Evêque, c’est par toi que je meurs -17 - Tout ça pour réconcilier la révolution avec la religion ?
(Analyse du Synode de Rouen : relire la partie 1, la partie 2, la partie 3, la partie 4, la partie 5, la partie 6, la partie 7, la partie 8, la partie 9, la partie 10, la partie 11, la partie 12, la partie 13, la partie 14, la partie 15, la partie 16)
Le lecteur aura bien compris avec ce que nous avons révélé de la double vie du père Héricher, -celle du diocèse de Rouen et celle de président de FAL- que nous sommes arrivés à l’explication ultime, au véritable fondement de la révolte. Nous nous demandions comment et pourquoi ces prêtres syndicalistes et falots voulaient jouer aux petits Luther. Pourquoi ces revendications pour le mariage des prêtres ou la communion pour les divorcés remariés, vieilles lunes de tous les réformés qui peuplent les hérésies depuis les débuts de l’Eglise ? POUR RIEN.
Ce que veulent ces signataires, et à notre connaissance le Père Héricher est le seul à avoir formulé de façon claire l’objectif : c’est réconcilier la révolution avec la religion.
L’outil idéologique étant la Théologie de la Libération (TDL).
Tout le dossier du n°99 de FALMAG est consacré à l’explicitation de cette lutte. Il n’est pas anodin de signaler que la couverture de notre livre Le Terrorisme Pastoral a pour sous titre « Résurgence de la théologie de la libération » et que la reproduction de notre couverture est précisément celle adoptée par FALMAG pour son numéro spécial !
Que voyons-nous ?
Sur deux croix sont crucifiés un homme et une femme, pauvres « campesinos ». Au pied de ces croix un « Christ » tend les bras pour leur porter secours. C’est la totale inversion de la parole de l’Evangile : « Lorsque je serai élevé (sur la croix), j’attirerai tout à moi ».
Toute la dialectique révolutionnaire est là.
Page 12, le père Héricher écrit : « Aujourd’hui, les thèse soutenues par les théologiens de la libération, tout en se référant toujours au marxisme comme outil d’analyse, rejoignent l’ensemble des mouvement altermondialistes dans leurs actions contre l’ordre néolibéral mondial." Et de citer l’éducateur révolutionnaire par excellence Paolo FREIRE : « La foi dans le peuple est la condition préalable indispensable de la transformation révolutionnaire ».
Pour bien enfoncer ce clou le père Héricher fait appel aux spécialistes Michaël Löwy, sociologue et philosophe marxiste franco-brésilien et François Houtart, prêtre et sociologue marxiste belge. Ce dernier est bien connu de nos lecteurs,(Le Terrorisme Pastoral pages 33à 38, 71-75). Il a été le sous-secrétaire de la sous-commission pour la rédaction de l’introduction de Gaudium et Spes. Etaient là aussi : le cardinal Wojtyla, de Lubac ,Chenu et Karl Rhaner. Il commente ainsi : « La formation théologique de tout le clergé était à cette époque hautement dogmatique. Dans cette approche traditionnelle la première chose est la parole de Dieu qui doit être comprise et communiquée au peuple.
Dans Gaudium et Spes c’est complètement différent ? Nous avons pris une approche inductive et ce n’était pas dans la longue tradition ecclésiastique des documents d’Eglise. Aussi quelque théologiens n’étaient pas très à l’aise avec le genre d’approche que nous avions prise. Je me souviens d’un des membres de la Commission théologique, un cardinal français, qui a dit après l’avoir lu : » Ce texte semble avoir été écrit par un sociologue et non par un être humain ». Jusqu’à la fin, nous n’avions pas l’assurance que le Concile l’accepterait et nous avons dû faire une quantité de rédactions. A la fin il l’a été à la session plénière finale ».
N’étant pas spécialiste de l’interprétation des textes conciliaires, la lecture de Gaudium et Spes nous a toujours étonnés par sa structure en millefeuilles : un paragraphe catholique puis un paragraphe d’analyse sociologique.
François Houtart a été formateur des Partis Communistes vietnamien et cubain. Il a été aussi convaincu de pédophilie.
Notre surprise fut grande d’entendre un haut responsable d’un Conseil du Vatican à qui nous rapportions ces faits et quelques autres, nous dire : « Il n’est pas mort, Houtart ! », alors même que ce dernier venait d’obtenir un poste à l’ONU !
Michaël Löwy dont on trouve sur wikipedia l’éloquente biographie écrit, page onze, dans ce numéro spécial :
« Bien qu’existent des divergences significatives entre les théologiens de la libération, on retrouve, dans la plupart de leurs écrits, plusieurs thèmes fondamentaux qui constituent un départ radical de la doctrine traditionnelle, établie, des Eglises catholiques et protestantes.
-Un implacable réquisitoire moral et social contre le capitalisme en tant que système injuste, inique, entant que forme de péché structurel.
-L’usage de l’instrument marxiste afin de comprendre les causes de la pauvreté, les contradictions du capitalisme et les formes de la lutte de classe.
- L’option préférentielle en faveur des pauvres et la solidarité avec leur lutte d’auto-émancipation sociale »…. (souligné par nous)
Voici la référence donnée de cet article par FALMAG : http://risal.collectifs.net/spip.php?article2065
De longs extraits d’une interview de José Comblin un des pères de la théologie de la libération mort en mars 2011, rappelle la trahison des évêques signataires du « Pacte des Catacombes » qui à la fin du Concile firent serment de continuer la révolution commencée ce qui devait se concrétiser à Medellin en 1968.
Un des passages non traduit comporte une information d’importance qui remet les choses à leur place. L’immense foule des catholiques clercs ou laïcs répète que la théologie de la libération est née en Amérique latine du fait de la pauvreté et de l’abandon des pauvres par l’Eglise. Comblin qui est un maître qui a sévit pendant plus de cinquante ans sait de quoi il parle : « La théologie de la libération est née autour de la Conférence de Medellin vers la fin des années 60. Elle est née avec une génération de théologiens formés dans le nord de l’Europe : France, Belgique, Allemagne… et pas à Rome. Ces théologiens étaient imprégnés de la théologie de Vatican II. Ils avaient coupé le contact avec la théologie néoscolastique qui s’enseignait dans tous les séminaires et les facultés de théologie du continent ».(paru dans Iglesia Viva n°235 juillet-septembre 2008 page 71-82).
Les faits le prouvent tous les théologiens de la TDL sont passés par l’Europe ! Et ce qui désespère le vieux révolutionnaire c’est qu’on n'envoie plus les séminaristes étudier en Europe du Nord mais à Rome !
Ce n’est pas toujours une garantie mais c’est déjà mieux !
A suivre…
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