Le Terrorisme pastoral

Relire la partie 1, la partie 2, la partie 3

La troisième partie du document Fondements et perspectives, de la commission théologique qui a servi à la réflexion du synode de Rouen, s’intitule « Autres modèles d’organisation de la communauté chrétienne ».

Le premier exemple retenu par la commission théologique est celui de l’Eglise Réformée de France, ERF. On ne sait pas pourquoi cet exemple a été retenu. 

L’église protestante ne reconnaît pas de hiérarchie divinement instituée, ne connaît pas le sacrement de l’ordre, etc…Nous n’allons pas ici réécrire « L’Histoire des variations des églises protestantes ». Nous nous sommes cependant interrogés sur cet exemple. La seule identité que nous avons trouvée est celle de la relation à l’Esprit-Saint qui est commune aux Fondements et Perspectives, au Synode et aux protestants.

La profession de foi de l’ERF déclare :

« Toutes les Eglises Réformées de France reconnaissent l’autorité souveraine des Saintes Ecritures, par le témoignage intérieur du Saint-Esprit ».

La lecture des textes du synode et celui de la commission théologique montrent à l’évidence que le branchement des acteurs du synode sur l’Esprit-Saint est permanent et infaillible.

Cela d’ailleurs s’accorde parfaitement avec les critères retenus pour la reconnaissance des « communautés » qui sont applicables aux communautés protestantes.

L’Esprit –Saint est, si j’ose écrire, sollicité 13 fois dans le texte du Synode :

Mgr Descubes donne le ton : « La fidélité à ce que l’Esprit-Saint nous inspire et la mise en oeuvre des décisions du synode nous obligent à des réformes organisationnelles et surtout à des conversions de nos manières de vivre en Eglise ».

Comment peut-on écrire, nous restons poli, une phrase pareille, et faire endosser  au Saint-Esprit un document qui dans sa déclaration majeure est opposé aux critères d’ecclésialité ?

La suite des pages est de la même immanence :

Page 17 : «  A travers le synode, nous faisons route ensemble et nous franchissons ensemble un seuil pour nous ouvrir à l’impulsion de l’Esprit-Saint »

« La préparation a d’abord été spirituelle : le synode est une célébration sous la conduite de l’Esprit-Saint ».

Page 47 : « La coïncidence entre l’année sacerdotale et le synode est providentielle. L’Esprit-Saint souffle et nous invite à faire preuve d’audace ».

Page 56 : «  Autant les paroisses doivent être très organisées pour favoriser une forte structuration autour du centre qu’est l’eucharistie dominicale, autant la vie des communautés doit être régie par des structures plus légères qui laissent une certaine place à l’imagination sous la conduite de l’Esprit-Saint ».

Page 67 : « Pour répondre à cette mission ayons l’audace de l’Esprit Saint pour solliciter tous les chrétiens quelle que soit leur place » .

Page 76 : « Par l’Eglise, nous recevons donc notre mission de l’Esprit, mission que nous ne possédons pas mais qui nous est confiée ». Ce qui pourrait s’entendre catholiquement si  les critères d’ecclésialité étaient ceux de l’Eglise catholique.

La conclusion du texte de la commission théologique est sans appel : on ne discute pas. Circulez c’est l’Esprit-Saint !

« Toute décision, prise dans le cadre du synode, lieu et expression de l’Esprit Saint, et respectueuse du mystère pascal sera par conséquent une

bonne réponse, au sens théologique de l’adjectif. Puissent donc ces quelques éléments

rassemblés dans ce document contribuer à féconder en ce sens la réflexion synodale.

Le Service Diocésain de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle veut enfin affirmer sa

certitude : l’Esprit Saint guidera l’Église de Rouen sur les chemins de l’avenir. » (page 63-64).

Le message des délégués du synode n’est pas moins, nous dirons surprenant de fatuité. Aprés avoir remercié tout le monde, archevêque compris : « Merci à l’Esprit-Saint de nous avoir menés là où nous ne pensions pas forcément nous rendre ».

Nous préférons ne pas commenter.