas lui-même.
On entend beaucoup de voix qui parlent de Luther avec trop d’enthousiasme, sans connaître
exactement sa théologie, ses polémiques et les effets désastreux de ce mouvement qui a séparé
des millions de chrétiens de l’Eglise catholique. Nous pouvons apprécier sa bonne volonté,
l’explication claire des mystères de la foi commune, mais pas ses déclarations contre la foi
catholique, surtout en ce qui concerne les sacrements et la structure hiérarchique-apostolique
de l’Eglise.
Il n’est pas non plus exact d’affirmer que Luther avait au départ de bonnes intentions, en
signifiant ainsi que c’était donc l’attitude rigide de l’Eglise qui l’avait poussé sur le mauvais
chemin. Ce n’est pas vrai : Luther avait certes la volonté de lutter contre la vente des
indulgences, mais la cible n’était pas les indulgences en tant que telles, mais en tant
qu’élément du sacrement de pénitence.
Il n’est davantage exact que l’Eglise a refusé le dialogue : Luther a d’abord eu une discussion
avec Johannes Eck, puis le pape a envoyé cardinal Cajetan comme légat pour dialoguer avec
lui. On peut discuter des modalités, mais en ce qui concerne la substance de la doctrine, il faut
affirmer que l’autorité de l’Eglise n’a pas commis d’erreur. Sans quoi, il faudrait soutenir que
l’Eglise a enseigné pendant mille ans des erreurs par rapport à la foi, alors que nous savons –
et il s’agit là d’un élément essentiel de la doctrine – que l’Eglise ne peut pas se tromper sur la
transmission du salut dans les sacrements.
Pas une réforme, une révolution !
Il ne faut pas confondre les erreurs personnelles, les péchés des personnes dans l’Eglise avec
des erreurs quant à la doctrine et aux sacrements. Celui qui fait cela croit que l’Eglise n’est
qu’une organisation composée d’hommes, et nie le principe selon lequel Jésus lui-même a
fondé son Eglise et qu’Il la protège dans la transmission de la foi et de la grâce dans les
sacrements par le Saint-Esprit. Son Eglise n’est pas seulement une organisation humaine : elle
est le corps du Christ, où se trouve l’infaillibilité du Concile et du pape, selon des modalités
précisément définies. Tous les conciles parlent de l’infaillibilité du magistère par rapport à la
proposition de la foi catholique. Dans la confusion actuelle qui touche un si grand nombre on
en est arrivé à mettre la réalité sens dessus dessous : ils considèrent le pape comme infaillible
lorsqu’il parle en privé, mais quand les papes de toute l’histoire ont proposé la foi catholique,
ils disent que cela est faillible.
Bien sûr, cinq cents ans ont passé, et l’heure n’est plus à la polémique mais à la recherche de
la réconciliation – non, cependant, au prix de la vérité. Il ne faut pas faire de confusion. Si
d’une part nous devons savoir saisir l’efficacité de l’Esprit Saint dans ces autres chrétiens non
catholiques qui sont de bonne volonté, qui n’ont pas commis personnellement ce péché de
séparation d’avec l’Eglise, de l’autre, nous ne pouvons pas changer l’histoire, ce qui est arrivé
il y a cinq cents ans. Une chose est le désir d’avoir de bonnes relations avec les chrétiens non-
catholiques d’aujourd’hui, afin de se rapprocher d’une pleine communion avec la hiérarchie
catholique, et aussi avec l’acceptation de la tradition apostolique selon la doctrine catholique,
autre chose est de ne pas comprendre ou de falsifier ce qui s’est passé il y a cinq cents ans, et
l’effet désastreux que cela a eu. Un effet contraire à la volonté de Dieu : « Pour que tous ils
soient un, comme vous, mon Père, vous êtes en moi, et moi en vous, pour que, eux aussi, ils
soient un en nous, afin que le monde croie que vous m’avez envoyé » (Jn 17:21).
Traduction par Jeanne Smits
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