Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

La préparation du Synode de 2023

 

 

LA PREPARATION DU SYNODE                                                           

 

 

Tout ce que nous voyons, au jour le jour, des pratiques insidieuses du pontife et de son équipe n’a qu’un seul objectif qui se concrétisera lors du  Synode de 2023 : changer les fondements de l’Eglise établie par Notre Seigneur Jésus-Christ.

Dans son discours sur la synodalité le 4 avril dernier le pape a déclaré à l’Action Catholique Italienne : « L’Evangile est désordre parce que quand l’Esprit arrive, il fait du boucan au point que l’action des apôtres semble être l’action de personnes ivres ; on disait : « Ils sont ivres ! » (cf AC 2,13). La docilité à l’Esprit est révolutionnaire, parce que Jésus-Christ est révolutionnaire, parce que l’Incarnation est révolutionnaire, parce que la Résurrection est révolutionnaire. Votre envoi (celui des membres de l’A.C.), aussi doit avoir cette caractéristique révolutionnaire ».

Et encore : «… faire Synode n’est pas se regarder dans une glace, ni regarder le diocèse, ou la conférence épiscopale, non ce n’est pas cela. C’est marcher ensemble derrière le Seigneur et vers les personnes, sous la conduite de l’Esprit Saint ».

Au-delà du discours de tribun qu’il a toujours été, il y a une réalité qui depuis longtemps fait son chemin : changer l’Eglise.

L’auteur clé ce cette réflexion est un laïc vénézuélien : Rafael Luciani : il opère depuis plus de dix ans dans le fief jésuite américain du Boston College. Il est de très loin le meilleur connaisseur de la pensée du pape dont il semble être l’inspirateur et l’analyste le plus complet. (Les Français ne sont pas en reste avec l’une de leur théologienne – historienne, (jésuite) Agnès Desmazières et son livre « Dialoguer pour surmonter la crise : le pari réformateur du pape François).

Voici une liste des articles de Luciani parmi les plus significatifs. Tous sont en espagnols, les traductions sont de moi.

 1 Le Jésus historique comme norme herméneutique pour la théologie et critère pour être témoins à sa suite (2005).

2 L’option théologico-pastorale du pape François. (2016).

 

3 François et la théologie du peuple : un nouveau mode d’« être Eglise ». « Une Eglise qui doit s’éloigner « des élitismes socio-économiques qui la déconnectent du réel et qui « déblaie le cléricalisme et le carriérisme ecclésial » 2017

 

4 Il faut changer les structures ecclésiales pas seulement les mentalités. (2019)

5 La réforme de l’Eglise n’est pas une restructuration corporatiste (2019)

 

6 A propos du nouveau CELAM : « On doit fortifier l’ecclésiologie du peuple de Dieu dont tous les fidèles ont part aux décisions (2020)

 

7 Reconfigurer l’identité de la structure ecclésiale à la lumière des Eglises locales. « Chère Amazonie », et le statut théologique des réalités socio-culturelles. (2020)

 

 

Traduction d’un passage de l’étude de 2016 dans laquelle Luciani explique que le « sensus populi » est supérieur au « sensus fidelium »

 

Traduction

 « François n’exerce pas un « discernement dont le point de vue s’inspire de la morale sociale » ce qui est le propre de la Doctrine Sociale de l’Eglise. De fait à la différence de la théologie , « La Doctrine Sociale offre des impératifs pour l’action(…) à partir du recours ultime et radical qui est fait à la conscience, c’est-à-dire à l’éthique et aux valeurs religieuses » et la dispose selon le discernement entre magister et situation concrète ».S’il est bien certain que l’objet premier de la DSI est la promotion et la défense de la dignité de la personne humaine agissant à partir  d’une valorisation religieuse et chrétienne de l’individu et de sa réalité sociale, son intention n’est pas de proposer des médiations sociopolitiques concrètes pour la libération des peuples. Enfin, la doctrine base ses principes de réflexion et ses critères de jugement sur l’autorité du magistère social pontifical et lit et juge, à partir  de la réalité sociopolitique et économique.

« Se différenciant de cette mise au point, le pontificat de François propose une herméneutique évangélique de la culture selon une clé prophétique - avant d’être doctrinal ou cultuelle - et assume la praxis de Jésus comme référent principal de tout le « que faire » théologico-pastoral et celui de la bonne nouvelle pour la génération de processus de changement dans la mentalité globale actuelle.  C’est ce qu’il dira dans Evangelii Gaudium : « Ce que je veux offrir est bien dans la ligne du discernement évangélique. C’est le regard du disciple missionnaire (EG 50). Dans ce sens, pour lui il n’existe pas un magistère qui ne soit pas social, parce que le Kéryme est « inéluctablement social » (EG177), alors ce que propose Jésus en prêchant le Royaume de Dieu est un projet nouveau de société, de vie fraternelle. (EG180-181).

 

« Nous pouvons dire que le pape pratique un continuel exercice de discernement des modèles de vie qui ont été établis selon des formes variées, depuis les limites les plus larges de la société globalisée, jusqu’au plus concrète celle de l’institution ecclésiastique. Ces deux espaces traversent une crise qui ne correspond pas seulement à la validité ou non de leur organisation fonctionnelle, mais surtout à l’assèchement (affaiblissement) de leur paradigme de société et de religion et plus spécifiquement à leur mode actuel de transmission du christianisme.

« La clé de son discernement établit la question de la primauté du « chrétien », qui est essentiel pour la propre crédibilité de l’Eglise, ce qui conduit à repenser son lieu et son mode de présence dans ce monde globalisé. Il s’agit d’une crise qu’exprime bien le théologien vénézuelien, Pedro Trigo, dans les paroles suivantes :

 

« La reconnaissance de Vatican II à Medellin suppose sur le principe de remise en cause de la primauté de ce qui est chrétien, comme cela se pratique de façon éminente dans les communautés populaires et dans les groupes qui leur sont solidaires. Dans ces communautés, la messe devient la Cène du Seigneur, celle des communautés des premiers siècles. La foi, l’espérance et la charité se réalisent dans la vie et se célèbrent avec grande joie et créativité dans la Cène du Seigneur. Cependant, en n’acceptant pas les directives centrales de Vatican II, on les a fortement obligées à revenir à la triade néolithique qui relègue les chrétiens à être les destinataires d’une action cultuelle que réalisent les prêtres. Cependant depuis le commencement du siècle il devient de plus en plus évident que dans notre région le christianisme ne se transmet plus socialement. Devant cette constatation, qui remplit d’angoisse un grand nombre, une partie considérable de l’institution ecclésiastique se retranche derrière ce qu’elle considère comme le minimum indispensable pour se défendre elle, non pas l’Evangile, mais la triade : temples, prêtres et sacrifices : la religion néolithique.   Au fond ce qu’ils défendent ce sont eux-mêmes, identifiés à cet horizon. » (pages 82, 83,84).

 

Nous analyserons plus en détails une étude Rafael Luciani : L’option théologico-pastorale du pape François parue en février 2016.

 On peut dire que la pratique quotidienne du pape sur tous les fronts sensibles de la planète illustre cette volonté de changer l‘Eglise. C’est l’aboutissement logique de la théologie de la libération et de la théologie du peuple.

Le « dialogue » dans l’Eglise entraîne la décomposition du corps. Le synode prétend lui  redonner une forme nouvelle : une église de l’Esprit qui sent le protestantisme… et la franc-maçonnerie dont la devise est : solve et coagula.

 

A suivre

 

 

 

 

 

 

 



02/06/2021
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