Qui est le nouveau Secrétaire Général de Caritas Internationalis ?
Cher lecteur,
Nous interrompons momentanément le récit de l’incroyable affaire de Développement &Paix au Canada, pour vous faire part de nos observations après l’élection du nouveau Secrétaire Général de Caritas Internationalis, Michel Roy, qui quitte son poste de directeur du plaidoyer au Secours catholique. Nous aurions aimé auparavant vous donner un C.V. de Lesley Anne Knight (voir nos articles précédents), un peu plus complet que celui donné par les sources officielles, mais l’actualité, très chargée, bouleverse nos plans. Les éléments de la biographie de Michel Roy présentés par Caritas Internationalis sont beaucoup plus sérieux que ceux donnés pour sa "prédécesseure". Il faut dire que Michel Roy a un parcours linéaire facile à suivre.
Qui est Michel ROY ?
Il a 56 ans donc, il est né en 1955 et il a deux enfants. Nous ne savons pas s’il est marié. Sa prédécesseure était dans la même situation ; elle était présentée comme mère de deux enfants.
Autre trait commun entre Knight et Roy ils appartiennent tous les deux au sérail de l’aide humanitaire engagée. Elle par des détours côté communautés de base en Amérique latine, lui plus idéologue, bien ancré et bien formaté côté Conférence épiscopale.
Il a été élu par 14 voix contre 6.
Le commentaire de François Soulage, président du Secours Catholique, membre de COR UNUM est des plus intéressants. Il est sur le site du S.C. au 26/05/11.
"Quelle est votre réaction à l’élection de Michel Roy ?
C’est une très belle élection, avec un mandat clair, d’autant que [sa déclaration de candidature reprenait précisément le positionnement de Caritas Internationalis, ndlr], qui est le même que celui du Secours Catholique face à la pauvreté et aux chrétiens.
Est-ce la fin du “malentendu” avec le Vatican, initié en début de semaine ?
[La réélection de Mgr Maradiaga à la présidence de CI, celle du trésorier, ont montré le soutien de la confédération à la politique suivie jusqu’ici par CI, et met fin à la “critique” formulée par le Saint Siège, ndlr]. Il n’empêche que ce dernier a posé la question importante du lien à faire entre l’exercice de la charité et notre foi de chrétien.
Le Secours Catholique est-il concerné par cette critique ?
Non car nous avons déjà beaucoup réfléchi à cette question, contrairement à d’autres Caritas davantage engagées sur des champs professionnels. Comme en Allemagne par exemple, où la Caritas est chargée par l’État d’assurer les services sociaux, avec un grand nombre de salariés qui ne sont pas forcément des agents d’évangélisation.
Quel bilan tirez-vous de cette assemblée générale un peu particulière ? Du fait d’une relative clarté des propos du Vatican, l’assemblée générale a permis de mieux comprendre le conflit sous-jacent qui existait et le refus du Nihil Obstat du Vatican, face à la candidature de la sortante Lesley-Ann Knight. [Le Saint-Siège considère en effet CI comme partie intégrante du Vatican, en vertu d’un décret de Jean-Paul II qui remonte à 2004. Alors que CI se vit comme une confédération autonome, ndlr]. L’assemblée générale a permis de mettre au jour cette différence de conception. Mais il aurait été préférable que tout cela soit exprimé plus clairement avant afin d’éviter le conflit.
Le débat est donc clos ?
[Si CI se plie au décret qui implique pour elle une perte d’une bonne partie de son autonomie directionnelle, cela ne veut pas dire pour autant que le débat de fond est réglé entre justice et charité, ndlr]. C’est sur cette question que porte en France l’expérience Diaconia 2013 , pour lui donner un contenu pratique et non plus théorique. [Nous n’avons pas la même conception de l’évangélisation avec le Saint-Siège, mais ce n’est pas conflictuel pour autant, c’est juste en débat. ndlr]
Propos Recueillis par Catherine Rebuffel"
Le texte en italique est de notre fait
Si on lit bien, Caritas n’a pas voulu comprendre ce qui lui était demandé.
- La présence du Cardinal Maradiaga assure la continuité de la politique suivie par C.I.
- L’injonction de changement est ramenée à une « critique ».
- La « relative clarté des propos du Vatican » l’expression est à retenir ; la presse du monde entier a compris mais pas François Soulage !
- Caritas Internationalis est une Confédération autonome et entend bien le rester.
- Tout n’est pas fini car le débat de fond n’a pas eu lieu. On se demande bien à quoi ont servi les interventions papales et cardinalices !
- La cerise sur le gâteau : « Nous n’avons pas la même conception de l’évangélisation avec le Saint-Siège …»
Notre confrère Osservatore Vaticano avait déjà analysé en mai dernier :
"François Soulage parle de l’assemblée générale de Caritas Internationalis"
"Le quotidien « La Croix » a mis en ligne quelques réponses de François Soulage, président du Secours catholique, à propos de l’assemblée générale de Caritas Internationalis. J’avoue que l’audition de ces réponses m’a mis mal à l’aise. Il a parlé d’une « ambiance un peu lourde », ce que je peux imaginer. Mais aussi d’une « incompréhension de la part des participants » sur les raisons du refus de renouveler le mandat de Leslie-Anne Knight. Ces raisons sont pourtant parfaitement claires. On peut éventuellement les contester, mais elles ont été exprimées tout à fait nettement: ce refus est lié à la perte d’identité catholique que le Vatican, à tort ou à raison, a notée dans la Caritas Internationalis. Vous aurez compris que, pour moi, c’était à raison. Pour François Soulage, ce qui m’inquiète, c’est qu’il ne conteste pas cette perte d’identité; il semble ne pas voir le problème. On l’entend même s’étonner que des prélats aient dit aux participants à l’assemblée générale qu’ils étaient des « acteurs de l’Eglise ». Cela tombe pourtant sous le sens: c’est en tant que catholiques que nous nous engageons dans l’action caritative, pour aimer Notre-Seigneur au travers de notre prochain. Et, si le Secours catholique ou la Caritas Internationalis ne sont pas des « acteurs d’Eglise », il y a tromperie sur la marchandise: ils réclament nos dons, que nous leur accordons volontiers, mais il les réclament et nous leur accordons parce qu’ils sont « acteurs d’Eglise ».
Mon malaise s’est encore accentué avec la description d’une réélection du cardinal Maradiaga comprise par les participants (tous?) comme une sorte de revanche sur la décision du Saint-Siège relative à la secrétaire générale… et sur la « standing ovation » réservée à ladite secrétaire générale. Soulage parle même d’un « soutien à l’attitude de la direction sortante » comme d’un « bon signe ». Est-il possible de dire plus nettement que le Pape peut bien penser ce qu’il veut, les fidèles ne se sentent pas liés?
NB: J’ai lu dans les commentaires relatifs à cette affaire des remarques sur le discours d’OV qui s’apparenterait à la « droite extrême ». J’ignore ce que cela signifie. Mais, puisque certains veulent politiser le débat, je peux bien ajouter que les engagements politiques et syndicaux de François Soulage (il a été membre du PSU et de la CFDT déconfessionnalisée), qui ne me poseraient aucun problème s’il était un simple catholique du rang, comme moi, me posent des problèmes du même ordre que ce qui se passe à la Caritas Internationalis : le Secours catholique, comme la Caritas dans son ensemble, sont des institutions d’Eglise pour lesquelles les donateurs souhaitent une identité catholique forte. A défaut, qu’est-ce qui nous pousserait à donner plutôt au Secours catholique qu’au Secours populaire (d’obédience communiste, soit précisé en passant pour les lecteurs qui ne connaissent pas bien la situation française)? Oui, la question de l’identité est une question importante pour nous. Cela vous semble peut-être extravagant, mais c’est ainsi. Je répète que c’est pour le Christ que nous nous engageons dans le domaine caritatif (comme dans le domaine politique ou dans le domaine journalistique), pas pour un vague « monde meilleur » compatible avec les aspirations communistes. Et j’ajoute encore que mon anti-communisme, comme mon anti-socialisme, n’est pas principalement une posture politique (de droite extrême, de droite modérée ou de ce que vous voudrez): c’est une obligation spirituelle qui m’est donnée par la Doctrine sociale de l’Eglise, part non facultative de l’enseignement catholique!"
Nous allons apporter les preuves de la chimère socialiste de Michel ROY (à suivre).
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