Le Terrorisme pastoral

Le Terrorisme pastoral

Evêque c’est par toi que je meurs – 12 - Didier Lacheray, Annie Charlet : des laics au coeur de l'affaire de Rouen

(relire la partie 1, la partie 2, la partie 3, la partie 4, la partie 5, la partie 6, la partie 7, la partie 8, la partie 9, la partie 10, la partie 11)

 

Nous avons vu le rôle du Père Flament à la tête de la subversion du diocèse de Rouen, l’action concertée avec POINT 1 et les Réseaux des Parvis qui sont la figure des nouvelles communautés où se façonne la nouvelle église.

 Celui de Mgr Descubes, archevêque de Rouen, autorité épiscopale dont nous avons montré dans notre livre en 2009 la confusion intellectuelle et théologique, qui a nommé Didier Lacheray, un des responsables du POINT 1, au mépris de l’Instruction romaine sur les synodes diocésains.

Cette nomination nous rend, à vrai dire, un grand service pour connaître davantage le noyau dirigeant de la subversion dans le diocèse de Rouen.

Didier Lacheray est né à Colleville en 1949. Il est marié à Michèle Jouis, professeur d’anglais, née en 1947. (Nous donnons cette information secondaire pour éclairer l’adresse mail qui comporte les deux prénoms). Ils ont deux enfants.

Didier Lacheray, au centre

 

 Didier Lacheray est adjoint au maire de Roumane chargé de l’urbanisme, du POS et de l’environnement. Il est très actif dans l’Union Régionale des foyers de jeunes travailleurs et membre du Comité « Logement Jeune ». Le 27 juin 2008 il a été nommé suppléant de J.M. Durand,  par arrêté préfectoral  au Comité Régional de l’Organisation Sociale et Médico-Sociale de Haute Normandie.

Lorsqu’il ne subvertit pas le diocèse de Rouen, Didier Lacheray cultive ses rosiers. Il a été lauréat des villes et des villages en fleurs  et a reçu le 6 octobre 2009 un prix d’honneur pour ses espaces verts privés d’une surface supérieure à 2000m2.

Nous avons, dans la troisième partie de cette enquête, décrit en détail la substitution des critères d’ecclésialité établit par Jean-Paul II au bénéfice de ceux du Père Congar. Cette révolution dans le diocèse de Rouen n’est pas le fruit du hasard. Les conclusions du synode résultent d’une manipulation bien connue des praticiens de la dynamique de groupe.

Pour prépare le synode on crée des commissions.

 

Soit la Commission L-  Articulation Communauté/Paroisse.

Elle est composée de 17 personnes. Son président est l’abbé Christophe Potel. (Le compte rendu utilise le mot « abbé » et non « père »). Mgr Jacques David, ancien évêque d’Evreux est là comme auditeur et ne participe pas au débat.

L’animatrice, Mme Marie-Christine STER, (vraisemblablement femme du diacre Philippe STER membre comme sa femme au titre du conseil pastoral de l’assemblée synodale), pose la question : « Pourquoi avez-vous choisi cette commission ? ».

Chacun répond à tour de rôle. Didier Lacheray déclare : «  Cette commission m’importe beaucoup, est-ce qu’elle a bien sa place ? (Il s’agit de notes prises sans souci de syntaxe).

Membre d’un mouvement, (qui ) porte une autre façon de faire église. Je vis avec dans plusieurs communautés : POINT1, la prison et sur (m)sa paroisse. Il fait église avec des gens de toute la région qui n’ont pas d’attache territoriale précise sur une paroisse. Nous sommes une terre de mission, il faut mettre en place des communautés locales visitées par des prêtres.. Il faut inventer un ministère de communautés de base comme le disent plusieurs évêques (Dagens).

Peut-on parler de communautés extra géographiques qui ne sont pas rattachées à ma paroisse. Ce matin, j’ai ouvert la revue « Témoignage Chrétien ». Référence à un article du père Rouet. Référence à un autre article parlant de communautés : « des communauté de fidèles émergent naturellement ».

Ce témoignage est éloquent d’abord par ses repères idéologiques et les noms des évêques cités. Mais aussi il révèle que Didier Lacheray est parfaitement préparé à débattre sur le sujet, qu’il a lu, qu’il peut citer des sources épiscopales (ce qui est très important dans ce milieu cléricalisé à l’extrême). Face aux autres participants, on peut dire qu’il a intellectualisé et systématisé son expérience alors que les autres racontent  leur « ressenti »  et surtout se racontent.

L’abbé se pose la question : « Qu’est-ce que c’est de vivre en communauté locale. Saint-Patrice, où prient des personnes plutôt traditionnalistes est intégré à la paroisse de Rouen Centre ». Visiblement il ne comprend pas ce qui se passe.

Une participante demande une définition de « communauté » ; elle est renvoyée au cahier théologique. Alors elle pose la question : « Qu’est qui fait que POINT 1 ne peut pas être rattaché à la paroisse ? ».

Elle repose sa question et demande directement à Didier pourquoi il n’est pas intégré dans une paroisse.

Didier : "je ne me retrouve pas dans le langage des paroisses Mon mouvement est très vivant… »

Trois autres intervenants vont parler dans le sens de Didier Lacheray. L’un d’eux fait aussi partie de l’aumônerie de la maison d’arrêt de Rouen et considère que la maison d’arrêt est une communauté de même que le groupe de réflexion sur la bible auquel il participe (Est-ce le groupe de POINT 1 ?) et il se demande comment appeler ces communautés.

L’animatrice soutient aussi Didier : «  On m’a demandé d’être animatrice de cette commission. Je n’ai pas choisi cette commission. Il faut trouver une solution pour ne pas laisser les autres à l’extérieur.  Je pense que la question des communautés est essentielle ; elle ne doit pas se réduire à la paroisse. Personne ne doit rester dehors. »

Une participante, Annie Charlet,  déclare : «  Je suis intervenue, hier, pour les mouvements. J’appartiens à POINT 1. Mouvement dans les deux sens : mouvement vers paroisse et réciproquement. (Je) Trouve que le cahier Synodal demande trop aux mouvements de rentrer dans la paroisse. »

La cause est entendue. L’église se redéfinit non plus dans un cadre hiérarchique mais surtout en dehors. Nous sommes dans le schéma des communautés de base de l’Eglise révolutionnaire d’Amérique latine et d’ailleurs.

Mais où donc Annie Charlet  est-elle allée la veille ?

Elle est intervenue au sein de la Commission Mouvements, Communautés Nouvelles et Vie Religieuse. Là encore, on peut constater combien  les militants de POINT 1 sont formés à la guerre des idées et rompus aux pratiques à la manipulation des commissions.

Elle a  rédigé sur une page un argumentaire dont voici la conclusion :

« L’assemblée synodale invite les équipes de chrétiens engagés dans les mouvements et communautés nouvelles à trouver dans leur paroisse un signe et un moyen de communion avec l’Eglise diocésaine.

-         Nous demandons que les paroisses, à leur tour , reconnaissent clairement ces mouvements qui peuvent constituer un pont entre le monde et l’Eglise, singulièrement pour ceux qui  ne se sentent pas accueillis ou sont mal à l’aise dans les paroisses et pour ceux qui redoutent les pesanteurs de toute institution en général et de l’institution Eglise en particulier.-

-         Que soient suscités des rencontres qui pourraient être fécondes pour les deux parties.

-         Que l’on confie à un chrétien, à un laïc la mission de faire le lien entre les différents mouvements et les institutions diocésaines.

-         Ne pourrait-il pas exister, au sein de chaque paroisse, une personne plus particulièrement chargée des relations avec les mouvements et associations ? » (gras dans l’original).

Madame Annie Charlet est professeur de l’enseignement public et appartient au CDEP, (Chrétiens dans l’Enseignement Public).

CdEP (Chrétiens dans l’Enseignement Public) est une association récente issue de la fusion des Équipes Enseignantes et de la Paroisse Universitaire.
Elle regroupe des personnels enseignants et non-enseignants de l’enseignement public, de la maternelle à l’université, attachés à leur foi chrétienne ainsi qu’aux valeurs de la laïcité, en tant qu’elle est éducation à la liberté et à la responsabilité.

Le CdEP est un des mouvements les plus férocement laïc et on comprend que la communauté de l’Emmanuel ne se trouve pas en bonne compagnie dans cette commission :

« Le fait d’avoir rassemblé dans le même chapitre, mouvements et communautés nouvelles réduit considérablement la valeur de l’engagement  des personnes dans les communautés nouvelles et l’appel plus radical de Dieu à servir l’Église dans ces communautés ».

Manipulation classique : pour étouffer les voix discordantes on les associe en commission à des éléments radicalement hétérogènes et bien entraînés qui les réduisent au silence. L’Emmanuel ne sait pas où il va tandis que POINT 1 à un objectif précis. Il a mûrement peaufiné sa tactique pour manœuvrer avec les innocents qui peuplent les commissions.

Le décalage est immense entre POINT 1 et le Renouveau et sa modeste revendication : « De façon générale, essayons d’accepter l’expression des différences sans trop de défiance. Le premier pas vers la communion fraternelle c’est d’éviter les stigmatisations. »

Evidemment l’Emmanuel n’est pas taillé pour la lutte révolutionnaire à laquelle il se trouve mêlé et ses aspirations empreintes de charité chrétienne seront balayées au profit des « critères Congar ».

Remarquons simplement l’occupation du terrain par POINT 1 qui réalise ce que Mgr Descubes va signer à l’issue du synode.

 

A suivre




16/01/2012
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