Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Mgr Brunin et la famille - 2

Monseigneur Brunin et la famille -2

 

 

 

La famille selon Mgr Brunin est soumise à la même réduction idéologique que l'Eglise des banlieues que nous avons analysée précédemment.

 

 A travers le livre de l’évêque sur la famille, on trouvera beaucoup de déclarations catholiques. Mais celles-ci n'ont aucune influence sur la dialectique essentielle de la pensée de l'auteur. Elles ne sont là que pour donner le change au lecteur peu habitué à  cette perversité intellectuelle. 

 

  La dernière partie du titre de l'ouvrage «  La nouvelle donne » est à elle seule la clé du livre. La conception de la famille doit suivre l'évolution de la société.Voici comment.

 

Question : Nous évoquions le stéréotype de la famille réussie selon la publicité, mais n'y a t-il pas aussi un « modèle » de famille selon l'Eglise catholique ?

 

Rep de Mgr Brunin : La véritable mission de l'Eglise est de rencontrer, comme Jésus l'a vécu lui-même, les personnes là où elles vivent, dans leur situation, et non pas en fonction de précompréhensions ou de définitions abstraites. A tel point que l'Eglise a découvert la nécessité de mettre en oeuvre une « pastorale des familles » plutôt qu'une « pastorale de la famille ». Bien sûr l'Eglise promeut une conception de la famille qui lui vient de la Révélation chrétienne. Mais il lui faut la promouvoir auprès de tous, en tenant compte de la complexité et de la diversité des situations »

 

Il s'agit d'une démarche nationale élaborée en 2011. «  A l'issue de cette année de travail, s'est imposée à nous une approche dynamique de la famille qui peut s'exprimer en une formule : le défi, c'est « faire famille ». ( Pages 17 et 18)

 

Voilà une formule qui retient l'attention car elle copiée de la formule « faire Eglise » qui caractérise les groupes progressistes qui prétendent élaborer l'Eglise démocratique de demain dans les mouvements et les paroisses.

 

Celui qui a le mieux explicité cette formule est un professeur de philosophie de Lyon, J.P. Pierron. Voici  ce qu'il a déclaré au colloque famille de de la Cité universitaire de Paris les 1 et 2 octobre 2011. On nous pardonnera la longueur de ce texte. http://www.eglise.catholique.fr/download/1-19242-0/les-familles-dans-la-modernite-tardive-jean-philippe-pierron-philosophe-universite-jean-moulin-lyon-3.pdf

Mais il faut connaître les idéologues qui inspirent la CEF et ses agents.

 

 

« De quoi le « faire famille » est-il le nom ?

Faire famille : cette expression désigne l’idée que la famille est moins pensée comme une

essence anhistorique qu’une institution au sein de laquelle chacun apprend progressivement à s’y recevoir et à s’y reconnaître d’un lignage. Faire famille traduirait alors un travail pour penser à nouveaux frais l’unité familiale. Nous pensons moins la famille dans la catégorie des racines que dans la catégorie des réseaux. Une famille pensée moins comme une substance qu’un itinéraire, qu’un parcours, et peut-être un parcours de la reconnaissance.

Cette idée se déploie dans le cadre d’une culture qui pense et vit une restructuration des liens, un déplacement des inconditionnalités. Faire famille noue des liens, mais le « faire famille » plutôt que l’affirmation de l »’Idée » de la famille noue autrement ces liens. Elle le fait sans l’autorité d’un appareil de contraintes coordonnées et ostensibles (les bonnes moeurs familiales, celles du 19ème siècle.) Au refus des divisions affirmées par une unité familiale intangible, - une conception de la famille anhistorique et a-géographique -, faire famille d’une certaine façon, cela peut nous énerver, substitue l’invention d’une unité sur la base d’une expression relationnelle. Puisque l’enjeu du familial, il est précisément de faire du même avec de l’autre mais sur le fond ou dans un travail de la relation. Ce qui se joue dans toute famille, c’est comment apprenons-nous à rendre la différence compatible avec la similitude. La famille ne peut pas faire l’économie en ce sens d’être une histoire.

Cette affirmation peut parfois donner l’impression qu’elle justifie dans le même temps un effroi, une inquiétude. L’effroi selon lequel les recompositions familiales ne seraient que des décompositions. Nous serions les témoins d’une dé-liaison généralisée vécue dans des expériences qui seraient déceptives. Démariage, désordres amoureux, décomposition. Mon propos voudrait nous inviter à être encore plus présent à notre présent, en allant au-delà de cela.

« Faire famille », cette expression ne nous invite-t-elle pas à déchiffrer les « signes des temps » au sens du document de Vatican II, Gaudium et spes ? Faire famille n’exprime-telle pas cette expression d’un être ensemble avec ces autres que nous disons être les nôtres, dans le cadre d’un parcours de la reconnaissance ? Elle offre l’occasion pour la famille d’expliciter quelle peut être sa destination, quelle peut être son projet dans le contexte singulier de notre temps. La famille n’est pas seulement un rouage servant au maintien général d’un ordre social. Elle peut être reconnue dans son objectif propre, en tout cas dans sa singularité, à savoir permettre à chacun de se situer et d’être accueilli comme homme ou femme capable dans un lignage. Il y a une beauté du prologue de l’Evangile de Matthieu que de chercher à signifier que pour raconter l’Incarnation, -comment un humain prend pleinement sa place dans l’histoire -, il faut qu’il le fasse sur le mode d’une inscription généalogique, d’une hospitalité généalogique. […]

 La famille est ainsi moins un fait de nature que l’espace-temps possible d’une aventure. Il s’agit de découvrir que ce qu’accueille mystérieusement la famille, -une vie qui vient- ne peut faire l’économie d’apprendre à en déchiffrer et en épeler la portée à chaque fois singulière pour chaque histoire domestique.

N’est-ce pas alors au prix d’une désacralisation que la famille peut se révéler, être à chaque fois une histoire sainte ? »

 

Sur ce thème, Mgr Brunin va développer le fond de sa pensée.

« Il faut cesser de penser que l’Eglise ne s’intéresse qu’aux familles qui correspondent à un modèle idéal. Nous constatons quotidiennement que les situations sont nettement plus complexes et diverses. Pour autant, elles n’empêchent pas de faire exister une cellule familiale. Encore faut-il vouloir cette dimension et donc agir de telle façon que nous puissions, en dépit des difficultés et des obstacles « faire famille ». (op.cit. page 18)

A la page suivante la conception bruninesque s’affine : « Si l’Eglise s’intéresse à la famille, ce n’est pas d’abord pour imposer un modèle, ni revendiquer une posture confessionnelle au sein de la société. C’est parce qu’il y a un enjeu vital pour tous les individus et la société tout entière. Nous sommes dans l’ordre d’un service d’humanité ».

Avec les quatre piliers du mariage chrétien de Mgr Brunin nous découvrirons « LA NOUVELLE DONNE ».

A suivre…

 

 

 

 

 



23/05/2014
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