Les paroles du pape sur l'islam : réponse de l'abbé Pagès
Nous donnons ci-après une réponse capitale reprise de "Liberté Politique de ce jour 11 août 2016.
On voudra bien excuser ce transfert techniquement maladroit mais essentiel à la compréhension des événements que nous vivons
Tentatives de justification de quelques paroles de François.
Article rédigé par
Abbé Guy Pagès, le 09 août 2016
[Source : Islam et vérité]
Je lis sous la plume de mon vénérable confrère, le père Christian Vénard, aumônier militaire de son état,
un essai de justification des propos du pape François relatifs à l’islam, qui le stupéfient. Ceux-ci seraient dus à
l’adoption de l’attitude prêtée au pape Pie XII durant la seconde guerre mondiale face au nazisme : le
silence… Silence justifié par la crainte que de nouvelles condamnations verbales du régime nazi par le
Souverain Pontife n’entraînassent de nouvelles persécutions du peuple chrétien.
Cette tentative de justification est touchante, mais elle est vaine, aussi vrai que ne rien dire n’est pas
comparable à dire quelque chose de faux… Or, il est faux de dire qu’il y a quelque chose de commun entre
christianisme et islam (Cf. 2 Co 6.14-18 ; Ga 1.8-9), en l’occurrence un même rapport à la violence. Il est
des silences réprobateurs, qui tout en permettant de n’en penser pas moins, peuvent être fort éloquents (Cf.
Le silence de Jésus durant son procès religieux, Mc 14.61), mais dire quelque chose de faux, ou même de
oiseux, est toujours condamnable (Ex 20.16 ; Dt 5.20 ; Pr 14.5 ; Si 28.13 ; Mt 12.36). Nous, chrétiens,
disciples de la Parole de Dieu incarnée, de la Vérité en personne, nous devrions nous distinguer dans l’art
d’user du langage à la perfection pour rendre témoignage de la Vérité (Jn 18.37). Aussi, les dénégations, les
rectifications et les mises au point du Service de communication pontifical qui suivent presque
immanquablement les prises de paroles de notre Pape, rendent-elles honneur à Notre Seigneur ?
Quant au motif d’une recrudescence de violence probable subie par les chrétiens en représailles d’une parole
de vérité prononcée au sujet de l’islam, il ne doit pas être systématiquement considéré comme un argument
dirimant. En effet, s’il l’était, alors Jésus n’aurait jamais envoyé ses disciples comme des brebis au milieu
des loups (Mt 10.16), leur promettant d’être haïs de tous (Mc 13.13), et les invitant en conséquence à
prendre chaque jour leur croix (Mt 16.24), car «il n’y a rien de si nécessaire, de si utile et de si doux, ni de
si glorieux que de souffrir quelque chose pour Jésus-Christ.
(Saint Louis Marie Grignon de Montfort, Lettre aux Amis de la Croix, n°14)
». Si donc chaque jour nous ne sommes pas prêts à souffrir et à mourir pour
l’amour de Jésus, nous ne sommes pas chrétiens. Mais si nous le sommes, alors, nous ne considérons pas la
Croix comme une étrangeté inopportune ou un malheur à fuir, mais comme le chemin, le seul chemin, qui
conduit au Paradis… Comment présenter la persécution comme une malédiction alors que Jésus en a fait
une béatitude : «Bienheureux êtes-vous, quand les hommes vous haïront, quand ils vous frapperont
d’exclusion et qu’ils insulteront et proscriront votre nom comme infâme, à cause du Fils de l’homme.(Lc6.22) ».
"Si les mortels pouvaient connaître l’importance de la grâce divine, combien elle est belle, noble
et précieuse ; combien de richesses elle recèle, combien de trésors, d’allégresse et de délices ! Sans aucun
doute ils s’appliqueraient, de toute leur activité et de tous leurs soins, à se procurer peines et afflictions !
Tous, à travers le monde, rechercheraient, au lieu de richesses, ennuis, maladies et tourments, pour
acquérir l’inestimable trésor de la grâce. C’est là le butin et le profit ultime de la patience. Personne ne se
plaindrait de la Croix ni des peines qui pourraient advenir, si l’on connaissait la balance où elles sont
pesées pour la rétribution des hommes.(Sainte Rose de Lima, Liturgie des Heures, t.3, p.1259) »
Il est plus que temps que nous retrouvions la fierté des premiers chrétiens qui ne voulaient «
rien connaître sinon Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié (1 Co 2.2) » !
En fait, les vrais musulmans n’ont pas besoin que nous leur donnions de prétextes pour redoubler de haine à
l’égard des chrétiens, Allah leur en a donné dans le Coran une source inépuisable et toujours disponible : «
Entre nous et vous, c’est l’inimitié et la haine à jamais jusqu’à ce que vous croyez en Allah, seul ! (Coran
60.4) »… Pour un musulman, les chrétiens «ne sont qu’impureté (Coran 9.28), « plus vils que des bêtes (Coran 8.57) », «
les pires de la création (Coran 98.6) », en sorte qu’Allah doit les tuer (Coran 9.30), ce qu’il fait lorsque les musulmans le font (Coran 8.17)…
Dire du bien au sujet de l’islam non seulement renie la Révélation chrétienne (Mt 12.30 ; Ga 1.8-9 ; 2 Co
6.14-18), mais encourage les musulmans à rester musulmans, déroute les musulmans convertis au
christianisme, et conduit les chrétiens peu formés, objets de la propagande musulmane, à se convertir à
l’islam…
Je crois donc que taire la vérité au sujet de l’islam, et a fortiori le flatter, est non seulement une trahison de
la Vérité, Notre Seigneur Jésus-Christ, qui n’apportera pas le relâchement de la persécution escompté, mais
sert au contraire les intérêts de ce cruel prédateur séculaire de l’Église, et que seul le témoignage rendu à la
Vérité nous libérera (Jn 8.32), nous, et les musulmans, de la malédiction de cet Antichrist caractérisé (1 Jn
2.22).
Lorsque le père Vénard dit ne pas comprendre les propos du Pape prononcés lors de son retour des JMJ : «
Si je parle de violence islamique, je dois parler de violence catholique », Henri Hude, docteur en
philosophie, répond qu’il s’agit d’une erreur de traduction, que la bonne traduction est «
violence musulmane», et que cette traduction changerait tout puisque « musulman » ne dirait rien de l’islam, mais
désignerait seulement le musulman en tant qu’il est un homme, comme le catholique est un homme, et que
tous deux sont pareillement capables d’être violents. Voilà, avec cela, tout le monde devrait être content : et
le musulman parce que rien n’est dit de l’islam, et le chrétien parce qu’il devrait pouvoir se contenter de ce
semblant de justice le mettant à égalité avec le musulman… Eh bien non, même comme cela, cela ne passe
pas ! Pourquoi ? Parce que, outre que cette explication ne rend pas compte de la raison pour laquelle la
conversation du Saint Père porte sur l’association musulman et violence, la vérité est que lorsqu’un chrétien
commet le mal, il ne peut se revendiquer ni de l’exemple ni de l’enseignement de Jésus, tandis que lorsqu’un
musulman fait la même chose, ou pire, il peut toujours se revendiquer et de l’exemple de Mahomet et de
l’enseignement d’Allah. C’est cela qu’il faut dire et non pas s’évertuer à cacher ! C’est cela la vérité !
Comment autrement annoncer la bonne nouvelle aux musulmans et vacciner les chrétiens contre l’islam ?!
Le père Vénard a bien raison de vouloir « défendre le Pape François, l’aimer, prier pour lui et la mission
immense qui est la sienne » et de rappeler les paroles que le Christ a adressées à saint Pierre : « Tu es Pierre
et sur cette Pierre Je bâtirai mon Église et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle
(Mt 16.18) », mais il ne faut pas oublier non plus celles qu’Il a prononcées peu après : «
Tu M’es un obstacle, tes paroles ne sont pas celle de Dieu, mais celles des hommes
»…
A découvrir aussi
- Quatrieme de couverture de "Le terrorisme a visage humain" de Michel Schooyans
- Bilan des manifestations- première partie
- Précisions sur l'absence d'ordinations en France 2
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 205 autres membres