Mgr STENGER - épisode 7- Cinquantenaire révolutionnaire au CEFAL
Relire les precedents episodes sur Mgr Stenger (1, 2, 3, 4, 5, 6)
Tout ce que nous avons écrit à ce jour sur Mgr Stenger, le Comité épiscopal France Amérique latine et le Pôle Amérique latine, a reçu une confirmation éclatante avec les festivités organisées pour le cinquantenaire de ce qu’il faut bien appeler un cancer de l’Eglise de France.
Mgr Stenger n’a pas lésiné sur le choix de l’intervenant principal. L’heureux élu n’est autre que l’un des derniers survivants de la première génération des théologiens de la libération, un des plus grands ennemis de l’Eglise catholique, Gustavo Gutierrez. (Prix du Prince des Asturies-Communications et humanités- 2003).
Depuis plus de cinquante ans il sème la révolution sur le continent latino-américain et en Europe. Et il faut être bien ignorant de l’histoire de l’Eglise en Amérique du Sud pour oser dire qu’avant Puebla et Medellin les prêtres, les missionnaires, les religieuses et les religieux, l’Eglise ne faisait rien ou pas grand-chose pour les plus déshérités de ce continent. Il y a une encyclopédie à écrire de toutes ces œuvres qui depuis l’arrivée des Espagnols et des Portugais, ont soulagé la misère humaine sous toutes ses formes. Ce serait une œuvre de justice à l’honneur de l’Eglise toute entière.
Ceux qui se sont réjouis de la venue du grand manipulateur de la conférence de Medellin, qui sont-ils ? Essentiellement les habitués de la haine contre l’Eglise catholique : Les Réseaux des Parvis à travers ses composantes comme Nsae (Nous sommes aussi l’Eglise) et l’association Jonas. Le journal de l’appareil épiscopalo-médiatique, La Croix http://www.la-croix.com/Religion/Urbi-Orbi/France/Le-Comite-episcopal-France-Amerique-latine-devenu-le-Pole-Amerique-latine-a-fete-ses-50-ans-_NP_-2012-03-05-775207 .
On est abasourdi devant ce choix et les omissions qui l’accompagnent. Car il ne sert à rien de dire que Gustavo Gutiérrez est le père de la théologie de la libération si on tronque volontairement sa biographie et le contenu de ses œuvres et si on omet le jugement porté par l’Eglise.
On ne le redira jamais assez. La théologie de la libération n’est pas née en Amérique latine. Elle a été élaborée en Europe puis exportée par des européens et des latino-américains. Et cela bien avant la conférence de Medellin !
Les Girardi, les Blanquart, Rahner, Moltmann, Metz, Houtart, Comblin, Bultmann, Küng. Le tandem français Mounier –Maritain, Chenu, Geffré ; Lebret, Gauthier , tous ceux qui ont dominé la scène politico-religieuse depuis plus de cinquante ans !
Gutiérrez comme Camillo Torres a tué les armes à la main en Colombie a été élève à Louvain- la- rouge !
Ce sont les européens comme Schillbeeckx qui ont fourni le substrat idéologique de ce mariage infernal entre la religion et le marxisme ; Ce sont ces européens qui vont faire le choix du pauvre comme Marx a choisi le polétariat. Dans la théologie de la libération, le pauvre c’est la force comme l’a écrit Gutiérrez, l’outil humain pour faire la révolution dans les pays catholique d’Amérique Latine.
Ce n’est pas le lieu d’écrire cette histoire immense et on ne peut que déplorer que cela ne fasse pas l’objet d’un cours spécial pour les aspirants au sacerdoce en France alors que se mettent en place ou existent déjà des structures semblables ou équivalentes à celles des communautés de base dans plus de cinquante diocèses en France !
Les thuriféraires de Gutiérrez, comme ceux de La Croix, se gardent bien de parler des « Observaciones » de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi à l’endroit de Gutiérrez dès 1983. C’est ce document jamais cité qui initie la réaction, bien tardive de Rome, au déluge libérationniste. Les « Observations » portent sur ses deux livres, Théologie de la Libération et Force historique des pauvres.
Nous en donnons trois paragraphes
« N°3 Sous le prétexte de son caractère « scientifique », Gutiérrez admet la conception marxiste de l’histoire, histoire conflictuelle, structurée par la lutte des classes et exigeant un engagement au côté des opprimés en lutte pour leur libération. Tel est le principe déterminant de sa pensée.
N°5 L’auteur sous prétexte d’écarter tout « dualisme », propose une relation dialectique entre la libération-salut et la libération-politique, tombant ainsi dans un messianisme temporel qui réduit la croissance du Règne au progrès de la « justice » dans la société (quelle justice ?).
En aucun endroit, cependant ne sont définis les termes comme « histoire » ou « politique ». On en conclut qu’ils sont considérés dans leur acception marxiste.
N°8 § c - Pendant que se réalise cette conception escatologique, la lutte des classes s’établit dans l’Eglise. Aux ecclésiastiques engagés dans l’Institution, s’oppose l’Eglise des pauvres, l’Eglise de la base, qui est l’authentique Peuple de Dieu.
Cette conception met en cause, entre autres, comme conséquences logique, l’existence même de la hiérarchie ainsi que celle de sa légitimité. »
Alors, quand nous lisons le compte-rendu de La Croix, nous sommes obligés de constater que les trois acceptions du mot libération telles que les a servies Gutiérrez, durant les festivités à l’Institut catholique de Paris, aux ignorants béats ou à ces complices sont exactement celles qui l’ont fait condamner en 1983.
Mais Gutiérrez n’est pas un homme courageux. Il n’a pas la trempe d’un Boff ou d’un Sobrino. Il n’a pas osé s’opposer à la Congrégation de la Foi. Il a fait profil bas. Et aujourd’hui encore il sait habiller ses erreurs. Ce n’est pas lui qui aurait osé contester l’intelligence personnelle du Cardinal Ratzinger comme l’a fait Sobrino !
Dans Le Terrorisme Pastoral, nous rapportons les propos de l’un de ceux qui l’a le mieux connu , le Cardinal Lopez Trujillo. « Il y a quelques semaines j’ai rencontré par hasard Gustavo Gutiérrez à la librairie Paoline via de la Conciliazione (à Rome). Cela a été une rencontre très cordiale, nous nous sommes rappelés le bon vieux temps. Il a sept ou huit années de plus que moi, et nous nous connaissions avant que je sois ordonné prêtre parce que j’étais président de l’Action catholique de Bogota avant d’entrer au séminaire et que lui était très actif dans ce milieu. Tout le monde sait que sur cette question nos positions ne coïncident pas Et pour dire la vérité, et pour autant que je sache, il n’a pas proposé de rectifier ce qui lui avait été demandé sur certaines questions » .(celles de la théologie de la libération.)
Voilà le « théologien » choisi par Mgr Stenger pour les cinquante ans du CEFAL.
Questions.
Qui est Mgr Marc Stenger ? Depuis qu’il est à la tête du CEFAL, Pôle Amérique Latine, il a avec une rare constance, soutenu (c’était déjà le fait de ses prédécesseurs), la théologie de la libération qui a mis le feu dans l’Eglise en Amérique latine et s’installe aujourd’hui en Europe par un juste retour des choses.
S’il a été choisi, Mgr Stenger n’a pu accepter ce poste qu’en connaissance de cause. Qui l’a choisi alors qu’il ne connaissait rien à l’Amérique latine et qu’il n’avait aucune connaissance de la langue espagnole ?
Comment est-il possible qu’un évêque puisse choisir un des pires destructeurs de l’Eglise pour les cinquante ans de la Mission Universelle de l’Eglise destinée aux prêtres de Fidei Donum ? Quelle intelligence de la Foi est celle de Mgr Stenger ?
En admettant qu’il n’ait eu aucune connaissance de l’idéologie du CEFAL et que lui-même ait ignoré ce qu’était la théologie de la libération, qui l’a instruit pour en arriver là ?
Qui au sein de la Conférence nationale des évêques, connaît cette situation ? Qui laisse faire ? Les prêtres de Fidei Donum sont-ils déjà pré-conditionnés avant leur départ pour que pas un d’entre eux n’ait eu de réactions ?
Comment se fait-il que le dithyrambe le plus révolutionnaire de Gutiérrez ait été prononcé par le président du CCFD, Guy Aurenche ?
« Qu’il me soit permis de dire toute ma joie de me retrouver en présence de nombreux membres des congrégations religieuses françaises qui ont su et savent encore s’ouvrir sur la solidarité mondiale, soit en envoyant certains de leurs membres en Amérique latine, soit en rejoignant la collégialité du CCFD-Terre Solidaire à travers l’Institut religieux pour la solidarité internationale (IRSI).
Je ne soulignerai que quelques aspects comme écho d’un témoin, d’un partenaire du Pôle Amérique latine de la Conférence des évêques de France et bien sûr un compagnon de Gustavo Gutiérrez qui marche avec nous depuis de nombreuses années sur ces chemins d’espérance. »
Ce dernier paragraphe souligne à la fois la compromission institutionnelle… avec la hiérarchie française et la connivence idéologique permanente avec les acteurs mondiaux de la TDL.
Pour lire la conférence de Guy Aurenche il faut aller sur le site de ceux qui se présentent comme une autre Eglise : NSAE, (Nous sommes aussi l’Eglise) qui se décline dans de nombreuses langues sur toute la planète : http://newsalloy.com/redirect?url=http%3A%2F%2Fwww.nsae.fr%2F2012%2F04%2F26%2Fdans-le-souffle-de-la-liberation-en-compagnie-du-pere-gustavo-gutierrez%2F .
Compte tenu de la théologie de l’Eglise de Mgr Stenger, de celle de Guy Aurenche et d’une façon générale de celle du CEFAL, on ne peut être surpris de l’appartenance de ce trio à NSAE ! Elémentaire mon cher Watson. !
Le rapport de La Croix souligne ce que nous ne cessons de répéter : « Les église d’Amérique latine ont fait évoluer le Secours Catholique ». Voici ce que ça donne dans la bouche du socialiste François Soulage:
« Cette pastorale au service de Dieu qui se construit ici et maintenant, a une dimension prophétique ».
Pour terminer notre tour d’horizon de la révolution qui s’installe en France et en Europe sous couvert de religion citons la « belle conférence » de Gui Lauraire, prêtre du diocèse de Montpellier, ancien de Fidei Donum, sur le projet européen de la théologie de la libération :
« Penser la théologie de la libération dans un contexte européen me paraît actuellement non seulement légitime mais indispensable », http://www.nsae.fr/2011/11/25/actualisation-de-la-theologie-de-la-liberation-en-europe/ .
La machine épiscopale française est bien rôdée. La révolution est en marche.
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