L’hégémonie de l’appareil épiscopalo-médiatique et le « positionnement » d’Isabelle de Gaulmyn
Le 7 octobre dernier, le Salon Beige relaie une trouvaille à laquelle nous devons nous intéresser car elle marque l’existence de l’appareil épiscopalo-médiatique d’une empreinte exceptionnelle.
Isabelle de Gaulmyn, journaliste à la Croix, a publié le 28 septembre sur un blog de ce journal, « Une fois la semaine », un billet d’humeur (nous employons cette expression qui, nous allons le voir est très insuffisante pour qualifier l’article), intitulé « Les poubelles d’internet ».
« Ces poubelles sont partout, mais l’Eglise de France en fait, depuis quelques mois, l’amère expérience. Des bords extrêmes de l’Eglise, écrit dame Isabelle de Gaulmyn, se sont installés sur la toile, des sites qui ont pignon sur rues, et qui n’hésitent pas à répandre rumeurs, injures, attaques personnelles contre les responsables d’Eglise dont le « positionnement » ne leur revient pas ».
Le blog Benoit-et-moi.fr, repris par le Salon Beige, avec un plaisir non déguisé qui est aussi le nôtre, montre par quelques exemples que le blog de La Croix, n’est pas en reste dans le genre pampers souillées ! Il est même pire. Dame de Gaulmyn, elle, ne donne aucun exemple, et pour cause. L’objet véritable de son article est ailleurs.
Dame de Gaulmyn nous est connue grâce à Jean Madiran par un article de Présent du 2 juillet 2010, repris par Perepiscopus sous le titre : « L’organe de presse (La Croix), de la CEF (Conférence épiscopale de France), instrumentalise le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation ».
"Isabelle de Gaulmyn [...] veut elle aussi nous faire voir dans la création de ce 21e dicastère l’assurance de «la fin d’un certain modèle de chrétienté (…), celui où l’appartenance religieuse, en l’occurrence chrétienne, se faisait par simple filiation : on devenait chrétien parce que ses parents l’étaient». Ce n’est plus le cas : «aujourd’hui on ne naît plus chrétien» ; «l’initiation chrétienne ne passe plus par la transmission classique, à savoir les familles». A l’appui de quoi Isabelle de Gaulmyn nous donner à méditer l’appréciation d’un « sociologue des religions » qui nous montre « l’aspect positif » de la sécularisation (c’est-à-dire de la déchristianisation) : «L’adhésion au christianisme n’est plus, comme dans la société de chrétienté, un conformisme social, quelque chose que l’on reçoit à la naissance et que l’on ne soumet pas à sa propre réflexion.»
Il s’agit là d’une tentative d’annexion médiatique du nouveau conseil pontifical, qui aurait pour mission, selon Isabelle de Gaulmyn, d’«inviter l’Eglise du Vieux Continent à une révolution copernicienne». Voilà bien une « instrumentalisation », comme dirait Frédéric Mounier, tentée par notre vieille connaissance, cette religion MK héritée de Michel Kubler, qui se résume dans l’aphorisme impérieux : «Passer d’une foi héritée à une foi choisie.» [...]
Choisir ! En adulte, on choisit d’être franc-maçon, d’être communiste, d’être démocrate-chrétien, on choisit son chapeau ou son menu, et par son vote on choisit ou plutôt on essaie de choisir son député. Ni enfant ni adulte on ne choisit d’être chrétien. La foi est un don surnaturel. On l’accepte, on l’approfondit, on le refuse ; on ne peut pas le choisir ; quand on l’imagine, c’est autre chose que l’on a choisi.
Je ne sais si l’éditorialiste Guillaume Goubert, si Isabelle de Gaulmyn, si son sociologue des religions comprennent bien ce qu’ils disent, s’ils comprennent bien ce qu’implique ce qu’ils disent. A les entendre vouloir passer d’une foi héritée dès l’enfance à une foi choisie à l’âge adulte, il faudrait supprimer le baptême à la naissance et la première communion vers la septième année ; ou alors tenir ces deux sacrements pour un décorum conventionnel. Lorsqu’elle parle de devenir chrétien «par simple filiation», Isabelle de Gaulmyn oublie, ou omet de préciser, que cela veut dire par le baptême des enfants.
Ceux qui professent qu’appartenir à la communauté des disciples du Christ est désormais un choix, manifestent qu’en cela du moins, désormais comme jadis et comme toujours, ils ne sont pas chrétiens. A ses disciples, Jésus a dit le contraire (Jn XV, 16) : «Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; c’est moi qui vous ai choisis.»"
Nous avons déjà montré ici le rôle de La Croix. Désinformation subtile ou omission, tout est bon.
Avec dame de Gaulmyn on change de registre. La journaliste ( ?) religieuse de Rome ou d’ailleurs ne sait pas son catéchisme. Mais cela importe peu et ni La Croix ni les affidés épiscopaux ne sont choqués. Il n’y a pas eu à notre connaissance de rectification ou d’excuses. Le journal officiel de l’Eglise de France ne s’embarrasse pas de considérations sur des sujets aussi futiles que la foi !
Après ce premier coup, dame de Gaulmyn assurée d’avoir, quoiqu’il en soit, la confiance de tout l’appareil épiscopalo-médiatique, se porte en avant pour défendre les évêques attaqués par les méchants blogs des « bords extrêmes de l’Eglise ». Cette formule cache mal le parti pris de la dame. Et pour cause !
La question n’est pas de savoir ce qu’ont dit ces blogs dont elle ne dit rien.
Tout est dans le « positionnement ».
C’est alors que nous découvrons la véritable fonction de Dame de Gaulmyn.
Elle est un agent de l’appareil épiscopalo-médiatique chargé du « positionnement ». Elle s’est essayée au repositionnement de la foi catholique mais sans succès. Alors, elle travaille maintenant au redressement des positions des catholiques qui n’adhèrent pas aveuglément aux injonctions du « Comité Central » de l’épiscopat. Cela est tout à fait normal. Tout appareil totalitaire voulant maintenir son hégémonie emploie des agents préposés à cet office.
La suite de l’article de dame de Gaulmyn montre que l’appareil épiscopalo-médiatique a du souci à se faire. Nous l’avions vu et nous avons répété ici la phrase prophétique de Mgr Celli : « Internet est le futur de l’Eglise ». Elle écrit :
« Le souvenir de la Sapinière
Internet favorise les extrêmes. Certes, nul n’est obligé d’aller cliquer sur ces sites. Mais leur efficacité, leur grande réactivité, le phénomène de réseaux, permet aux rumeurs d’enfler rapidement, et il est difficile d’y échapper. Le plus surprenant, c’est la violence des propos sur ces sites qui se disent catholiques. Sans doute ce phénomène s’explique-t-il par les crispations et rancœurs accumulés du fait des bouleversements que vit aujourd’hui le catholicisme en France, et qui ne se fait pas sans douleur ni renoncement. »
Internet favorise la diffusion de la vérité et casse le monopole de l’appareil épiscopalo-médiatique si bien que dame de Gaulmyn est obligée d’inverser la réalité que chacun peut constater. Certainement il y a eu des rancoeurs et des crispations par le passé. Mais ce que vit aujourd’hui le catholicisme en France c’est une nouvelle Pentecôte. C’est le début de la nouvelle évangélisation. Partout les vieilles outres craquent. Dame de Gaulmyn croit noircir les blogueurs qui informent au quotidien des milliers de catholiques en rappelant le souvenir de la Sapinière. Outre que cette honorable association existait avec l’approbation de saint Pie X, elle n’a rien à voir avec la pratique des blogs qui travaillent à ciel ouvert. Et dame de Gaulmyn n’a pas le courage de nommer un seul de ces blogs qu’elle accuse et encore moins de citer une seule de ces violences.
En fait nous avons sous les yeux un exemple parfait d’«agitprop» qui insinue et distord la réalité. Son objet véritable est celui de la police de la pensée au sein du catholicisme en France. Dame de Gaulmyne est un « contrôleur » digne de ceux décrits par Huxley.
Nous sommes loin du billet d’humeur ! Il s’agit d’un acte politique de propagande parfaitement construit. Une rare manipulation !
L’appareil épiscopalo-médiatique n’est absolument pas intéressé par l’orthodoxie de ses agents. En revanche, ils ont l’obligation par tous les moyens d’assurer la survie du pouvoir de l’appareil.
Pour nous, nous nous en tenons à la règle générale rappelée par Don Sarda y Salvany : « Il est donc permis en certains cas, d’enlever toute autorité et tout crédit à la personne qui diffuse systématiquement l’erreur… Il importe seulement de ne pas mettre le mensonge au service de la justice ». (Pour qu’Il règne sur nous…, tome 1, page 146).
Nous ne cesserons pas de nommer les évêques coupables de protéger le CCFD financeur d’associations pro-avortement.
Les poubelles, dame de Gaulmyn ! les vraies dont vous ne nous parlez jamais, ce sont celles des avortoirs où sont conduites de pauvres femmes par les associations financées par le CCFD. Le CCFD dont votre journal fait la promotion aux ordres de l’épiscopat.
(A suivre… Le cas de Mgr Descubes, archevêque de Rouen)
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